Bubble AI : Le Risque Majeur pour Bitcoin en 2026

Imaginez un instant : Bitcoin frôle les 88 000 dollars en cette fin décembre 2025, les investisseurs institutionnels accumulent sans relâche, et pourtant, une ombre plane sur l’horizon 2026. Cette ombre a un nom : la bulle de l’intelligence artificielle. C’est du moins l’avertissement lancé par Paolo Ardoino, le PDG de Tether, lors d’un podcast récent. Ses mots font réfléchir : et si le prochain grand risque pour le roi des cryptomonnaies ne venait pas de l’intérieur du secteur, mais des excès des géants tech américains ?

Cette déclaration n’est pas anodine. Tether, émetteur du plus grand stablecoin au monde, est au cœur de l’écosystème crypto. Quand son patron parle, le marché écoute. Explorons ensemble ce qu’il a réellement dit, pourquoi cela pourrait changer la donne, et ce que cela implique pour les années à venir.

Paolo Ardoino met en garde contre la bulle IA

Paolo Ardoino n’a pas mâché ses mots lors de son intervention sur le podcast Bitcoin Capital, animé par Bitfinex Securities et Blockstream. Pour lui, le lien entre Bitcoin et les marchés traditionnels reste plus fort que ce que beaucoup imaginent. Et c’est précisément cette corrélation qui pourrait jouer un mauvais tour en 2026.

Le dirigeant pointe du doigt les investissements massifs dans l’intelligence artificielle. Data centers géants, production d’énergie colossale, achat frénétique de processeurs graphiques : tout cela ressemble, selon lui, à une bulle en formation. Si les attentes démesurées autour de l’IA se dégonflent brutalement, les marchés actions américains pourraient vaciller. Et Bitcoin, malgré son statut d’actif décorrélé en théorie, en subirait les conséquences.

C’est ce qu’on appelle la soi-disant bulle IA.

Paolo Ardoino, PDG de Tether

Cette analyse n’est pas isolée. Depuis plusieurs mois, des voix s’élèvent pour questionner la valorisation explosive des entreprises liées à l’IA. Mais Ardoino est l’un des premiers acteurs majeurs de la crypto à établir un lien direct avec Bitcoin pour l’année prochaine.

Pourquoi 2026 précisément ?

Le calendrier n’est pas choisi au hasard. 2025 marque une adoption institutionnelle accélérée de Bitcoin, avec les ETF spot qui attirent des milliards. Mais 2026 pourrait être l’année où les excès de l’IA atteignent leur paroxysme, avant une possible correction.

Les cycles économiques traditionnels montrent souvent que les bulles mettent plusieurs années à se former avant d’éclater. L’engouement actuel pour l’IA rappelle celui de la bulle internet des années 2000 ou, plus récemment, les SPAC de 2021. Ardoino semble anticiper un point d’inflexion dans les 12 à 18 prochains mois.

De plus, Bitcoin entre dans une phase post-halving où l’offre se resserre. Historiquement, les sommets de cycle arrivent 12 à 18 mois après le halving. Si une correction externe coïncide avec ce pic, l’impact pourrait être amplifié.

Des corrections violentes encore possibles ?

Voici la bonne nouvelle selon Ardoino : non. Le PDG de Tether ne prévoit plus de chutes de 80 % comme en 2018 ou 2022. La raison ? La structure même du marché Bitcoin a changé.

Les fonds de pension, les gouvernements, les investisseurs à long terme accumulent massivement. Ces acteurs ne vendent pas lors des paniques temporaires. Ils absorbent plutôt les ventes des holders plus spéculatifs. Cette nouvelle dynamique d’offre rend les crashes extrêmes beaucoup moins probables.

Cette vision optimiste contraste avec les cycles précédents où les retail investors dominaient et amplifiaient les mouvements de panique.

La tokenisation des actifs réels : le vrai futur selon Ardoino

Au-delà des risques à court terme, Paolo Ardoino reste extrêmement bullish sur un domaine précis : la tokenisation d’actifs du monde réel (Real World Assets ou RWA).

Pour lui, c’est là que se jouera la prochaine grande phase de croissance de la crypto. Titres financiers, matières premières, immobilier : tout peut être tokenisé sur blockchain pour une liquidité et une efficacité accrues.

