Surnommé le “Bitcoin Jesus” pour avoir été l’un des premiers et plus fervents promoteurs de la cryptomonnaie, Roger Ver se retrouve aujourd’hui dans une position bien délicate. Accusé de fraude fiscale massive par les autorités américaines, il encourt une peine de 109 ans de prison et lutte contre son extradition des États-Unis. Sa dernière carte ? Supplier le président Donald Trump de lui accorder sa grâce.
240 millions de dollars de fraude fiscale
Les ennuis judiciaires de Roger Ver ne datent pas d’hier. Les services fiscaux américains l’accusent d’avoir dissimulé pas moins de 240 millions de dollars de gains en cryptomonnaies, évitant ainsi de payer les taxes afférentes. Une fraude de grande ampleur qui pourrait lui valoir jusqu’à 109 ans derrière les barreaux.
Face à ces lourdes accusations, l’entrepreneur a pris les devants. Dès 2014, il a renoncé à sa citoyenneté américaine pour obtenir un passeport de Saint-Kitts-et-Nevis, un petit paradis fiscal des Caraïbes. Mais cela n’a pas suffi à le mettre à l’abri des poursuites.
Bloqué en Espagne en attente d’extradition
Aujourd’hui, Roger Ver est retenu en Espagne où il attend de connaître son sort. Les autorités américaines réclament en effet son extradition pour qu’il soit jugé et potentiellement condamné sur le sol US. Une perspective qui ne réjouit guère le principal intéressé…
Un appel désespéré à Donald Trump
Acculé, le “Bitcoin Jesus” n’a plus qu’un espoir : la clémence présidentielle. Dans une vidéo larmoyante publiée récemment, Roger Ver s’adresse directement au président américain Donald Trump :
Monsieur le Président, je suis un Américain, et j’ai besoin de votre aide. Seul vous, avec votre engagement pour la justice, pouvez me sauver.
Roger Ver
Un appel pathétique qui n’est pas sans rappeler celui de Ross Ulbricht, le fondateur de Silk Road. Condamné à la prison à vie, ce dernier a bénéficié en début d’année de la grâce de Donald Trump après une intense campagne de lobbying. Un précédent qui donne de l’espoir à Roger Ver.
Trump, le dernier espoir des proscrits de la crypto ?
Si les chances de Roger Ver d’obtenir la grâce présidentielle semblent minces, elles ne sont pas inexistantes pour autant. Donald Trump a en effet fait de la défense des intérêts du secteur crypto l’un des éléments clés de sa campagne et de son début de mandat.
Après avoir accordé son pardon à Ross Ulbricht, le président américain pourrait être tenté de récidiver avec le “Bitcoin Jesus”. Une façon de réaffirmer son soutien à l’industrie des cryptomonnaies et de satisfaire sa base électorale libertarienne.
Un pari risqué
Toutefois, gracier Roger Ver serait un pari risqué pour Donald Trump. Le “Bitcoin Jesus” est en effet accusé d’une fraude fiscale massive, un crime peu susceptible d’attirer la sympathie du grand public. Lui éviter la prison pourrait être perçu comme un cadeau fait aux fraudeurs et affaiblir la posture de fermeté du président sur les questions régaliennes.
Le cas Roger Ver en résumé :
- Accusé par le fisc américain de fraude fiscale à hauteur de 240 millions de dollars
- Encourt une peine de 109 ans de prison aux États-Unis
- Retenu en Espagne dans l’attente de son extradition
- Appelle Donald Trump à le gracier sur le modèle de Ross Ulbricht
- Un pari risqué pour le président américain sur les plans politique et judiciaire
Vers un dénouement judiciaire
Malgré ses suppliques, il est peu probable que Roger Ver échappe à la justice américaine. Sauf coup de théâtre, le “Bitcoin Jesus” devrait bientôt être extradé vers les États-Unis où il sera jugé pour fraude fiscale. S’il est reconnu coupable, il risque de passer le reste de ses jours derrière les barreaux.
Un destin funeste pour celui qui fut l’un des plus ardents promoteurs de la révolution crypto. Mais aussi un avertissement pour tous ceux qui seraient tentés de jouer avec le feu du fisc. Car même les plus fervents libertariens ne sont pas à l’abri des lois.