Imaginez un instant : dans le désert émirati, sous les lumières étincelantes d’Abu Dhabi, des dirigeants de la finance traditionnelle et des pionniers de la blockchain se réunissent à huis clos. Pas de show médiatique tapageur, mais des discussions sérieuses sur l’avenir des trésoreries d’entreprise dans un monde où les actifs numériques prennent une place croissante. C’est exactement ce qui s’est passé le 10 décembre 2025 lors du tout premier Digital Asset Treasuries Summit.
Ce sommet, organisé par l’agence Luna PR, marque un tournant. Le Moyen-Orient, et plus particulièrement les Émirats arabes unis, s’affirment une fois de plus comme un laboratoire d’innovation pour l’industrie crypto. Mais au-delà de l’aspect géographique, c’est surtout le ton des échanges qui retient l’attention : fini le temps des expérimentations hasardeuses, place à une approche structurée et responsable.
Le premier sommet dédié aux trésoreries en actifs numériques
Le Digital Asset Treasuries Summit, ou DAT Summit, n’était pas un événement grand public. Réservé à un cercle restreint de décideurs seniors, il a réuni plus de 35 intervenants venus des mondes de la finance, de la technologie et des infrastructures crypto. Parmi eux, des noms comme Herman Narula, PDG d’Improbable et fondateur de Somnia, Tristan Thompson, cofondateur de Basketball.Fun, Patrick Ngan, directeur des investissements de Zeta Network Global, ou encore Abdul Rafay Gadit, cofondateur de ZIGChain.
L’objectif était clair : examiner comment les trésoreries institutionnelles intègrent progressivement les actifs numériques, en passant d’une phase expérimentale à des modèles plus gouvernés, viables à long terme et acceptables pour les grandes institutions.
Un contexte de recalibrage nécessaire
Le timing du sommet n’était pas anodin. Ces derniers mois, le secteur des trésoreries en actifs numériques a été scruté de près. Des rapports ont évoqué la possibilité pour MSCI d’exclure certaines entreprises trop exposées de ses indices de référence. Plutôt que de voir cela comme un signe de déclin, les participants y ont vu une étape incontournable de maturation.
Les discussions ont largement reconnu les limites des premiers modèles. Trop souvent basés sur une simple exposition au prix des cryptomonnaies, ils manquaient de méthodologies d’évaluation solides et de cadres de gouvernance robustes. Le consensus qui s’est dégagé : le secteur entre dans une phase de recalibrage indispensable.
« Ce qui est devenu évident lors du DAT Summit, c’est que ce marché dépasse la croissance portée par les récits. La prochaine phase exige structure, discipline et vision à long terme. »
Nikita Sachdev, fondatrice et CEO de Luna PR
Les Émirats, terre d’expérimentation institutionnelle
Abu Dhabi n’a pas été choisi par hasard. Les Émirats arabes unis multiplient ces dernières années les initiatives favorables aux actifs numériques. Des approbations réglementaires récentes ont élargi le champ des activités autorisées, renforçant le rôle de la région comme terrain d’expérimentation pour des innovations de grade institutionnel.
Cette évolution réglementaire a donné une résonance particulière aux débats. Les intervenants ont insisté sur l’urgence de concevoir des trésoreries disciplinées, avec des standards de reporting transparents. Dans un environnement où la régulation progresse rapidement, les institutions ne peuvent plus se contenter d’approches opportunistes.
Les grands thèmes abordés lors du sommet
- Les méthodologies d’évaluation plus rigoureuses des actifs numériques dans les trésoreries
- Le renforcement des cadres de gouvernance et de gestion des risques
- La construction de structures opérationnelles durables au-delà de la simple exposition au prix
- La collaboration entre protocoles blockchain pour une résilience accrue
- La flexibilité stratégique offerte par des trésoreries multi-actifs
Au-delà de l’exposition au prix : vers une vision stratégique
Un des points forts des échanges a été de dépasser les idées reçues. Trop souvent, les trésoreries en actifs numériques sont réduites à une simple position spéculative sur Bitcoin ou Ethereum. Les panelistes ont au contraire défendu une approche plus nuancée.
