Imaginez un instant : 360 millions d’adultes en Afrique subsaharienne n’ont jamais eu accès à un compte bancaire. C’est 17 % de la population mondiale non bancarisée, concentrée sur un seul continent. Pendant ce temps, les grandes banques africaines engrangent des profits records – 867 millions de dollars en moyenne en 2024 – tout en ignorant une grande partie de la population. Alors, comment permettre à des millions de personnes d’accéder à la richesse ? La réponse ne se trouve pas dans les agences bancaires, mais dans une technologie émergente : la tokenisation.
Pourquoi la Tokenisation Redéfinit la Finance Africaine
La finance traditionnelle a échoué en Afrique. Les banques, focalisées sur les élites urbaines, laissent des communautés rurales stocker leur argent sous des matelas. Mais une révolution est en marche. La tokenisation, en transformant des actifs physiques comme l’or ou les terres agricoles en actifs numériques échangeables, pourrait bien être la clé pour démocratiser l’accès à la richesse. Cette technologie s’appuie sur la blockchain, garantissant sécurité et transparence, et s’intègre parfaitement à l’infrastructure déjà en place : les téléphones mobiles.
L’Infrastructure est Déjà Là : Mobile Money et Blockchain
En 2024, l’Afrique a traité 1,1 trillion de dollars via des transactions par mobile money, soit 65 % du volume mondial. Cette adoption massive prouve une chose : les Africains embrassent les solutions numériques quand elles répondent à leurs besoins. Le mobile money a réussi là où les banques ont échoué, en s’adressant directement aux populations avec des outils qu’elles possèdent déjà – leurs smartphones.
Les chiffres clés du mobile money en Afrique :
- 1,1 trillion de dollars de transactions en 2024.
- 65 % du volume mondial des paiements mobiles.
- Des millions d’utilisateurs ruraux connectés via leurs téléphones.
La tokenisation s’appuie sur cette infrastructure. Imaginez un mineur artisanal en Tanzanie. Aujourd’hui, jusqu’à 40 % de l’or africain est vendu au marché noir, représentant 30 milliards de dollars de pertes annuelles. Avec la tokenisation, cet or peut être transformé en actifs numériques traçables, échangeables instantanément à l’échelle mondiale. Un agriculteur au Kenya pourrait, lui, posséder une fraction d’un verger ou d’une mine de cuivre, directement depuis son téléphone.
La tokenisation transforme des actifs réels en opportunités numériques, accessibles à tous, même sans compte bancaire.
Expert en blockchain
Des projets concrets montrent déjà le potentiel. Au Kenya, le projet One Million Avocados tokenize des vergers entiers, offrant aux agriculteurs un accès direct aux marchés et au capital. Au Ghana, une initiative de traçabilité basée sur la blockchain réduit la contrebande d’or. Ces exemples montrent que la tokenisation n’est pas une utopie : elle fonctionne déjà.
Construire la Richesse : L’Or comme Base
Dans un continent où les monnaies locales perdent parfois 30 % de leur valeur par an, épargner est un défi. Les banques traditionnelles ne protègent pas les économies des citoyens ordinaires. L’or, en revanche, a fait ses preuves : il a gagné 1 000 % depuis 2000, 100 % sur les cinq dernières années, et 35 % rien qu’en 2024. Mais jusqu’à récemment, cet actif était réservé aux riches.
La tokenisation change la donne. Avec des plateformes comme Ubuntu Tribe, un gramme d’or – équivalent à environ 10 centimes de dollar – devient accessible. Un enseignant au Ghana peut désormais épargner en or numérique. Un petit commerçant au Kenya peut protéger son capital entre deux récoltes. Ces petites unités d’investissement permettent à chacun de construire une richesse durable.
Pourquoi l’or tokenisé est un atout pour l’Afrique :
- Protection contre l’inflation et la dévaluation monétaire.
- Accessibilité : des fractions d’or dès 10 centimes de dollar.
- Sécurité garantie par la blockchain et des audits réguliers.