Les institutions traditionnelles s’y intéressent de plus en plus. BlackRock, Fidelity, et d’autres explorent déjà ces possibilités. Tether lui-même investit dans ce secteur via différentes initiatives.

Bitcoin, c’est pour Bitcoin.

Paolo Ardoino

Ardoino insiste cependant sur un point : Bitcoin doit rester Bitcoin. Il ne souhaite pas voir l’actif devenir totalement dominé par les institutions. Une forme d’équilibre semble nécessaire pour préserver l’esprit originel.

Critique sévère de la régulation européenne et MiCA

Le PDG de Tether n’a pas épargné l’Europe. Il se déclare très bearish sur la région en matière de cryptomonnaies. La raison principale ? Une régulation perçue comme étouffante et mal comprise.

MiCA, le règlement européen sur les crypto-actifs, cristallise ces critiques. Tether a choisi de ne pas s’y conformer pour son stablecoin USDT, entraînant son delisting sur plusieurs plateformes européennes.

Pour Ardoino, cela illustre parfaitement comment une régulation trop lourde peut repousser l’innovation hors du continent. Les États-Unis, l’Asie, et même certaines juridictions plus souples attirent les projets pendant que l’Europe stagne.

Cette position n’est pas nouvelle chez Tether, mais elle prend une dimension particulière dans un contexte où l’Europe tente de se positionner comme leader réglementaire.

Les trésoreries crypto : attention aux illusions

Autre sujet abordé : la mode des entreprises qui se constituent principalement autour d’une trésorerie en cryptomonnaies. Ardoino met en garde contre ce modèle.

Pour lui, accumuler du Bitcoin ou d’autres actifs numériques ne suffit pas. Une entreprise doit développer une véritable activité opérationnelle pour créer de la valeur durable.

Il cite en exemple Twenty One, une société soutenue par Tether. L’objectif : devenir une entreprise complète de services Bitcoin, avec une trésorerie importante mais pas exclusive.

Cette vision contraste avec certaines sociétés qui se contentent d’acheter massivement du Bitcoin sans développer d’activité réelle. Le risque ? Une valorisation artificielle qui pourrait s’effondrer si le marché corrige.

Quel scénario pour Bitcoin en 2026 ?

En synthétisant les déclarations d’Ardoino, plusieurs scénarios se dessinent pour 2026.

Scénario baissier : la bulle IA éclate, entraînant une correction des marchés actions. Bitcoin suit le mouvement avec une baisse significative, potentiellement 30-50 %, mais sans atteindre les niveaux catastrophiques des cycles passés.

Scénario haussier : l’engouement pour l’IA continue, soutenant les marchés risk-on. Bitcoin bénéficie de cette appétence pour le risque et poursuit sa trajectoire ascendante, porté par l’adoption institutionnelle et la tokenisation RWA.

Scénario neutre : une correction modérée de l’IA sans impact systémique. Bitcoin consolide autour de ses niveaux élevés, avec une volatilité réduite grâce à la maturité du marché.

Quel que soit le scénario, Ardoino semble convaincu que Bitcoin sortira renforcé à long terme. La demande structurelle est là, les fondamentaux s’améliorent, et les excès spéculatifs du passé appartiennent progressivement à l’histoire.

Ce que cela signifie pour les investisseurs

Les paroles d’Ardoino invitent à la prudence sans tomber dans le pessimisme. 2026 pourrait être une année charnière, avec des risques externes plus importants que les risques internes au secteur crypto.

Pour les holders long terme, ces avertissements renforcent l’idée de ne pas paniquer lors des corrections. Les institutions sont là pour absorber les ventes.

Pour les traders, cela suggère de surveiller de près les valorisations des entreprises IA et les indices boursiers américains. Une rotation sectorielle pourrait être un signal avancé.

Enfin, l’accent mis sur la tokenisation RWA ouvre des perspectives intéressantes. Ce secteur pourrait devenir le prochain narratif majeur après les ETF Bitcoin.

En conclusion, les déclarations de Paolo Ardoino nous rappellent une vérité essentielle : Bitcoin n’évolue plus en vase clos. Son destin est de plus en plus lié à celui de l’économie globale. Mais cette intégration, si elle apporte des risques nouveaux, signe aussi sa maturité et son acceptation comme actif majeur. 2026 s’annonce passionnante.

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