L’incertitude plane toujours autour des projets de Robinhood dans l’univers des cryptomonnaies. Si l’application d’investissement a été un précurseur dans la démocratisation du trading d’actifs numériques, ses ambitions restent nébuleuses. Les dernières déclarations de son vice-président Johann Kerbrat viennent démentir les rumeurs persistantes concernant le lancement imminent d’un stablecoin maison. Pourtant, difficile d’ignorer l’appât du gain sur ce marché en plein essor, dominé par le géant Tether et son indétrônable USDT.
Un marché des stablecoins toujours plus convoité
Avec une capitalisation totale avoisinant les 180 milliards de dollars, dont plus des deux tiers trustés par Tether, difficile pour les prétendants de se faire une place au soleil. C’est pourtant bien le projet de nombreux acteurs, de la fintech européenne Revolut aux mastodontes américains comme PayPal. Si les obstacles réglementaires et techniques ont eu raison des velléités de JPMorgan ou Meta dans ce domaine, cela n’empêche pas de nouveaux challengers d’émerger.
Robinhood se positionne en outsider
Du côté de Robinhood, on se refuse à tout triomphalisme. Interrogé sur les rumeurs lancées par Bloomberg, Johann Kerbrat a tenu à calmer le jeu en assurant qu’il n’y avait « pas de plan immédiat » pour lancer une telle cryptomonnaie adossée au dollar. Une pirouette sémantique qui laisse tout de même la porte ouverte à un projet futur, d’autant que l’intéressé a glissé qu’il était « toujours un peu drôle d’entendre ce que les gens pensent que nous allons faire ». De quoi maintenir le doute et attiser les spéculations.
Car sur le papier, Robinhood a de sérieux atouts pour se lancer sur ce marché prometteur. Avec des millions d’utilisateurs et une réputation déjà bien établie dans l’écosystème des cryptomonnaies, la plateforme pourrait facilement promouvoir en interne son propre stablecoin. Une manière de grignoter des parts de marché et des bénéfices à Tether, en misant sur des mécanismes d’incitation et une expérience utilisateur aux petits oignons. Une stratégie qui n’est pas sans rappeler celle de Binance et de son BUSD, même si ce dernier a dû mettre un genou à terre face aux régulateurs américains.
Un timing encore incertain
Reste la question du timing, et sur ce point, Robinhood semble vouloir temporiser. Il faut dire que le contexte réglementaire demeure flou et évolutif, notamment en Europe avec le récent projet MiCA qui pourrait freiner les ardeurs des entreprises les plus modestes. Idem aux États-Unis où les régulateurs se penchent de plus en plus sur ces actifs numériques décentralisés, quitte à empêcher leur déploiement à grande échelle.
Dans ce climat d’incertitude, mieux vaut sans doute avancer ses pions avec prudence et discrétion. Ce qui n’empêche pas Robinhood de réfléchir en coulisses à la meilleure façon de s’imposer sur ce secteur en devenir. Car malgré les démentis de façade, difficile de croire que la licorne californienne n’a pas un œil rivé sur le jackpot des stablecoins. Tout comme son concurrent Revolut, qui n’a officialisé aucune date de lancement à ce stade. Preuve que la concurrence s’annonce féroce pour déloger Tether de son piédestal. Mais quitte à vouloir jouer dans la cour des grands, autant peaufiner sa stratégie en amont pour éviter tout faux pas.
Les points clés à retenir:
- Robinhood dément les rumeurs d’un lancement immédiat de son stablecoin
- Le marché est ultra-dominé par Tether et son USDT, qui attise les convoitises
- De nombreux acteurs comme Revolut lorgnent sur ce business model prometteur
- Les incertitudes réglementaires freinent les ambitions des challengers
- Robinhood prépare sans doute son projet en coulisses pour maximiser ses chances