Dans le monde opaque des listings de cryptomonnaies, les révélations fracassantes s’enchaînent. Après la polémique initiée par Simon Dedic de Moonrock Capital la semaine passée, c’est au tour de Justin Sun, fondateur de Tron, de jeter un pavé dans la mare. Sur le réseau social X (anciennement Twitter), il a dévoilé les dessous des exigences de Coinbase et Binance pour lister les nouveaux tokens.

500 millions de TRX et 250 millions de dollars en Bitcoin exigés par Coinbase

Selon Justin Sun, Coinbase aurait réclamé pas moins de 500 millions de tokens TRX, soit l’équivalent de 80 millions de dollars, pour accepter le listing du jeton Tron. Mais les exigences ne s’arrêtent pas là. La plateforme aurait également demandé un dépôt de garantie de 250 millions de dollars en Bitcoin, destiné soi-disant à “améliorer les performances” du token.

Ces révélations contredisent les propos de Brian Armstrong, PDG de Coinbase, qui affirmait la semaine dernière que son exchange ne demandait rien aux projets souhaitant être listés. Un démenti cinglant de la part de Justin Sun, mais aussi d’André Cronje, fondateur de Fantom.

André Cronje enfonce le clou

Dans une série de tweets, André Cronje a expliqué que Coinbase avait demandé successivement 300 millions, 50 millions, 30 millions et plus récemment 60 millions de dollars pour lister le token Fantom. Des exigences formulées à différents moments, sur plusieurs années et via divers canaux comme Telegram, Slack ou e-mail.

“Binance ne nous a jamais rien demandé. Coinbase nous a réclamé 300 millions de dollars, puis 50 millions, 30 millions et plus récemment 60 millions.”

André Cronje, fondateur de Fantom

Cronje précise qu’il n’est soumis à aucun accord de confidentialité (NDA) et qu’il est prêt à fournir les preuves de ces échanges. Un témoignage accablant qui met en lumière les pratiques opaques de certains acteurs majeurs de l’industrie.

Binance, le chevalier blanc des listings ?

Face à ces accusations, Binance apparaît comme le bon élève. Aussi bien Justin Sun qu’André Cronje affirment que la plateforme dirigée par Changpeng Zhao (CZ) n’a jamais rien demandé pour lister leurs tokens. Une position saluée par Yi He, co-fondatrice de Binance.

Ce que déclare Yi He, co-fondatrice de Binance :

  • Les projets ne remplissant pas les critères de Binance ne peuvent pas être listés, quel que soit le montant proposé.
  • Ceux qui ont le courage de dire la vérité malgré le bruit ambiant méritent le respect de la communauté.
  • Binance liste les projets populaires tout en filtrant ceux qui présentent des risques pour les investisseurs.

Une position ferme qui tranche avec l’opacité ambiante. Car au-delà des révélations chocs, c’est bien la question de la transparence des listings qui est posée. Comment les projets sont-ils sélectionnés ? Quels sont les critères appliqués ? Les investisseurs sont en droit de savoir.

Vers plus de transparence ?

Si les témoignages de Justin Sun et André Cronje ont le mérite de mettre en lumière certaines pratiques douteuses, il faut espérer qu’ils ouvrent la voie à plus de transparence. Car la confiance est un élément essentiel de l’écosystème crypto, et elle passe par des règles claires et équitables pour tous.

Les prochains mois seront décisifs. La communauté crypto sera attentive aux réponses apportées par les principaux acteurs mis en cause. Car au-delà des démentis et des justifications, c’est un véritable changement de culture qui est attendu. Pour que la crypto réalise pleinement son potentiel, elle doit d’abord assainir ses pratiques.

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