Ils ont mis en avant les avantages d’une stratégie multi-actifs capable de soutenir la collaboration entre protocoles, de renforcer la résilience opérationnelle et d’offrir une flexibilité stratégique. En clair, les actifs numériques ne sont plus vus uniquement comme un pari sur la hausse des cours, mais comme un outil au service d’objectifs plus larges.
Cette vision correspond parfaitement à l’évolution du marché. Les institutions qui entrent aujourd’hui dans le secteur cherchent avant tout stabilité, prévisibilité et conformité. Le DAT Summit a permis de poser les bases d’un dialogue constructif sur ces sujets.
Des partenaires engagés pour un dialogue franc
L’événement a pu compter sur le soutien de plusieurs acteurs majeurs de l’écosystème : Somnia, ZIGChain, UTXO, SEGG Media Corp., Quantum Solutions, Oobit et Clear Street. Leur participation a permis des échanges ouverts et de haut niveau.
En confrontant directement les critiques et en favorisant un débat de fond, le sommet a contribué à recentrer la conversation de l’industrie. Loin des performances court-termistes, l’accent a été mis sur la gouvernance, la stratégie et la durabilité.
Luna PR, architecte d’un événement pivot
Derrière cette initiative, on retrouve Luna PR, une agence de communication internationale primée, spécialisée dans les technologies émergentes et la finance moderne. Avec une expertise reconnue en web3 et marchés de capitaux, l’agence accompagne entreprises, gouvernements et startups dans leur positionnement.
Nikita Sachdev, sa fondatrice, a joué un rôle central dans la conception du sommet. Son ambition : créer un espace de discussion sérieux pour définir les contours d’une gestion institutionnelle responsable des actifs numériques.
Pourquoi ce sommet marque un tournant
En seulement une journée, le DAT Summit a réussi à cristalliser plusieurs tendances de fond. D’abord, il confirme l’intérêt croissant des institutions traditionnelles pour les actifs numériques, mais dans un cadre beaucoup plus exigeant qu’auparavant.
Ensuite, il illustre la maturité croissante du Moyen-Orient dans le domaine crypto. Les Émirats ne se contentent plus d’attirer les projets par des incitations fiscales ; ils deviennent un lieu où s’élaborent les standards de demain.
Enfin, il montre que l’industrie est prête à affronter ses propres faiblesses. Au lieu de nier les critiques, elle choisit de les intégrer pour construire des modèles plus solides.
Les enseignements clés à retenir
- La phase expérimentale est terminée ; place à des modèles gouvernés et durables
- Les institutions exigent transparence, évaluation rigoureuse et gestion des risques
- Les trésoreries multi-actifs offrent résilience et flexibilité stratégique
- Le Moyen-Orient s’impose comme hub d’innovation institutionnelle crypto
- Le dialogue franc avec les critiques accélère la maturation du secteur
Et maintenant ? Vers une adoption institutionnelle massive
Le succès de cette première édition laisse présager une suite. Le DAT Summit pourrait devenir un rendez-vous annuel incontournable pour tous ceux qui façonnent l’avenir de la gestion institutionnelle des actifs numériques.
Dans un contexte où les régulateurs du monde entier affinent leurs cadres, où les grandes entreprises cherchent à diversifier leurs trésoreries et où les infrastructures blockchain gagnent en robustesse, ce type de forum apparaît plus nécessaire que jamais.
Le message envoyé depuis Abu Dhabi est clair : les actifs numériques ont leur place dans les trésoreries modernes, mais uniquement s’ils sont gérés avec discipline, transparence et vision à long terme. Une page se tourne, une autre s’ouvre.
Le secteur crypto, souvent critiqué pour son immaturité, montre ici qu’il est capable d’autoréflexion et d’évolution. Reste à voir si les paroles se traduiront en actes concrets au cours des prochains mois. Une chose est sûre : le DAT Summit aura contribué à poser des jalons décisifs.
