Alors que la campagne présidentielle américaine bat son plein, un acteur inattendu s’invite dans la danse : Polymarket, la plateforme de paris décentralisés. Et les pronostics vont bon train, avec une cagnotte record dépassant les 389 millions de dollars positionnée sur la tête de Donald Trump. L’ancien président a désormais une longueur d’avance sur sa rivale démocrate Kamala Harris dans ce “match” des paris crypto. Mais derrière ces volumes impressionnants, la plateforme est-elle réellement rentable pour les parieurs ? Décryptage d’un phénomène aussi spectaculaire qu’ambivalent.
Trump reprend la main dans les paris Polymarket
Depuis début octobre, un vent a tourné sur Polymarket. Après avoir été devancé pendant des mois par Kamala Harris, Donald Trump est repassé en tête dans les projections des parieurs. L’ancien et potentiellement futur locataire de la Maison Blanche est désormais crédité d’une cote de 53% de chances de l’emporter en novembre, contre 46% un mois plus tôt. Un bouleversement significatif qui se traduit par des mises records : 389,3 millions de dollars sont désormais positionnés sur une victoire de Trump !
Cette spectaculaire “Trump-mania” ne doit rien au hasard. Le bouillonnant milliardaire, banni des réseaux sociaux traditionnels, a su gagner en popularité dans l’écosystème crypto grâce à ses prises de position tranchées en faveur des actifs numériques. Ses promesses de campagne résolument pro-crypto et pro-liberté lui ont attiré les faveurs d’une part significative de la communauté.
Un pari Trump vs Harris au volume faramineux
Le duel Trump/Harris cristallise toutes les passions sur Polymarket. Leur pari dédié cumule à lui seul un volume dépassant le 1,5 milliard de dollars ! Un montant stratosphérique qui éclipse tous les autres paris proposés, aussi bien en politique que dans les autres domaines.
Ces chiffres contrastent avec les sondages officiels, qui donnent toujours Kamala Harris gagnante, avec 49% d’intentions de vote contre 46% pour Donald Trump. Mais les parieurs crypto semblent faire fi de ces enquêtes d’opinion traditionnelles, leur préférant l’analyse des données on-chain et des signaux de l’écosystème.
Polymarket, un eldorado… pas si rentable ?
Derrière les volumes mirobolants affichés par Polymarket se cache une réalité plus nuancée. Car si la plateforme attire les foules, rares sont ceux qui en tirent réellement profit. D’après une récente étude de l’outil d’analyse Layerhub, seuls 12,7% des 171 113 portefeuilles actifs sur Polymarket seraient réellement bénéficiaires !
Quelques révélations de l’étude Layerhub sur la rentabilité de Polymarket :
- Seuls 21 730 portefeuilles sur 171 113 sont dans le vert
- La grande majorité des gains sont inférieurs à 100$
- Plus de 100 millions de transactions enregistrées le 7 octobre
- Un intérêt croissant, mais des profits limités pour les utilisateurs
L’exemple de “l’affaire Satoshi” illustre bien ce paradoxe. Lorsqu’une rumeur a laissé entendre que le développeur Peter Todd était le mystérieux créateur de Bitcoin, les paris se sont affolés sur Polymarket. Problème : Todd ne figurait même pas dans le top 10 des favoris ! Résultat, de nombreux parieurs ont misé en pure perte sur cet “outsider”.
Polymarket, reflet des attentes de la cryptosphère
Au-delà de sa dimension spéculative, Polymarket offre un formidable outil de prise de pouls de la communauté crypto. Loin des sondages traditionnels, la plateforme révèle les attentes et les espoirs des investisseurs en actifs numériques. Et à ce petit jeu, Donald Trump semble avoir une longueur d’avance sur Kamala Harris.
Pour autant, gare à ne pas prendre les prédictions de Polymarket pour argent comptant. Comme le rappelle le turbulent patron de Tesla et SpaceX Elon Musk, lui-même utilisateur assidu de la plateforme, «Polymarket n’est pas une boule de cristal». Les paris en cours reflètent davantage un ressenti à un instant T qu’une vérité absolue sur l’issue du scrutin.
Quoi qu’il en soit, cette irruption fracassante de la thématique crypto dans la campagne présidentielle américaine ne manquera pas de faire date. Elle confirme, s’il en était besoin, la place croissante prise par les actifs numériques dans le débat public et les grands enjeux de société. Une tendance que même la Maison Blanche ne pourra plus ignorer, quel que soit le nom de son prochain locataire.