Pourquoi le marché des cryptomonnaies continue de s’effondrer

Le marché des cryptomonnaies traverse une période des plus tumultueuses. Ces derniers jours, les investisseurs ont assisté, impuissants, à une véritable hécatombe. Bitcoin, Ether et autres altcoins ont vu leur valeur fondre comme neige au soleil, semant la panique sur les plateformes d’échanges. Mais quelles sont les raisons derrière ce krach aussi soudain que brutal ? Décryptage.

Une journée noire pour les cryptos

Le 4 juillet restera sans doute gravé dans les mémoires comme un véritable cauchemar pour le monde des cryptomonnaies. En l’espace de 24 heures, la capitalisation globale du marché a plongé de plus de 5,7%, pour atteindre 2 114 milliards de dollars. Un effondrement qui n’a épargné aucun des grands noms du secteur.

Le Bitcoin, locomotive historique des crypto-actifs, a ainsi vu son cours chuter à 53 777 dollars, son plus bas niveau depuis quatre mois. Vendredi, la dégringolade s’est poursuivie avec une baisse de 5%, portant les pertes sur la semaine à 10%. Du jamais vu depuis un an. Même punition pour l’Ether, deuxième cryptomonnaie en termes de capitalisation, qui a plongé de 8% pour s’échanger à 2 891 dollars, un plancher inédit depuis un mois et demi.

L’ombre de Joe Biden plane sur le marché

Si le Bitcoin avait pourtant démarré l’année en fanfare, porté par le lancement des ETF aux États-Unis, l’horizon s’est considérablement assombri ces dernières semaines. La raison ? L’incertitude politique autour de la potentielle candidature de Joe Biden à un second mandat présidentiel. Les investisseurs redoutent en effet qu’un nouveau candidat démocrate, potentiellement moins favorable aux cryptomonnaies, n’émerge et ne l’emporte en 2024. Un scénario catastrophe pour un marché qui avait bénéficié sous Biden d’un environnement relativement clément.

Des facteurs externes qui pèsent lourd

Mais la politique américaine n’explique pas à elle seule la débâcle actuelle. D’autres facteurs externes, liés notamment aux agissements de certains acteurs clés du marché, ont joué un rôle déterminant :

• Mt. Gox, l’ancienne plateforme d’échange en faillite, a annoncé cette semaine un remboursement imminent de ses créanciers en Bitcoins, accentuant la pression vendeuse sur le marché.
• Le gouvernement allemand a décidé de céder aux enchères, directement sur des plateformes publiques, ses 3 000 Bitcoins saisis lors d’enquêtes. Une vente massive qui a précipité la chute des cours.

Mais le tableau ne serait pas complet sans évoquer le contexte économique mondial et en particulier les politiques monétaires américaines. Lors d’un discours au Portugal, Jerome Powell, le patron de la Fed, a considérablement refroidi l’enthousiasme des investisseurs :

“Nous aurons besoin de davantage de preuves pour avoir la certitude que l’inflation est sur une trajectoire descendante durable”

Jerome Powell, président de la Réserve Fédérale américaine

Exit donc les espoirs d’une baisse des taux cette année. Les marchés ont réagi violemment à ce signal d’une Fed déterminée à maintenir une politique restrictive, déclenchant la correction observée depuis le 1er juillet.

Les investisseurs pris de panique

Face à cette dégringolade des cours, les réactions n’ont pas tardé. Pris de panique, de nombreux investisseurs et traders se sont rués pour liquider leurs positions, aggravant encore la crise :

Vers une poursuite de la baisse ?

Techniquement, le marché des cryptomonnaies affiche clairement des signes de faiblesse. Depuis le 7 juin, la capitalisation totale a chuté de 19%, tombant sous des supports clés comme la moyenne mobile à 200 jours. Avec un indice RSI proche de 30, les vendeurs ont clairement la main pour le moment.

Certains investisseurs voient cependant dans cette correction une opportunité d’achat, pariant sur un rebond si les cours parviennent à se stabiliser au-dessus de la ligne de tendance médiane. Mais le chemin vers la reprise s’annonce encore long et semé d’embûches pour le marché des cryptomonnaies. À court terme, difficile d’écarter le spectre d’une poursuite de la baisse, surtout si le contexte macro-économique venait à se dégrader davantage. Prudence, donc.