Imaginez-vous dans une petite supérette néo-zélandaise, face à un distributeur automatique de cryptomonnaies, prêt à convertir votre argent liquide en Bitcoin. Soudain, une annonce fracassante : ces machines, autrefois symboles de l’innovation financière, sont désormais interdites. Pourquoi ? La Nouvelle-Zélande vient de frapper fort avec une réforme audacieuse visant à enrayer le blanchiment d’argent et les crimes financiers. Cette décision, dévoilée le 9 juillet 2025, secoue le monde des cryptomonnaies et soulève des questions cruciales sur l’avenir de la finance décentralisée.
Une Réforme pour Contrer le Crime Financier
La Nouvelle-Zélande, souvent perçue comme un havre de paix économique, prend des mesures draconiennes pour protéger son système financier. Le gouvernement a décidé de bannir totalement les distributeurs automatiques de cryptomonnaies (ATM crypto) et d’imposer une limite de 5000 dollars néo-zélandais sur les transferts internationaux en espèces. Ces mesures s’inscrivent dans une refonte ambitieuse du cadre réglementaire contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (AML/CFT).
Nous voulons faire de la Nouvelle-Zélande un lieu où il est facile de faire des affaires légitimes, mais impossible pour les criminels de dissimuler leurs activités.
Nicole McKee, ministre associée à la Justice
Cette annonce, portée par la ministre associée à la Justice, Nicole McKee, reflète une volonté claire : bloquer les voies utilisées par les criminels pour convertir rapidement des fonds illicites en cryptomonnaies. Les ATM crypto, souvent installés dans des lieux accessibles comme des supérettes ou des stations-service, ont été identifiés comme des outils privilégiés pour le blanchiment.
Pourquoi les ATM Crypto Sont-ils Visés ?
Les distributeurs de cryptomonnaies permettent de transformer de l’argent liquide en actifs numériques en quelques minutes, une aubaine pour les criminels. Selon un rapport d’avril 2024 du Ministerial Advisory Group on Transnational, Serious and Organised Crime, ces machines sont souvent utilisées pour financer des importations de drogue ou des escroqueries. Avec plus de 220 ATM crypto recensés à travers le pays, leur accessibilité pose un problème majeur.
Les raisons de l’interdiction des ATM crypto :
- Conversion rapide de liquidités en cryptomonnaies, facilitant le blanchiment.
- Transferts internationaux quasi-instantanés vers des criminels à l’étranger.
- Manque de surveillance sur les transactions effectuées via ces machines.
En complément, la limite de 5000 dollars sur les transferts internationaux vise à restreindre les mouvements de fonds illicites tout en préservant les options de transfert légitimes via les canaux bancaires électroniques. Cette double approche cherche à fermer les failles exploitées par les réseaux criminels.
Un Contexte International de Régulation Stricte
La Nouvelle-Zélande n’est pas seule dans cette croisade contre les ATM crypto. À l’échelle mondiale, les régulateurs resserrent l’étau sur ces machines. Aux États-Unis, un rapport du FBI a révélé que les ATM crypto ont été liés à des pertes de 246 millions de dollars dues à des fraudes en 2024. La ville de Spokane, dans l’État de Washington, a récemment interdit ces distributeurs, obligeant les opérateurs à retirer plus de 40 machines en raison de plaintes croissantes.
Les ATM crypto sont un outil idéal pour les escrocs, en particulier contre les populations vulnérables comme les personnes âgées.
Autorités australiennes, AUSTRAC
En Australie PLEASE ASSISTANCE WITH FORMATTING
L’Australie, de son côté, a imposé en juin 2025 une limite de 5000 dollars australiens par transaction et des contrôles renforcés sur les opérateurs d’ATM crypto. Ces exemples montrent une tendance mondiale à limiter l’usage de ces machines pour réduire les risques de fraude et de blanchiment.
Impact sur le Marché des Cryptomonnaies
Quelles seront les conséquences de cette interdiction pour les utilisateurs légitimes de cryptomonnaies en Nouvelle-Zélande ? Les analystes prévoient une transition vers des plateformes d’échange en ligne, qui offrent plus de traçabilité. Cependant, cette évolution pourrait compliquer l’accès aux cryptomonnaies pour les personnes non initiées aux plateformes numériques.
Conséquences potentielles pour le marché crypto :
- Augmentation des échanges sur des plateformes en ligne réglementées.
- Réduction de l’accessibilité pour les nouveaux utilisateurs.
- Possible essor des plateformes peer-to-peer locales.
Certaines sources, comme Coincu, suggèrent que cette interdiction pourrait stimuler les plateformes d’échange décentralisées, où les utilisateurs échangent directement entre eux. Cela pourrait maintenir une certaine fluidité dans le marché, bien que sous une forme moins accessible.
Une Réforme Équilibrée ?
Le gouvernement néo-zélandais insiste sur le fait que ces mesures visent à équilibrer la lutte contre le crime et la facilitation des affaires légitimes. En réduisant la bureaucratie pour les entreprises à faible risque, les autorités espèrent concentrer leurs efforts sur les menaces financières sérieuses.
Cette réforme rendra notre système plus agile tout en ciblant les criminels.
Nicole McKee
Cependant, certains experts craignent que ces restrictions ne freinent l’adoption des cryptomonnaies dans un pays où la population est déjà technophile. La Nouvelle-Zélande, qui traite les cryptomonnaies comme des actifs imposables depuis 2018, pourrait perdre son élan dans ce secteur en plein essor.
Vers un Avenir Plus Transparent ?
Cette réforme s’inscrit dans une volonté plus large de transparence financière. En renforçant les pouvoirs de la Financial Intelligence Unit, le gouvernement espère mieux surveiller les flux financiers suspects. Mais à quel prix ? Les utilisateurs de cryptomonnaies pourraient se tourner vers des solutions moins régulées, rendant la tâche des autorités encore plus complexe.
En conclusion, l’interdiction des ATM crypto en Nouvelle-Zélande marque un tournant dans la lutte contre le crime financier. Si l’objectif est de protéger le système économique, les impacts sur le marché des cryptomonnaies restent incertains. Cette décision pourrait-elle inspirer d’autres nations à suivre le même chemin ? L’avenir nous le dira.