Qui aurait parié sur une telle croissance pour Polymarket ? La plateforme de prédiction décentralisée continue de déjouer les pronostics, atteignant en janvier 2025 la barre des 450 000 traders actifs mensuels. Un record absolu qui marque une augmentation de 91% par rapport au pic d’activité enregistré en octobre dernier, en pleine effervescence des élections américaines. Mais loin de retomber comme un soufflé une fois l’échéance électorale passée, l’intérêt pour Polymarket semble s’inscrire dans la durée. La preuve ? Une diversification réussie vers les paris sportifs qui permet à la plateforme de toucher un public toujours plus large.
Polymarket marque des points sur tous les tableaux
Malgré une baisse du volume des transactions, qui est passé de 2,6 milliards de dollars en novembre à 1,23 milliard en janvier, Polymarket maintient le cap et consolide sa base d’utilisateurs. L’intérêt ouvert (open interest), qui reflète le montant total misé sur les différents marchés, s’est stabilisé autour de 100 millions de dollars après avoir culminé à 500 millions lors du scrutin présidentiel. Une normalisation attendue, mais qui n’entame en rien la confiance des parieurs.
Car Polymarket a su rebondir en élargissant son offre au-delà de la sphère politique. La plateforme propose désormais des marchés sur les grands événements sportifs tels que le Super Bowl, les finales NBA ou encore la Ligue des champions. Une stratégie payante, qui permet de capter de nouveaux utilisateurs tout en fidélisant les habitués. De quoi assurer des revenus récurrents, même en dehors des temps forts électoraux.
Des défis réglementaires à relever
Si les perspectives de croissance sont au beau fixe, Polymarket doit néanmoins composer avec un environnement réglementaire de plus en plus exigeant. La plateforme est dans le collimateur de la CFTC (Commodity Futures Trading Commission), le gendarme américain des produits dérivés. Une enquête a été ouverte et Coinbase a été assignée pour fournir des informations sur ses clients ayant interagi avec Polymarket.
Des tracas juridiques qui pourraient peser sur le développement de la plateforme, mais aussi ouvrir de nouvelles opportunités. Car un changement de régime réglementaire pourrait permettre à Polymarket d’émettre son propre jeton, une hypothèse qui alimente les spéculations les plus folles. Si rien n’est encore acté, une telle évolution serait un formidable accélérateur pour la démocratisation des marchés prédictifs.
Les paris décentralisés ont le vent en poupe et Polymarket est incontestablement le navire amiral de cette nouvelle génération de plateformes.
John Bertrand, analyste chez DGen
Prochaine étape : la conquête du grand public ?
Avec un marché addressable estimé à plusieurs milliards de dollars, le pari des paris décentralisés est loin d’être gagné. Mais Polymarket semble avoir trouvé la martingale pour s’imposer comme le leader incontesté du secteur. En diversifiant son offre et en pariant sur l’engouement croissant pour les cryptomonnaies, la plateforme pourrait bien réussir son pari le plus audacieux : démocratiser les marchés prédictifs auprès du grand public.
Polymarket en chiffres :
- 450 000 traders actifs mensuels en janvier 2025 (+91% par rapport à octobre 2024)
- 2,6 milliards de dollars échangés en novembre, 1,23 milliard en janvier
- 500 millions de dollars d’intérêt ouvert au plus haut des élections, 100 millions aujourd’hui
- Des marchés politiques, sportifs, économiques…
Une success story portée par l’engouement pour la finance décentralisée, mais qui devra encore faire ses preuves pour transformer l’essai. Car au-delà de l’effet de mode, c’est bien la pertinence des prédictions et la fiabilité de la plateforme qui seront jugées sur le long terme. Un défi de taille pour Polymarket, qui a déjà prouvé qu’il ne fallait pas parier contre lui.
