Imaginez un monde où vous pouvez parier sur l’avenir avec des cryptomonnaies, et gagner gros quand les médias se trompent. C’est ce qu’a permis Polymarket lors de la dernière élection présidentielle américaine. Mais ce succès a un prix : l’hostilité croissante des États voyant d’un mauvais œil cette concurrence à leur monopole sur les jeux d’argent. Singapour vient de rejoindre la France en bannissant purement et simplement la plateforme de paris décentralisés.
Polymarket, oracle des élections qui dérange
Lors de la présidentielle américaine de 2024, les traders de Polymarket ont vu juste, contrairement aux instituts de sondage et grands médias. Ils ont massivement parié sur une large victoire de Donald Trump, qui a effectivement triomphé en remportant le vote populaire, les swing states et une confortable majorité au Congrès. De quoi réjouir les parieurs malins, dont certains français qui ont empoché des millions de dollars.
Mais depuis ce coup d’éclat, Polymarket est dans le viseur des régulateurs étatiques. La France a rapidement interdit la plateforme, par le biais de son Autorité Nationale des Jeux. Impossible désormais d’y accéder depuis l’Hexagone. Et voilà que Singapour emboîte le pas, pour des raisons similaires.
Singapour ne tolère pas la concurrence
Ce 12 janvier 2025, les utilisateurs de Polymarket à Singapour ont eu la désagréable surprise de tomber sur ce message en tentant de se connecter :
Les autorités locales rappellent que seul l’opérateur d’État Singapore Pools est autorisé à proposer des paris. Les joueurs s’exposent à de lourdes sanctions en pariant ailleurs : jusqu’à 10 000 dollars singapouriens d’amende et 6 mois de prison ! La cité-état ne plaisante pas avec son monopole sur les jeux d’argent.
Les prédictions continuent hors des zones bannies
Malgré ces interdictions, Polymarket reste accessible dans de nombreux pays. Son système décentralisé basé sur la blockchain Polygon lui permet de fonctionner sans dépendre d’autorités centrales.
Ainsi, les paris sont ouverts sur le prochain premier ministre du Canada. Le candidat pro-crypto Pierre Poilievre est largement favori parmi les parieurs. Preuve que la demande pour ce genre de marchés prédictifs reste forte.
Les États face au défi des paris décentralisés
Le bannissement de Polymarket par Singapour illustre la difficulté pour les États de s’adapter à ces nouvelles plateformes décentralisées. Leur système échappe au contrôle des régulateurs et menace les monopoles établis.
Mais interdire n’est pas la solution, estiment de nombreux observateurs. Cela ne fera que pousser les utilisateurs vers des plateformes encore moins régulées. Il faudra bien que les législateurs trouvent un équilibre entre innovation et protection des joueurs.
En attendant, Polymarket continuera sûrement de faire parler d’elle. Les prochaines élections s’annoncent passionnantes à suivre… et à parier, pour ceux qui le peuvent encore ! Les paris sont ouverts.