Opération Choke Point 2.0 : Toujours Active en 2025

Imaginez un monde où vos comptes bancaires sont fermés du jour au lendemain, sans explication, simplement parce que vous travaillez dans l’industrie des cryptomonnaies. Ce scénario, loin d’être fictif, est au cœur de ce que beaucoup appellent l’Opération Choke Point 2.0, une initiative controversée qui, selon certains acteurs majeurs du secteur, continue d’étouffer l’innovation financière aux États-Unis. Caitlin Long, PDG de Custodia Bank, a récemment secoué la communauté crypto en affirmant que, malgré les déclarations optimistes de certains responsables politiques, cette opération n’est pas terminée. Mais qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir des cryptomonnaies et des entreprises qui tentent de les intégrer dans le système financier traditionnel ?

Opération Choke Point 2.0 : Une Menace Persistante

L’Opération Choke Point 2.0 n’est pas un programme officiel, mais un terme utilisé par les acteurs de l’industrie crypto pour décrire une série d’actions réglementaires perçues comme une tentative coordonnée visant à limiter l’accès des entreprises cryptographiques au système bancaire américain. Inspirée de l’Opération Choke Point originale, lancée en 2013 sous l’administration Obama, cette nouvelle vague de restrictions aurait débuté sous l’administration Biden, ciblant spécifiquement les entreprises liées aux actifs numériques. Caitlin Long, une figure respectée dans le monde de la blockchain, a récemment pris la parole pour dénoncer la persistance de ces pratiques, contredisant les affirmations du vice-président J.D. Vance, qui déclarait en mai 2025 que l’opération était “morte”.

L’Opération Choke Point 2.0 n’est pas terminée tant que la Réserve fédérale et la FDIC n’auront pas retiré leurs directives anti-crypto.

Caitlin Long, PDG de Custodia Bank

Pour comprendre l’ampleur de cette situation, il est essentiel de revenir sur les origines de cette initiative et sur les défis qu’elle pose aujourd’hui. Alors que l’industrie des cryptomonnaies connaît une croissance fulgurante, avec des prix comme celui du Bitcoin dépassant les 109 000 $ en juillet 2025, les restrictions bancaires pourraient freiner cette dynamique. Mais comment une telle opération peut-elle perdurer dans un contexte où l’administration Trump semble favorable aux cryptomonnaies ?

Les Origines de l’Opération Choke Point

L’Opération Choke Point originale, lancée en 2013, visait à protéger les consommateurs contre les fraudes en ciblant des industries considérées comme “à haut risque”, telles que les prêteurs sur salaire ou les marchands d’armes. Cependant, cette initiative a été critiquée pour son manque de transparence et son impact sur des entreprises légitimes, qui se sont vues privées d’accès aux services bancaires sans procédure légale claire. En 2017, sous l’administration Trump, le programme a été officiellement abandonné après de multiples controverses.

L’Opération Choke Point 2.0, bien qu’elle ne soit pas officiellement reconnue par les autorités, est perçue comme une version modernisée de cette initiative, avec un accent particulier sur l’industrie des cryptomonnaies. Selon des acteurs comme Caitlin Long, cette opération s’appuie sur des outils réglementaires non publics, tels que des pressions informelles lors des examens bancaires ou des “lettres de pause” émises par la FDIC, qui incitent les banques à éviter de travailler avec des entreprises crypto.

Caitlin Long : Une Voix Contre le Debanking

Caitlin Long, PDG de Custodia Bank, est devenue une figure centrale dans la lutte contre l’Opération Choke Point 2.0. Fondée dans le Wyoming, Custodia Bank a pour mission de faciliter l’intégration des cryptomonnaies dans le système bancaire traditionnel, en offrant des services comme la garde d’actifs numériques. Cependant, l’entreprise a été confrontée à des obstacles majeurs, notamment le refus de la Réserve fédérale de lui accorder un compte maître, un outil essentiel pour opérer de manière autonome dans le système financier.

Nous avons été débanqués à plusieurs reprises, malgré notre conformité rigoureuse.

Caitlin Long, PDG de Custodia Bank

En 2022, Custodia Bank a intenté une action en justice contre la Réserve fédérale, alléguant que cette dernière avait délibérément retardé son application pour un compte maître pendant 19 mois sans fournir de réponse claire. Ce litige illustre les tensions entre les entreprises crypto et les régulateurs, qui, selon Long, utilisent des tactiques opaques pour limiter l’accès au système bancaire. Elle a également dénoncé le rôle de figures politiques influentes, comme la sénatrice Elizabeth Warren, dans l’orchestration de ces restrictions.

Les Outils du Debanking : Une Stratégie Discrète

Contrairement à l’Opération Choke Point originale, la version 2.0 repose sur des mécanismes moins visibles, mais tout aussi efficaces. Parmi les outils cités par Caitlin Long et d’autres leaders du secteur, on trouve :

• Lettres de pause de la FDIC : Ces directives, révélées grâce à des demandes d’accès à l’information, incitent les banques à suspendre leurs activités liées aux cryptomonnaies, souvent sans justification claire.
• Pressions informelles : Les régulateurs exercent une surveillance accrue lors des audits bancaires, dissuadant les institutions financières de travailler avec des entreprises crypto.
• Refus de comptes maîtres : La Réserve fédérale bloque l’accès à ces comptes pour des banques crypto-friendly, limitant leur capacité à opérer efficacement.

