Depuis que le Président Donald Trump a évoqué sa volonté de créer une réserve nationale de cryptomonnaies en octobre dernier, un débat intense fait rage au sein de l’écosystème crypto américain. Au cœur des discussions : la composition de cette réserve stratégique. Faut-il miser uniquement sur le Bitcoin comme le souhaitent les maximalistes, ou opter pour un panier diversifié incluant d’autres actifs numériques majeurs tels que le XRP de Ripple ?
Le dilemme de la Maison Blanche
Si la volonté de Donald Trump de doter les États-Unis d’une réserve crypto fait consensus, les avis divergent nettement quant aux actifs à y inclure. Pour les partisans d’une approche Bitcoin-centrée, il est inconcevable d’introduire d’autres cryptomonnaies dans ce qui doit constituer le trésor de guerre numérique américain.
Wayne Vaughan, entrepreneur blockchain et figure du mouvement maximaliste, l’affirme sans détour :
Les États-Unis ont besoin d’une réserve stratégique de Bitcoin, PAS d’une réserve stratégique de cryptomonnaies. Ripple, Ethereum et Solana n’ont pas leur place dans le bilan du gouvernement américain.
Wayne Vaughan
Mais tous ne partagent pas cette vision restrictive. Brad Garlinghouse, le PDG de Ripple Labs, plaide au contraire pour une réserve diversifiée, dans laquelle le XRP aurait toute sa place aux côtés du Bitcoin. Une position qui n’est pas sans susciter la colère des bitcoiners les plus engagés.
Ripple, l’épouvantail des Bitcoiners ?
Pour les maximalistes bitcoin, Ripple représente une menace à la primauté de leur cryptomonnaie fétiche. La société de San Francisco, qui entretient des liens étroits avec les institutions financières et politiques, est soupçonnée de faire pression en faveur de l’intégration du XRP dans la future réserve. Un crime de lèse-majesté pour les partisans de la crypto originelle.
Les arguments anti-Ripple :
- XRP est une crypto centralisée, à l’opposé de la philosophie Bitcoin
- Ripple veut promouvoir les monnaies numériques de banque centrale (MNBC)
- L’entreprise fait du lobbying agressif auprès des autorités
Face à ces accusations, Brad Garlinghouse se veut rassurant. Sur les réseaux sociaux, il affirme que Ripple ne cherche pas à imposer le XRP, mais simplement à ouvrir le débat sur une réserve crypto diversifiée, gage de solidité et de résilience.
Trump, arbitre du match Bitcoin vs XRP ?
Au final, c’est bien Donald Trump qui tranchera sur la composition de la réserve crypto américaine. Mais le Président, qui avait ironisé sur le Bitcoin en 2019, semble aujourd’hui converti aux vertus des cryptoactifs. Reste à savoir s’il optera pour la pureté maximaliste ou une approche plus pragmatique.
Son entourage semble en tout cas divisé. Si certains conseillers, comme Cynthia Lummis et Hester Peirce, défendent une ligne pro-Bitcoin, d’autres sont réputés plus ouverts à l’idée d’un panier diversifié. Le suspense reste entier et les prochaines déclarations présidentielles seront scrutées avec attention par l’ensemble de l’écosystème crypto.
Dans ce bras de fer entre Bitcoiners orthodoxes et pragmatiques de la diversification, Ripple apparaît comme un acteur incontournable, quoi qu’en disent ses détracteurs. L’entreprise a indéniablement l’oreille des décideurs et entend bien peser sur les choix stratégiques de Washington. Jusqu’où ira son influence ? Réponse dans les prochains mois, lorsque la composition de la réserve crypto US sera enfin dévoilée. D’ici là, le débat promet d’être animé et les passes d’armes nombreuses.
