Dubaï, la cité-émirat devenue un hub majeur de la crypto-économie, n’échappe pas à la folie des memecoins, ces cryptomonnaies inspirées de blagues Internet. Mais face à la prolifération de ces actifs hautement spéculatifs, les autorités de régulation sonnent l’alarme. La Virtual Assets Regulatory Authority (VARA), le gendarme des cryptos de Dubaï, vient d’émettre une sérieuse mise en garde à l’encontre de ces tokens au potentiel disruptif.
La VARA de Dubaï tire la sonnette d’alarme sur les memecoins
Dans un communiqué publié ce 13 février 2025, la VARA pointe du doigt les risques inhérents aux memecoins, qualifiés d’actifs non réglementés à “risques élevés”. L’autorité met en garde les investisseurs contre la nature hautement spéculative et volatile de ces cryptos basées sur l’humour et les tendances Internet.
“De nombreux memecoins n’ont pas de valeur intrinsèque, et leur prix dépend des tendances sur les réseaux sociaux, du battage médiatique ou de stratégies promotionnelles trompeuses.”
Virtual Assets Regulatory Authority de Dubaï
La VARA souligne que la plupart des memecoins ne reposent sur aucun fondamental tangible. Leur valorisation est principalement dictée par les effets de mode sur les réseaux sociaux, le buzz marketing ou des techniques promotionnelles douteuses. Un constat qui fait écho aux mises en garde d’autres régulateurs à travers le monde.
Faire respecter les règles, même pour les memecoins
Mais au-delà de sensibiliser les investisseurs, la VARA entend aussi responsabiliser les acteurs du marché. L’autorité rappelle que l’émission de memecoins depuis Dubaï n’exempte pas du respect de la réglementation locale, aussi accueillante soit-elle envers l’innovation :
Les règles à suivre pour lancer un memecoin depuis Dubaï :
- Respecter les règles et guides de la VARA
- Se conformer aux règles de marketing de la VARA pour toute promotion
- Les projets non autorisés s’exposent à des mesures répressives
- Les accès des plateformes non conformes peuvent être restreints sans préavis
La VARA se réserve ainsi le droit de sévir contre les acteurs ne jouant pas le jeu de la régulation, avec la possibilité de restreindre l’accès à leur plateforme sans préavis. Une manière de rappeler que même les memecoins les plus fun ne sont pas au-dessus des lois.
Des memecoins qui gagnent en sérieux ?
Si la mise en garde de Dubaï peut refroidir certains projets, elle illustre aussi la place grandissante prise par les memecoins dans l’écosystème. Loin d’être cantonnées à un phénomène de niche, ces cryptos décalées s’imposent comme une tendance durable, attirant un public large.
Le succès de tokens comme le Dogecoin ou le Shiba Inu, régulièrement propulsés dans le top 10 des cryptos, témoigne de l’engouement pour ces actifs au parfum de liberté et d’espièglerie. Une popularité qui pousse même certains géants comme Elon Musk ou CZ de Binance à embrasser la culture des mèmes.
Mais avec une adoption croissante vient aussi une responsabilité grandissante. L’avertissement de la VARA montre que même dans un paradis crypto comme Dubaï, les memecoins ne peuvent plus faire l’économie d’un minimum de garde-fous. De quoi inciter les projets les plus sérieux à jouer la carte de la crédibilité, pour transformer l’essai au-delà de l’effet buzz.
Dogecoin, Shiba Inu… Ces memecoins stars ont réussi à se faire une place parmi les projets crypto plus “sérieux”. Un signe d’une maturité croissante ?
Après tout, certains memecoins commencent à tracer leur route vers une forme de respectabilité. Dogecoin est ainsi pressenti pour avoir droit à son ETF au comptant coté en bourse aux États-Unis. De quoi prouver qu’humour et ambition ne sont pas incompatibles dans l’univers crypto.
La mise en garde de Dubaï apparaît finalement comme un appel à conjuguer créativité et responsabilité pour les porteurs de projets memecoins. Un défi qui, s’il est relevé, pourrait ouvrir un nouveau chapitre pour ces actifs pas comme les autres, entre divertissement et innovation disruptive.