Ces pratiques, bien que subtiles, ont un impact dévastateur. Par exemple, des entreprises comme Gemini, dirigée par les frères Winklevoss, ont rapporté avoir perdu de multiples comptes bancaires, tandis que Kraken, une autre grande plateforme d’échange, a failli ne pas survivre à ces restrictions aux États-Unis. Ces témoignages renforcent l’idée que l’Opération Choke Point 2.0 n’est pas un simple mythe, mais une réalité tangible pour l’industrie.

Un Contexte Politique Chargé

Le débat autour de l’Opération Choke Point 2.0 s’inscrit dans un contexte politique complexe. Lors de la conférence Bitcoin 2024, le président Donald Trump a promis de mettre fin à cette initiative s’il était réélu, une déclaration qui a suscité un vif enthousiasme dans la communauté crypto. Cependant, Caitlin Long et d’autres observateurs estiment que ces promesses restent insuffisantes tant que des changements structurels ne sont pas mis en œuvre.

Malgré ces avancées, Long insiste sur le fait que les outils de debanking, tels que les réglementations de la Réserve fédérale datant de janvier 2023, restent en place. Elle a notamment critiqué le vice-président J.D. Vance pour avoir exagéré en déclarant que l’opération était terminée, soulignant que des mesures concrètes sont nécessaires pour démanteler ces restrictions.

Impact sur l’Industrie Crypto

Les conséquences de l’ WOpération Choke Point 2.0 » vont bien au-delà des fermetures de comptes. Pour les entreprises crypto, l’accès au système bancaire est crucial pour offrir des services comme les portefeuilles numériques, les échanges de cryptomonnaies ou la garde d’actifs. Sans cet accès, ces entreprises sont contraintes de se tourner vers des solutions offshore, ce qui peut réduire la supervision réglementaire et augmenter les risques pour les utilisateurs.

Le debanking prive les entreprises crypto d’accès au capital, étouffant l’innovation et la croissance.

Marc Andreessen, investisseur en capital-risque

En 2023, la chute de banques crypto-friendly comme Silvergate, Signature et Silicon Valley Bank a amplifié ces préoccupations. Ces institutions, qui jouaient un rôle clé dans l’écosystème crypto, ont été contraintes de cesser leurs activités, en partie à cause des pressions réglementaires. Selon Caitlin Long, ces événements ne sont pas des coïncidences, mais le résultat d’une stratégie délibérée visant à marginaliser l’industrie.

Vers un Avenir Plus Ouvert ?

Alors que l’industrie des cryptomonnaies continue de croître, avec des valorisations record pour des actifs comme Ethereum (2 600 $) et Solana (155 $), la question de l’accès bancaire reste cruciale. Récemment, des progrès ont été réalisés : l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC) a annoncé en mars 2025 que les banques pouvaient désormais acheter, vendre et conserver des actifs numériques pour leurs clients. Cependant, Caitlin Long souligne que ces avancées ne suffisent pas tant que la Réserve fédérale et la FDIC maintiennent leurs directives anti-crypto.

Pour l’avenir, plusieurs scénarios sont possibles :

• Réforme réglementaire : Une administration pro-crypto pourrait démanteler les outils de debanking, facilitant l’intégration des cryptomonnaies.
• Poursuite des restrictions : Sans action concrète, les entreprises crypto pourraient continuer à être marginalisées.
• Migration offshore : Les entreprises pourraient déplacer leurs opérations à l’étranger, réduisant l’influence des régulateurs américains.

Pour Caitlin Long, la solution passe par une transparence accrue et une réforme des pratiques réglementaires. Elle appelle à une enquête indépendante, suggérant même des figures comme Pam Bondi pour diriger une telle initiative.

Pourquoi Cela Compte pour Vous

Que vous soyez un investisseur en cryptomonnaies, un entrepreneur ou simplement un observateur du secteur, l’Opération Choke Point 2.0 a des implications profondes. Elle soulève des questions sur la liberté économique, l’innovation technologique et le rôle du gouvernement dans la régulation des industries émergentes. En limitant l’accès bancaire, cette initiative pourrait freiner l’adoption des cryptomonnaies et priver les consommateurs de nouvelles opportunités financières.

En fin de compte, l’Opération Choke Point 2.0 n’est pas seulement une question de réglementation, mais une bataille pour l’avenir de l’innovation financière. Caitlin Long, avec sa détermination à défendre Custodia Bank et l’industrie crypto, reste une voix essentielle dans ce débat. Alors que 2025 s’annonce comme une année charnière pour les cryptomonnaies, la question demeure : les régulateurs américains choisiront-ils de soutenir l’innovation ou de continuer à la freiner ?