Le feuilleton judiciaire de l’affaire FTX prend une nouvelle tournure. Après la condamnation très commentée de Sam Bankman-Fried, fondateur et ex-PDG de l’exchange crypto, c’était au tour de Ryan Salame de faire face à la justice américaine ce 28 mai. Cet ancien dirigeant de FTX Digital Market, la branche bahaméenne de FTX, était jugé pour son implication dans les différentes fraudes mises au jour suite à la faillite retentissante de la plateforme.
7,5 ans de prison, une peine plus lourde que prévue
Malgré une attitude exemplaire tout au long de la procédure et de nombreux soutiens, Ryan Salame a été reconnu coupable de complot en vue d’exploiter une entreprise de transfert d’argent sans licence, ainsi que de fraude liée au financement de campagnes électorales. Le juge Lewis Kaplan, du tribunal de New York, l’a condamné à purger une peine de 7 ans et demi de prison, assortie de 3 ans de liberté surveillée. Il devra également s’acquitter de lourdes sanctions financières : 6 millions de dollars d’amende et 5 millions de dédommagement pour les pertes causées.
Cette sentence s’avère plus sévère que les recommandations des procureurs, qui avaient requis entre 6 et 7 ans d’emprisonnement. Le juge a justifié sa décision par le rôle central de Ryan Salame dans les malversations concernant le financement politique. Selon les mots du procureur Damian Williams, l’accusé aurait participé activement à une « campagne d’influence politique illégale » ayant « miné la confiance du public dans les élections américaines ».
Le poids des victimes de FTX
Au-delà des fraudes électorales, l’impact dramatique de la chute de FTX sur de nombreux investisseurs aurait également pesé dans la balance. Juste avant de prononcer son verdict dans le procès de Sam Bankman-Fried, le juge Kaplan aurait en effet reçu des centaines de lettres poignantes de clients floués par la plateforme, détaillant les répercussions désastreuses sur leur vie. Ému par ces témoignages, il aurait choisi d’alourdir la peine de Ryan Salame en raison de sa participation à ce désastre financier aux proportions inédites.
Un message cryptique qui soulève des questions
Quelques heures après l’annonce de sa condamnation, Ryan Salame a posté un message pour le moins énigmatique sur le réseau social X (ex-Twitter). «Put***, ça va vite devenir intéressant », peut-on lire dans ce qui constitue sa première publication depuis des années. S’agit-il de l’expression d’une volonté de faire appel, à l’image de son ex-collègue Sam Bankman-Fried ? Ou d’une allusion à de nouvelles révélations à venir ? Le mystère reste entier, mais nul doute que la suite des évènements sera scrutée de près par les observateurs.
Salame a accepté de promouvoir les intérêts de FTX, d’Alameda Research et de ses co-conspirateurs par le biais d’une campagne d’influence politique illégale et par le biais d’une entreprise de transfert d’argent sans licence, ce qui a permis à FTX de croître plus rapidement et de croître en opérant en dehors de la loi.
Damian Williams, procureur de l’affaire Ryan Salame
En attendant d’en savoir plus sur les intentions de Ryan Salame, une chose est sûre : le volet judiciaire du scandale FTX est loin d’être refermé. D’autres acteurs clés, comme Caroline Ellison et Gary Wang, doivent encore être jugés dans les mois à venir. De quoi prolonger le feuilleton politico-financier le plus marquant de l’ère des cryptomonnaies.
Les personnes impliquées dans l’affaire FTX
- Sam Bankman-Fried, fondateur et ancien PDG de FTX
- Ryan Salame, ex-dirigeant de FTX Digital Markets
- Caroline Ellison, ancienne PDG d’Alameda Research
- Gary Wang, co-fondateur de FTX
Si le procès de Ryan Salame apporte son lot de réponses sur les agissements frauduleux au sein de l’empire FTX, il soulève également son lot de nouvelles interrogations. La cohérence des peines prononcées, l’étendue réelle des malversations et l’avenir des principaux protagonistes restent autant de questions en suspens. Une seule certitude : le dernier mot de cette saga judiciaire hors norme est loin d’avoir été écrit.
