Dans un nouveau rebondissement de l’affaire Satoshi Nakamoto, le cryptographe canadien Peter Todd a été contraint d’entrer dans la clandestinité après la diffusion d’un documentaire HBO le désignant comme le créateur du Bitcoin. Une révélation qui ravive le débat sur l’identité du mystérieux inventeur de la plus célèbre des cryptomonnaies.
Le documentaire choc de HBO
Le 9 octobre dernier, la chaîne américaine HBO a diffusé « Money Electric: The Bitcoin Mystery », un documentaire très attendu promettant de lever le voile sur l’identité de Satoshi Nakamoto. Après un intense suspense, le film réalisé par Cullen Hoback a conclu de manière fracassante que le créateur du Bitcoin n’était autre que Peter Todd, un cryptographe et développeur canadien bien connu de la sphère crypto.
Une révélation qui n’a pas manqué de faire réagir la communauté, suscitant autant d’incrédulité que d’excitation. Mais pour le principal intéressé, cette soudaine notoriété s’est rapidement transformée en cauchemar. Forcé de se cacher pour des raisons de sécurité, Peter Todd nie farouchement être Satoshi Nakamoto.
Peter Todd : « Je ne suis pas Satoshi »
Dans une interview accordée à Wired, Peter Todd maintient qu’il n’est pas le créateur du Bitcoin et que les conclusions du documentaire l’ont mis en danger. Depuis la diffusion, le Canadien affirme être harcelé et avoir reçu de nombreuses demandes d’argent, dont un individu lui ayant envoyé pas moins de 25 emails pour solliciter des fonds afin de rembourser un prêt.
Prétendre à tort que des gens ordinaires possédant une richesse ordinaire sont extraordinairement riches les expose à des menaces comme le vol et l’enlèvement.
Peter Todd
Selon Peter Todd, Satoshi « ne voulait pas être trouvé » et il est contre-productif de mettre en lumière des personnes pour quelque chose qu’elles ne sont pas. Il accuse le réalisateur Cullen Hoback d’avoir eu recours à ce lien avec Satoshi à des fins marketing, malgré ses démentis et tentatives de noyer le poisson.
Un mystère qui perdure
L’intérêt pour découvrir la véritable identité de Satoshi Nakamoto n’a jamais faibli depuis la disparition de l’énigmatique individu (ou groupe d’individus) en 2010. De nombreux noms ont été avancés au fil des années, sans qu’aucune preuve concluante ne soit jamais apportée.
Avant Peter Todd, les cryptographes Len Sassaman et Nick Szabo, ainsi que le fondateur de Blockstream Adam Back, ont notamment été cités comme potentiels candidats. D’autres figures comme Hal Finney, pionnier de la communauté Bitcoin ayant reçu la première transaction BTC, ont également été suspectées.
En mars 2024, un tribunal britannique a même statué que l’informaticien australien Craig Wright n’était pas Satoshi Nakamoto, malgré ses revendications répétées. Autant d’hypothèses et de fausses pistes qui ne font qu’ajouter au mystère entourant l’identité du créateur du Bitcoin.
Les principales théories sur l’identité de Satoshi Nakamoto :
- Hal Finney, pionnier du Bitcoin ayant reçu la 1ère transaction
- Nick Szabo, cryptographe à l’origine du concept de smart contracts
- Dorian Nakamoto, homme d’affaires californien un temps suspecté
- Craig Wright, informaticien australien auto-proclamé Satoshi
- Un groupe de développeurs/cryptographes ayant collaboré
Un secret bien gardé
Plus d’une décennie après la naissance du Bitcoin, l’identité de son créateur reste l’un des plus grands mystères du monde de la crypto. Un secret jalousement préservé par Satoshi Nakamoto lui-même, qui a pris soin de ne laisser que peu d’indices avant de disparaître des radars.
Si certains comme Peter Todd subissent les conséquences de la curiosité et des spéculations autour de ce mystère, d’autres choisissent d’entretenir le doute à dessein. Au final, peu importe qui se cache derrière le pseudonyme de Satoshi Nakamoto. Son héritage, à travers le Bitcoin et la blockchain, a d’ores et déjà changé le monde.
L’épisode Peter Todd n’est sans doute qu’un rebondissement de plus dans la quête sans fin de l’identité du créateur du Bitcoin. Une chose est sûre : le mystère Satoshi Nakamoto n’a pas fini de faire couler de l’encre et de déchaîner les passions. À moins que le principal intéressé ne décide un jour de révéler son identité au grand jour. Mais ça, c’est une autre histoire…