L’impact va au-delà de l’épargne. En protégeant leur pouvoir d’achat, les Africains peuvent investir dans des entreprises, acheter des terres ou financer l’éducation. Selon la Banque Africaine de Développement, la classe moyenne africaine pourrait passer de 355 millions en 2010 à 1,1 milliard d’ici 2060, mais seulement si les citoyens peuvent préserver leur richesse.
La Transparence : Clé de la Confiance
La tokenisation ne peut réussir sans confiance. L’effondrement de FTX en 2022, avec 8 milliards de dollars de pertes pour les créanciers, a marqué les esprits. En Afrique, où des milliers d’investisseurs ont perdu leurs économies, la méfiance envers les actifs numériques est légitime. La solution ? La preuve de réserves.
Sans transparence, la tokenisation n’est qu’une promesse vide. La preuve de réserves est la fondation de la confiance.
Spécialiste en finance décentralisée
La preuve de réserves utilise la blockchain pour offrir une transparence totale : chaque token doit être adossé à un actif réel, vérifiable en temps réel. Chez Ubuntu Tribe, par exemple, le système Track-n-Trace permet de suivre l’or depuis les mines jusqu’aux coffres en Suisse ou à Dubaï. Plus d’une douzaine d’échanges majeurs adoptent désormais cette pratique, une réponse directe aux leçons tirées de FTX.
En Afrique, où la confiance envers les institutions financières est fragile, cette transparence est essentielle. Les investisseurs doivent pouvoir vérifier que leurs tokens représentent bien de l’or physique ou des actifs agricoles, sans dépendre de promesses floues ou d’audits trimestriels obsolètes.
Les Banques : Un Modèle Obsolète
Les banques africaines ont eu des décennies pour inclure les 360 millions de non-bancarisés, mais elles ont choisi les profits. Elles construisent des agences dans les quartiers riches et ignorent les zones rurales. Ce modèle ne changera pas : il est trop rentable. La tokenisation, en revanche, ne nécessite pas de nouvelles infrastructures coûteuses. Elle utilise les smartphones et la blockchain pour offrir une alternative directe.
Pourquoi les banques échouent en Afrique :
- Focus sur les élites urbaines, exclusion des zones rurales.
- Profits records : 867M$ en moyenne pour les 10 plus grandes banques en 2024.
- Infrastructures coûteuses, inaccessibles pour les populations éloignées.
La tokenisation contourne ces obstacles. Comme le mobile money, elle rencontre les gens là où ils sont, avec des outils qu’ils possèdent déjà. Elle ne remplace pas seulement les banques : elle propose un système financier parallèle, inclusif et adapté aux réalités africaines.
Un Avenir Prometteur mais Exigeant
La tokenisation n’est pas une solution miracle. Elle exige des cadres réglementaires clairs, des audits rigoureux et une éducation financière pour les populations. Mais les bases sont posées. Des projets comme One Million Avocados ou le Gold Board ghanéen montrent que la technologie est prête. L’Afrique, avec son adoption fulgurante du mobile money, est un terrain fertile pour cette révolution.
Le chemin est tracé : en démocratisant l’accès à des actifs comme l’or ou les matières premières, la tokenisation peut transformer la finance africaine. Elle offre une chance unique de construire une richesse durable, non pas pour une élite, mais pour les 360 millions d’Africains laissés pour compte par les banques.
La tokenisation n’est pas seulement une technologie, c’est une opportunité pour l’Afrique de réécrire les règles de la finance.
Visionnaire de la blockchain
En conclusion, la tokenisation représente plus qu’une alternative aux banques : elle propose un nouveau paradigme. En s’appuyant sur la blockchain et l’infrastructure mobile, elle peut connecter des millions d’Africains à des opportunités économiques qu’ils n’ont jamais eues. Mais pour réussir, elle doit reposer sur la transparence et la confiance. L’Afrique est prête. Et vous, êtes-vous prêt à rejoindre cette révolution financière ?
