Au cœur des turbulences économiques et géopolitiques qui secouent l’Iran, un phénomène surprenant se dessine : les Iraniens se tournent massivement vers les cryptomonnaies, et en particulier vers le Bitcoin, pour protéger leur patrimoine et contourner les restrictions financières. C’est ce que révèle un récent rapport de Chainalysis, qui met en lumière le rôle crucial des actifs numériques en temps de crise.
Une Fuite Massive de Capitaux Convertis en Cryptos
Selon les données de Chainalysis, les plateformes d’échange de cryptomonnaies en Iran ont enregistré une hausse spectaculaire de 70% des sorties de fonds en 2024, par rapport à l’année précédente. Au total, ce sont pas moins de 4,2 milliards de dollars qui ont ainsi été convertis en actifs numériques en l’espace d’un an. Une véritable fuite de capitaux qui témoigne de la méfiance croissante des Iraniens envers leur monnaie nationale et leur système financier.
Dans des pays comme l’Iran, où les monnaies locales sont volatiles et dévaluées, l’impossibilité d’interagir avec les banques mondiales limite considérablement la mobilité financière. Cela pousse les particuliers et les entreprises à chercher des solutions alternatives.
Extrait du rapport de Chainalysis
Comme le souligne le rapport, les sanctions internationales qui pèsent sur l’Iran privent le pays d’accès au système bancaire mondial. Face à cette situation, de plus en plus d’Iraniens se tournent vers les cryptomonnaies comme une bouée de sauvetage pour préserver la valeur de leur épargne et effectuer des transactions au-delà des frontières.
Bitcoin, Valeur Refuge en Temps de Crise
Si les stablecoins, adossés à des monnaies jugées plus stables comme le dollar, gagnent en popularité, c’est toujours le Bitcoin qui attire le plus lorsqu’il s’agit de protéger son patrimoine des crises. Les données de Chainalysis montrent ainsi que lors des pics de tensions géopolitiques, comme lorsque l’Iran a menacé de lancer des missiles en avril et septembre-octobre 2024, les utilisateurs iraniens des crypto-bourses ont massivement retiré leurs BTC vers leurs wallets privés.
Ce comportement révèle que face à l’incertitude géopolitique et économique, de nombreux Iraniens se tournent vers le Bitcoin comme une sorte d’assurance, une valeur refuge numérique. Le fait que le Bitcoin soit résistant à la censure et permette une auto-détention des fonds en fait un outil de choix en temps de crise.
Une Monnaie Sans Frontières
Au-delà de son rôle de valeur refuge, le Bitcoin est aussi apprécié pour sa capacité à transférer de la valeur au-delà des frontières, via son réseau blockchain décentralisé. Contrairement à beaucoup d’actifs traditionnels, les BTC peuvent circuler librement à l’international, offrant ainsi aux Iraniens un précieux outil pour contourner les restrictions financières qui leur sont imposées.
Le rapport de Chainalysis met en évidence plusieurs points clés :
- Le Bitcoin est particulièrement adapté aux régions confrontées à l’instabilité géopolitique et aux restrictions financières.
- Les pics de retrait de BTC correspondent aux périodes de fortes tensions, révélant l’utilisation du Bitcoin comme couverture contre l’incertitude.
- La nature décentralisée et résistante à la censure du Bitcoin en fait un outil précieux pour les Iraniens.
Le cas de l’Iran illustre ainsi de manière frappante le pouvoir des cryptomonnaies en temps de crise. Face aux défaillances des systèmes financiers traditionnels et aux troubles géopolitiques, le Bitcoin apparaît comme une solution de secours, une valeur refuge numérique capable de préserver le patrimoine et la liberté financière des individus.
Ce phénomène, qui dépasse largement les frontières de l’Iran, nous invite à repenser notre rapport à l’argent et aux systèmes financiers à l’ère du numérique. Alors que les crises se multiplient aux quatre coins du globe, le Bitcoin pourrait bien s’imposer comme l’ultime valeur refuge du 21ème siècle.