Sony Bank Choisit Bastion pour ses Stablecoins

Imaginez payer votre abonnement PlayStation, vos jeux ou même vos royalties d’artiste Sony Music en quelques secondes, 24h/24, partout dans le monde et pour presque rien en frais. Ce qui ressemblait encore à de la science-fiction il y a deuxlectron ans devient concret : Sony Bank vient de choisir Bastion comme partenaire exclusif pour émettre et gérer son futur stablecoin adossé au dollar. Et quand on sait que Sony pèse plus de 100 milliards de dollars et touche des centaines de millions d’utilisateurs, on comprend que l’on assiste peut-être à l’un des tournants les plus importants de l’histoire des stablecoins.

Bastion devient le moteur stablecoin de Sony Bank

Le 3 décembre 2025, l’annonce est tombée : Bastion, la fintech américaine spécialisée dans les infrastructures de stablecoins réglementés, signe un partenariat exclusif avec Sony Bank. Objectif ? Devenir le « moteur » complet derrière l’émission, la gestion des réserves, la conformité et la custody du futur stablecoin USD de la banque japonaise.

Pour Nassim Eddequiouaq, CEO et cofondateur de Bastion, ce contrat représente bien plus qu’un simple client prestigieux. C’est la validation définitive que les grandes entreprises mondiales sont prêtes à francher le cap des stablecoins… à condition qu’ils soient 100 % réglementés et sécurisés comme de l’argent bancaire classique.

« Avec Sony Bank, nous pensons pouvoir ouvrir la voie à des paiements moins chers, plus rapides et meilleurs dans tout l’écosystème Sony. »

Nassim Eddequiouaq, CEO de Bastion

Pourquoi Sony a choisi Bastion (et pas Circle, Paxos ou un autre)

La concurrence est rude sur le marché des infrastructures de stablecoins B2B. Circle (USDC), Paxos (USDP, BUSD), Tether (via différents partenaires) ou encore PayPal avec son PYUSD trust company… Tous courtisent les grandes banques et entreprises. Alors pourquoi Bastion, une startup fondée il y a seulement trois ans, remporte le contrat le plus symbolique de l’année ?

La réponse tient en trois points que Nassim Eddequiouaq répète comme un mantra :

• Neutralité absolue : Bastion n’émet pas son propre stablecoin. L’entreprise se positionne comme un « white-label » pur, exactement ce que veulent les géants qui refusent de dépendre d’un concurrent (Circle) ou d’un acteur controversé (Tether).
• Conformité obsessive : Bastion opère déjà sous charte de trust limitée de l’État de New York (NYDFS) via sa filiale Dibbs Trust. C’est l’un des régimes les plus stricts au monde, exactement celui que le futur GENIUS Act fédéral va probablement généraliser.
• Flexibilité totale : Les clients peuvent émettre sous leur propre licence (comme Sony avec sa future Connectia Trust) ou déléguer entièrement à Bastion. Une option que peu de concurrents proposent.

Résultat : Sony Bank pourra lancer son stablecoin sous sa propre marque, avec ses propres réserves, mais sans avoir à construire toute l’infrastructure technique et réglementaire de zéro.

Les exigences précises imposées à Bastion

Derrière l’annonce glamour se cachent des obligations extrêmement strictes. Sony Bank ne badine pas avec la conformité, surtout quand il s’agit de toucher à l’argent de ses clients et de ses filiales.

Ces exigences correspondent exactement à ce que le GENIUS Act, actuellement en discussion au Congrès américain, devrait imposer à tous les émetteurs de stablecoins de paiement. Autrement dit, Sony Bank se place déjà en conformité avec la réglementation de demain.

Le calendrier : 2026, mais déjà des usages internes

Le lancement public n’est pas pour tout de suite. Sony Bank attend l’approbation de l’OCC (Office of the Comptroller of the Currency) pour sa nouvelle entité Connectia Trust. Le planning officiel vise un déploiement progressif en 2026.

