Et si le restaking devenait le nouveau Far West de la finance décentralisée (DeFi) sur Ethereum ? C’est en tout cas ce que laisse présager l’arrivée fracassante de YieldNest, un protocole bien décidé à bousculer l’ordre établi en proposant une alternative liquide et innovante au mastodonte EigenLayer. Lancé il y a à peine un an, ce dernier s’est rapidement imposé comme la référence du restaking avec plus de 12 milliards de dollars d’ETH déposés. Mais sa capitalisation en chute libre et l’appétit des investisseurs pour de nouveaux protocoles DeFi pourraient bien redistribuer les cartes. Analyse d’un duel au sommet pour démocratiser le restaking sur Ethereum !
Restaking sur Ethereum : un concept novateur mais complexe
Avant d’entrer dans le vif du sujet, revenons sur les fondamentaux du restaking, un mécanisme inédit introduit par EigenLayer en juin 2023. L’idée est simple : permettre aux détenteurs d’ETH de réutiliser leurs jetons bloqués en staking pour générer des rendements supplémentaires en les mettant à disposition d’autres protocoles. Un peu comme si vous pouviez gagner des intérêts sur un livret A tout en utilisant l’argent immobilisé pour financer des projets !
Concrètement, le restaking consiste à déposer ses ETH stakés (par exemple sur un pool comme Lido ou Rocket Pool) dans un smart contract dédié. Ces ETH sont alors réutilisés pour sécuriser d’autres blockchains (les “rollups”) tout en continuant de générer des récompenses de staking sur Ethereum. De quoi booster significativement les rendements, mais au prix d’une certaine complexité technique et d’un risque accru.
Le défi de la liquidité : vers le liquid restaking
Car une fois vos ETH déposés dans un protocole de restaking comme EigenLayer, impossible de les récupérer ou de les échanger avant la fin de la période d’immobilisation. C’est là qu’intervient le concept de “liquid restaking”, sur lequel misent des acteurs comme YieldNest pour se démarquer. Le principe : émettre un jeton qui représente la part de chaque déposant, à l’image des “stETH” de Lido.
Baptisé “ynLSDe”, le jeton de liquid restaking de YieldNest sera librement échangeable sur les marchés, apportant ainsi une précieuse liquidité aux détenteurs. Mieux, il générera lui-même des récompenses correspondant aux rendements du restaking, qui seront redistribuées à ses détenteurs. De quoi rendre l’expérience plus fluide et interactive pour les utilisateurs.
YieldNest : un protocole ambitieux aux fonctionnalités inédites
Mais la promesse de YieldNest ne s’arrête pas là. Outre le support des principaux jetons de liquid staking (stETH, sfrxETH, mETH…), la plateforme intégrera plusieurs innovations de nature à bousculer les codes du restaking :
- Un marché secondaire intégré pour échanger ses ynLSDe
- Des pools de restaking mono-actifs ou multi-actifs
- La possibilité de déléguer ses ynLSDe à des validateurs pour augmenter ses gains
- Un mécanisme de gouvernance pour peser sur les décisions du protocole
Autant de fonctionnalités qui témoignent de la volonté de YieldNest de s’imposer comme un acteur de référence de l’écosystème Ethereum 2.0. Mais la route est encore longue pour détrôner EigenLayer, dont la crédibilité et la sécurité restent des atouts majeurs aux yeux des investisseurs.
2024, l’année de la démocratisation du restaking ?
Une chose est sûre : le lancement de YieldNest et la multiplication des initiatives autour du liquid restaking devraient contribuer à populariser cette pratique encore confidentielle auprès du grand public. Car au-delà de la technique, c’est bien d’une révolution des usages qu’il s’agit, en permettant aux détenteurs d’Ether de devenir de véritables acteurs de la sécurisation du réseau.
Alors, assisterons-nous en 2024 à l’avènement du restaking comme nouveau standard de l’industrie ? Les prochains mois seront décisifs pour départager les différents protocoles en lice, au premier rang desquels EigenLayer et YieldNest. Une bataille à suivre de près pour prendre le pouls de la DeFi sur Ethereum !