Le monde de l’art est souvent perçu comme un univers élitiste et inaccessible pour le commun des mortels. Acquérir des œuvres de grands maîtres comme Picasso, Monet ou Warhol reste un privilège réservé à une poignée de fortunés. Mais et si la technologie blockchain venait redistribuer les cartes et permettre à chacun de devenir propriétaire d’un chef-d’œuvre ? C’est le pari audacieux que se lance Artrade, une jeune pousse française bien décidée à révolutionner l’investissement dans l’art à l’aide des Real World Assets (RWA).
Artrade, le projet qui veut tokeniser les chefs-d’œuvre
Financé en 2021 grâce à une ICO, Artrade a pour ambition de rendre l’art plus accessible en s’appuyant sur le principe novateur de la tokenisation. L’idée ? Émettre des jetons représentant des fractions d’une œuvre physique sur la blockchain Solana. Chaque jeton devient ainsi ce qu’Artrade appelle un « Real Artwork Token », offrant une liquidité inédite à un marché d’ordinaire peu dynamique.
Des Picasso à portée de clic avec les « Fragments »
Pour son coup d’envoi, Artrade lance la fonctionnalité « Fragments » qui permet littéralement d’acheter des parts d’un dessin original de Pablo Picasso. Une œuvre rare, estimée à 200 000$, qui sera tokenisée et proposée à la vente sous forme de jetons lors d’une prévente qui se tiendra en parallèle de la conférence NFT de Lisbonne fin mai.
Selon Paul Weibel, fondateur d’Artrade, l’objectif n’est pas seulement de revendre l’œuvre tokenisée sur le marché traditionnel, mais bien de créer la première cotation d’art en temps réel. En détenant des fragments de l’œuvre, les investisseurs pourront voir leur valeur fluctuer au gré de l’offre et la demande, comme pour n’importe quel autre actif financier.
Les avantages des Real Artwork Tokens
Investir dans l’art via la tokenisation présente de nombreux atouts :
- Une liquidité accrue par rapport à un achat classique
- Des tickets d’entrée beaucoup plus accessibles
- La possibilité de diversifier son portefeuille sur plusieurs œuvres
- La traçabilité et la sécurité de la blockchain
- Un marché ouvert 24h/24 et 7j/7
Avec son premier Real Artwork Token dédié à une œuvre de Picasso, Artrade compte bien prouver la viabilité de son modèle. D’autres grands noms de l’art moderne et contemporain devraient rapidement suivre et voir leurs plus belles pièces tokenisées.
Qu’est-ce qu’un Real World Asset (RWA) ?
- Un RWA est un actif physique tokenisé sur une blockchain
- Il peut s’agir d’œuvres d’art, mais aussi d’immobilier, de matières premières…
- La tokenisation apporte liquidité, accessibilité et traçabilité à ces actifs réels
Démocratiser sans dénaturer, le défi d’Artrade
Le projet se concentre dans un premier temps sur des valeurs sûres et des artistes reconnus afin de limiter la volatilité et attirer les investisseurs. Mais Artrade ambitionne d’aller plus loin en permettant aussi l’émergence de nouveaux talents et en apportant de la liquidité au marché de l’art contemporain.
L’enjeu sera de réussir cette démocratisation sans dénaturer l’essence même de l’art et sa valeur d’unicité. C’est tout l’équilibre que cherchera à trouver Artrade en tokenisant avec parcimonie certaines œuvres emblématiques tout en explorant de nouveaux modèles pour dynamiser la création.
Avec son premier Real Artwork Token, Artrade ouvre la voie à une petite révolution dans un marché de l’art en quête de renouveau. En rendant possible le fait de collectionner sur la blockchain des fragments d’œuvres d’art immortelles, la jeune pousse fait souffler un vent de démocratisation sur un secteur qui en a bien besoin. Gageons que les grands maîtres, de Picasso à Monet, ne s’en retourneront pas dans leur tombe en apprenant que leur génie est désormais accessible au plus grand nombre.