Alors que l’écosystème des cryptomonnaies ne cesse d’évoluer, quelles sont les prochaines grandes tendances à suivre en 2024 ? Dans un rapport publié le 15 octobre, la société d’analyse on-chain Nansen a identifié 6 secteurs émergents particulièrement prometteurs. De la finance décentralisée augmentée aux infrastructures physiques tokenisées, tour d’horizon de ces nouveaux concepts qui pourraient bien révolutionner notre rapport à la crypto.
La NFTfi, quand les NFT rencontrent la DeFi
Après le boom puis le recul du marché des NFT, Nansen envisage leur retour en force grâce à la NFTfi, une nouvelle branche de la finance décentralisée. Le principe ? Utiliser ses NFT comme collatéral pour obtenir des prêts en cryptomonnaies. Une approche innovante, même si pour l’instant, l’engouement reste limité par la difficulté des NFT à générer des rendements.
Malgré des rendements attractifs autour de 30% et une valeur totale verrouillée dépassant les 100 millions de dollars, la NFTfi souffre des mêmes maux que le marché des NFT dans son ensemble. Les promesses sont là, mais il faudra encore convaincre les utilisateurs de l’intérêt de ces actifs comme collatéral.
Le gaming et le metaverse, toujours en quête du succès
Autre verticale scrutée par Nansen, les jeux vidéo et metaverses basés sur la blockchain. Des projets comme The Sandbox ou Axie Infinity ont ouvert la voie à une économie du gaming décentralisée, où les joueurs sont récompensés pour leur participation. Avec des rendements moyens de 50%, l’opportunité est belle pour les investisseurs.
Mais là encore, le secteur peine à convaincre le grand public et attirer des utilisateurs en masse. Pour Nansen, le principal frein réside dans la volatilité des tokens de récompense, soumis aux aléas du marché crypto. Sans stabilité ni adoption large, difficile pour ces projets de tenir leurs promesses.
La tokenisation d’actifs réels (RWA), un pont vers la finance traditionnelle
Véritable tendance de fond, la tokenisation d’actifs réels (RWA) vise à représenter des actifs physiques comme l’immobilier ou les matières premières sur une blockchain. Un moyen d’attirer les investisseurs traditionnels en leur offrant les avantages de la DeFi : accessibilité, liquidité, transparence.
Avec une valeur totale verrouillée de 6,5 milliards de dollars et des rendements entre 5 et 20%, les RWA constituent l’un des secteurs les plus prometteurs identifiés par Nansen. La possibilité de décorréler les rendements des fluctuations du marché crypto est un atout majeur pour séduire les investisseurs en quête de stabilité.
La NodeFi, ou la tokenisation de l’infrastructure des blockchains
Nouveau venu dans l’écosystème, le concept de NodeFi propose de tokeniser l’exploitation des nœuds de blockchain. En achetant ces tokens, souvent sous forme de NFT, les investisseurs financent le développement de l’infrastructure et perçoivent en échange une rémunération, pouvant atteindre les 100% de rendement annualisé.
Un modèle prometteur, comme en témoignent les levées de fonds record des projets pionniers comme Aethir ou XAI, avec près de 250 millions de dollars récoltés. Mais pour Nansen, la forte dépendance de ces projets à leur token natif et à sa valeur reste un facteur de risque à surveiller. La NodeFi n’en est qu’à ses débuts.
Les réseaux physiques décentralisés (DePIN), l’infrastructure du futur
Dernière tendance majeure identifiée, les réseaux physiques décentralisés ou DePIN. L’idée : utiliser la blockchain et les cryptomonnaies pour gérer de manière décentralisée des infrastructures physiques comme des réseaux de télécommunications ou des fermes de calcul pour l’intelligence artificielle.
Des projets avant-gardistes comme Helium, qui construit un réseau décentralisé pour l’internet des objets, ouvrent la voie. Avec des rendements entre 30 et 100%, ce nouveau modèle économique attire de plus en plus d’opérateurs. Reste à démontrer la viabilité à long terme de ces réseaux et leur capacité à s’imposer face aux acteurs traditionnels.
Quel avenir pour ces tendances crypto émergentes ?
Au-delà des promesses, Nansen souligne dans son rapport les forces et faiblesses de chacune de ces tendances. Si les RWA et la DePIN semblent les mieux armées pour s’imposer, notamment grâce à leur ancrage dans l’économie réelle, la NFTfi et le gaming doivent encore faire leurs preuves et convaincre les utilisateurs.
Une chose est sûre : la finance décentralisée continue d’innover et d’explorer de nouveaux modèles, repoussant toujours plus loin les limites de ce qui est possible avec la blockchain. À nous de suivre de près ces développements pour en saisir les opportunités, tout en gardant un œil avisé sur les risques inhérents à un écosystème en constante mutation.