Imaginez un instant : un homme influent, surnommé le « Tsar de la crypto » par l’administration Trump, annonce avoir coupé tous les ponts avec le monde des cryptomonnaies avant de prendre ses fonctions. Pourtant, des murmures persistants et des indices troublants laissent planer un doute. David Sacks, figure clé de la politique crypto de Donald Trump, est-il vraiment aussi détaché qu’il le prétend ? Cette question, qui agite les réseaux sociaux et les cercles financiers, mérite qu’on s’y penche avec attention.
David Sacks et l’ère Trump : une rupture avec la crypto ?
Le 3 mars 2025, une déclaration fait l’effet d’une petite bombe dans l’univers des cryptomonnaies. David Sacks, récemment nommé Tsar de la crypto par Donald Trump, affirme sur le réseau X avoir vendu l’intégralité de ses avoirs numériques avant l’entrée en fonction du 47e président des États-Unis. Une décision qui semble logique : éviter tout soupçon de conflit d’intérêt dans un rôle aussi stratégique. Mais cette annonce, aussi tranchée soit-elle, soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.
Une vente totale : mythe ou réalité ?
Selon ses propres mots, David Sacks aurait liquidé ses positions en Bitcoin (BTC), Ethereum (ETH) et Solana (SOL), trois des piliers du marché crypto. Une opération d’envergure pour un homme qui, jusqu’alors, était connu pour son implication profonde dans cet écosystème. Mais peut-on vraiment croire qu’un investisseur aussi aguerri ait tourné le dos à un secteur qu’il a soutenu pendant des années ?
J’ai vendu toutes mes cryptomonnaies avant le début de l’administration. Une page se tourne.
David Sacks, sur le réseau X
Cette citation, publiée en plein week-end, avait tout pour rassurer. Pourtant, elle n’a pas empêché les spéculations de s’enflammer. Car si Sacks a peut-être vidé ses portefeuilles personnels, un autre acteur entre en jeu : sa société de capital-risque, Craft Ventures. Et c’est là que l’histoire devient plus complexe.
Craft Ventures : le chaînon manquant
Un récent article du Financial Times a jeté une lumière crue sur les activités de Craft Ventures. Selon le journal, cette société, fondée et dirigée par David Sacks, détiendrait encore des participations dans plusieurs entreprises liées aux cryptomonnaies. Parmi elles, des noms bien connus comme Bitwise Asset Management, spécialisée dans les fonds indiciels crypto, BitGo, un service de garde d’actifs numériques, et Multicoin Capital, un fonds axé sur la blockchain, notamment Solana. Une révélation qui contraste avec les déclarations de Sacks.
Les investissements crypto de Craft Ventures :
- Bitwise Asset Management : fonds indiciels pour investir dans les cryptos.
- BitGo : gardiennage sécurisé des actifs numériques.
- Multicoin Capital : focus sur Solana et les projets blockchain innovants.
Face à ces allégations, David Sacks n’a pas tardé à réagir, démentant en partie les informations du Financial Times. Selon lui, ses ventes personnelles suffisent à garantir son impartialité. Mais cette défense laisse un goût d’inachevé : si Craft Ventures reste impliquée dans le secteur, peut-on vraiment parler d’une rupture totale avec la crypto ?
Conflit d’intérêt : une ombre sur l’administration Trump
Le rôle de Tsar de la crypto n’est pas anodin. Sous la présidence de Donald Trump, qui a fait de la création d’une réserve stratégique en cryptomonnaies un axe fort de sa politique économique, David Sacks est censé jouer un rôle de conseil et d’orientation. Mais comment rester impartial si sa société tire profit, même indirectement, de l’essor du marché qu’il est chargé de réguler ?
Les critiques ne manquent pas. Certains observateurs y voient une faille dans la promesse de transparence de l’administration Trump. D’autres, plus pragmatiques, estiment que ces investissements témoignent simplement de la confiance de Sacks dans l’avenir des cryptomonnaies – une vision alignée avec celle de Trump.
Trump et la réserve stratégique : un coup de maître ?
Pendant ce temps, Donald Trump continue de faire trembler le marché. En ce début mars 2025, il a remis sur la table son projet de réserve stratégique incluant Bitcoin, Ethereum, Solana, et d’autres actifs numériques majeurs. Une annonce qui a propulsé le cours du Bitcoin de 10 000 dollars en quelques heures, atteignant un nouveau sommet historique sur certaines plateformes américaines. Un mouvement qui illustre la puissance de l’effet Trump sur les cryptomonnaies.
Avec cette réserve, les États-Unis deviendront le leader incontesté de la finance décentralisée.
Donald Trump, déclaration du week-end
Cette ambition, si elle se concrétise, pourrait redéfinir le rôle des cryptomonnaies dans l’économie mondiale. Mais elle place aussi David Sacks dans une position délicate. Si Craft Ventures bénéficie de cette hausse, les soupçons de favoritisme pourraient s’intensifier.
Que retenir de cette affaire ?
L’histoire de David Sacks et de ses cryptomonnaies est loin d’être un simple fait divers. Elle met en lumière les tensions entre intérêts personnels et responsabilités publiques dans un secteur aussi volatile que celui des cryptos. Voici les points essentiels à retenir :
- Sacks affirme avoir vendu ses cryptos personnelles, mais Craft Ventures reste liée au secteur.
- Les entreprises comme Bitwise, BitGo et Multicoin Capital maintiennent des liens indirects avec lui.
- L’annonce de Trump sur la réserve stratégique amplifie les enjeux et les soupçons.
Pour l’instant, aucune preuve définitive ne vient confirmer ou infirmer un conflit d’intérêt majeur. Mais une chose est sûre : les regards sont braqués sur David Sacks et sur l’administration Trump. Le marché crypto, lui, n’a pas fini de nous surprendre.
Un avenir incertain pour le Tsar de la crypto
Alors que 2025 débute sous le signe de l’agitation, l’avenir de David Sacks dans ce rôle reste flou. Réussira-t-il à dissiper les doutes et à prouver sa neutralité ? Ou deviendra-t-il un symbole des ambiguïtés qui entourent l’adoption des cryptomonnaies par les gouvernements ? Une chose est certaine : dans cet univers où chaque tweet peut faire basculer des milliards, le moindre faux pas sera scruté.