Alors que le mille-feuille législatif sur les cryptomonnaies ne cesse de s’épaissir en Europe, l’Union européenne semble déterminée à en rajouter une couche. Non contente d’avoir déjà mis en place un cadre réglementaire des plus stricts via le règlement MiCA, l’UE s’intéresse maintenant au rapprochement entre blockchains et intelligence artificielle (IA). Mais attention, quand Bruxelles dit « s’intéresser », il faut surtout comprendre « se prépare à noyer le secteur sous une nouvelle vague de réglementations ».

L’EUBOF met en garde contre la « convergence » blockchain-IA

Dans son rapport final publié le 24 mai dernier, l’Observatoire et Forum de la blockchain de l’UE (EUBOF) a tiré la sonnette d’alarme. Ses experts ont en effet identifié une « tendance significative avec un potentiel important » : la convergence des technologies blockchain et d’intelligence artificielle. Ils ont notamment souligné les enjeux en matière de sécurité et confidentialité des données, de développement de l’IA décentralisée, et d’automatisation via les smart contracts.

Domaines de convergence blockchain-IA identifiés par l’EUBOF :

  • Sécurité et confidentialité des données
  • IA décentralisée
  • Smart contracts et automatisation

L’UE, championne de la réglementation à outrance

Plutôt que d’y voir une formidable opportunité d’innovation, l’EUBOF préfère jouer la carte de la prudence et appelle à encadrer strictement cette convergence. Une frilosité qui n’est guère surprenante quand on connaît la propension de l’UE à réguler à tout-va. L’Observatoire se félicite d’ailleurs que l’Europe soit à « l’avant-garde de textes législatifs historiques tels que MiCA ».

Croulant sous les obligations de conformité, les acteurs cryptos qui se plient aux règles étouffent et perdent des parts de marché face à ceux qui y échappent.

Le problème, c’est qu’à force d’empiler les couches de réglementation, l’Union européenne risque tout simplement de tuer dans l’œuf un secteur porteur. Croulant déjà sous les contraintes et obligations de conformité, les entreprises blockchain qui jouent le jeu se retrouvent pénalisées face à leurs concurrentes moins scrupuleuses. Certains acteurs majeurs, à l’image de Circle et son stablecoin USDC, envisagent même de quitter le navire Europe.

Les dangereuses « recommandations » de l’EUBOF

Mais l’EUBOF ne semble pas s’en émouvoir. Au contraire, l’Observatoire en remet une couche en formulant « plusieurs recommandations pour soutenir l’élaboration de politiques réglementaires et accélérer l’innovation et l’adoption des blockchains dans l’UE ». Un comble quand on sait que c’est justement le trop-plein réglementaire qui bride l’innovation et l’adoption !

Reste un mystère : combien ce rapport a-t-il coûté au contribuable européen ? Nul ne le sait, mais une chose est sûre : ce n’est certainement pas en multipliant encore les textes et les contraintes que l’UE favorisera l’émergence de champions européens des blockchains et de l’IA. Bien au contraire, elle court le risque de voir ses pépites fuir sa cage réglementaire avant qu’elle ne se referme définitivement sur elles.

Partager

Passionné et dévoué, je navigue sans relâche à travers les nouvelles frontières de la blockchain et des cryptomonnaies. Pour explorer les opportunités de partenariat, contactez-nous.

Laisser une réponse

Exit mobile version