Le monde de la crypto n’en finit pas de faire parler de lui, et pas toujours en bien. Dernier exemple en date : Polymarket, plateforme star des paris décentralisés, qui se retrouve dans l’œil du cyclone. En cause, des paris plus que douteux liés aux terribles incendies qui ravagent actuellement Los Angeles, avec en toile de fond des enquêtes du FBI et de la CFTC. Jusqu’où ira cette polémique ?
Polymarket, l’ascension fulgurante d’un géant des paris crypto
Fondée en 2020, la plateforme de prédiction décentralisée Polymarket a connu une croissance météorique. Son principe est simple : permettre aux utilisateurs de parier avec des cryptomonnaies comme l’USDC sur une multitude d’événements, de l’issue d’élections aux variations de prix des cryptos.
Le succès est au rendez-vous, propulsé par la frénésie des élections américaines de 2024. Les volumes mensuels explosent, passant de quelques millions de dollars mi-2024 à plus de 2,6 milliards en novembre, un record. Polymarket s’impose comme un acteur incontournable, cité par les plus grands médias.
Des paris douteux qui choquent
Mais cette success story vire au cauchemar quand Polymarket propose des paris liés aux incendies meurtriers de Los Angeles. Des questions comme “Quand l’incendie de Palisades sera-t-il maîtrisé ?” ou “Combien d’hectares brûleront au total ?” suscitent l’indignation.
Pour beaucoup, c’est profiter d’une tragédie humaine. Les critiques fusent sur les réseaux sociaux :
Ce genre de paris, c’est juste écœurant, un moyen de se faire de l’argent sur le dos des victimes
D’autres pointent le risque d’encourager des comportements irresponsables, voire criminels :
C’est une incitation à l’incendie criminel. Je ne vois pas comment on peut défendre ça.
Polymarket se retrouve au cœur d’une controverse éthique majeure. Et ce n’est pas la seule…
FBI, CFTC : les autorités entrent dans la danse
Déjà dans le collimateur des autorités depuis son amende de 1,4 million de dollars infligée en 2022 par la CFTC pour activité non régulée, Polymarket attire de nouveau l’attention. En novembre 2024, le FBI perquisitionne le domicile du PDG de la plateforme, Shayne Coplan. Une opération coup de poing, une semaine à peine après la victoire très discutée de Donald Trump, que Polymarket avait largement prédite.
Puis, en janvier 2025, nouveau coup dur. Coinbase, l’un des plus gros exchanges de crypto, révèle avoir reçu une citation à comparaître de la CFTC. L’objectif : obtenir des informations sur les clients de Polymarket.
Cette pression réglementaire grandissante soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la plateforme et plus largement sur la régulation des marchés de prédiction décentralisés.
Vers une fin de cycle pour Polymarket ?
Après des sommets stratosphériques fin 2024, les volumes d’échange sur Polymarket sont en net recul depuis décembre. Le mois de janvier devrait à peine atteindre le milliard de dollars, deux fois moins que le mois précédent.
Si la plateforme reste solide par rapport à ses débuts, sa dépendance aux grands événements comme les élections interroge. Les controverses à répétition et la pression des régulateurs pèsent aussi lourd.
Polymarket semble arrivé à un tournant. Sa capacité à se réinventer en respectant un cadre éthique et légal sera clé. Un défi de taille, alors que le débat sur la régulation des paris décentralisés ne fait que commencer. L’avenir nous dira jusqu’où cette plateforme controversée est prête à aller.