Mais en coulisses, les choses avancent déjà très vite :

• Phase 1 (2025-2026) : utilisation interne pour la trésorerie du groupe Sony (règlements inter-filiales, gestion de liquidité)
• Phase 2 : intégration dans certains produits grand public (paiements in-app, streaming, e-commerce Sony)
• Phase 3 : ouverture potentielle à des partenaires externes (artistes, fournisseurs, etc.)

Nassim Eddequiouaq le confirme : « La trésorerie est le premier cas d’usage évident. Régler 100 millions de dollars entre Sony Pictures à Los Angeles et Sony Music Japan le vendredi soir à 23h sans attendre lundi, c’est un gain énorme. »

Au-delà des paiements : royalties, gaming, supply chain

Ce qui rend ce partenariat explosif, c’est l’écosystème Sony dans son ensemble. Imaginez :

• Verser les royalties Spotify-like aux artistes Sony Music en temps réel
• Payer les développeurs de jeux PlayStation instantanément
• Régler les fournisseurs de composants électroniques le week-end
• Proposer des achats in-game sans passer par les 30 % d’Apple/Google

Bastion a conçu son infrastructure pour être « programmable ». Le stablecoin de Sony pourra donc être intégré partout où une API existe, exactement comme l’argent liquide… mais en mieux.

« L’argent circulera dans le monde à la même vitesse et avec la même fiabilité que les données. 24h/24, 7j/7, partout. »

Nassim Eddequiouaq

La transparence : le point qui fait encore peur aux institutionnels

Après les scandales Tether et les doutes sur certaines réserves, la transparence est devenue le nerf de la guerre. Bastion a choisi la méthode forte :

• Réconciliations internes quotidiennes
• Attestations mensuelles par cabinet d’audit américain agréé
• Soumission directe des rapports à la NYDFS
• Publication (partielle) de ces attestations

C’est exactement le niveau de transparence que Circle propose avec USDC, mais en plus strict car supervisé par l’État de New York et non par un simple cabinet privé.

Sécurité : « Personne chez Bastion ne peut toucher aux clés privées »

Quand on gère potentiellement des milliards de dollars de réserves, la sécurité devient une obsession. Bastion a opté pour une architecture « zéro confiance » :

• Clés privées stockées dans des HSM cloud + enclaves sécurisées
• Aucune clé ne sort jamais de ces environnements
• Toute opération sensible nécessite plusieurs approbations humaines + audit trail complet
• Aucun individu ou machine ne peut bouger des fonds seul

C’est le même niveau de sécurité que les grandes banques exigent pour leurs coffres de trading haute fréquence. Sony Bank n’a pas fait de compromis.

Les investisseurs derrière Bastion : un casting cinq étoiles

Derrière cette success story, on trouve une levée de fonds impressionnante annoncée récemment : 14,6 millions de dollars menés par a16z crypto, avec la participation notable du Sony Innovation Fund, Coinbase Ventures, Samsung NEXT et Hashed.

Quand le fonds d’investissement de Sony finance la startup qui va gérer le stablecoin de sa propre banque… on appelle ça un alignement parfait des intérêts.

Et les autres géants ? « On n’est plus à l’étape du “si”, mais du “comment” »

Nassim Eddequiouaq est catégorique : « Les barrières sont tombées. Les Fortune 500 ne se demandent plus s’il faut faire des stablecoins, mais comment les faire proprement. »

Plusieurs indices laissent penser que d’autres annonces majeures arrivent :

• Visa et Mastercard accélèrent leurs programmes stablecoin
• PayPal pousse PYUSD auprès des entreprises
• De grandes banques américaines préparent discrètement leurs propres projets

Sony vient peut-être d’ouvrir la vanne.

Conclusion : le début de la fin des paiements traditionnels ?

Quand un géant comme Sony, connu pour sa prudence légendaire, se lance dans les stablecoins avec un partenaire aussi réglementé que Bastion, c’est un signal impossible à ignorer.

2026 pourrait marquer le moment où les stablecoins passent définitivement du statut de curiosité crypto à celui d’infrastructure financière standard pour les plus grandes entreprises mondiales.

Et quelque part, au milieu de cette révolution silencieuse, une petite fintech new-yorkaise vient de remporter la partie la plus importante de sa jeune existence.

À suivre, très attentivement.