Imaginez un monde où les criminels ne peuvent plus se cacher derrière le voile de l’anonymat des cryptomonnaies. Un monde où les forces de l’ordre disposent d’outils révolutionnaires pour traquer les malfaiteurs et récupérer les fonds dérobés. Ce monde, c’est celui que promet l’avènement de l’ordinateur quantique et la gendarmerie française compte bien prendre une longueur d’avance dans cette nouvelle ère de la cybersécurité.

L’ordinateur quantique, une révolution pour la cybersécurité

Les experts s’accordent à dire que l’arrivée des ordinateurs quantiques marquera un tournant majeur dans l’histoire d’internet. Leur puissance de calcul phénoménale promet de bouleverser de nombreux domaines, à commencer par celui de la cybersécurité.

Lors d’une récente conférence organisée par l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Exploitation (ANSSI), il a été annoncé que les premiers ordinateurs quantiques opérationnels verraient le jour dès 2030. Une échéance qui peut sembler lointaine mais qui nécessite dès à présent une préparation minutieuse, notamment du côté des forces de l’ordre.

La gendarmerie française à l’avant-garde

Le colonel Nicolas Duvinage, de la gendarmerie française, est bien conscient des enjeux. Lors de son intervention, il a souligné l’importance pour les gendarmes de se préparer dès maintenant à cette nouvelle donne technologique :

«On recueille des données aujourd’hui pour les déchiffrer demain. Certaines requêtes sont résolues très vite et les données n’ont pas une durée de vie très longue. Mais d’autres connaissent un temps judiciaire très long»

Colonel Nicolas Duvinage

En clair, la gendarmerie stocke d’ores et déjà certaines données cryptées, en attendant de pouvoir les déchiffrer grâce à la puissance des futurs ordinateurs quantiques. Une stratégie payante sur le long terme pour résoudre certains dossiers complexes.

Casser les codes des cybercriminels

Mais ce n’est pas tout. Les ordinateurs quantiques pourront également être déployés directement sur les scènes de crime pour analyser les preuves numériques. Un atout considérable dans la lutte contre la cybercriminalité liée aux cryptomonnaies.

«Nos adversaires, ce sont les cybercriminels et nous avons besoin de casser leurs secrets. Toutes les techniques de cassage nous intéressent et nous recrutons dans ce domaine.»

Colonel Nicolas Duvinage

Grâce à leur puissance de calcul inégalée, les ordinateurs quantiques seront en mesure de “casser” les algorithmes de chiffrement utilisés par les malfaiteurs pour dissimuler leurs méfaits. Cela permettra aux enquêteurs de remonter plus facilement aux sources des piratages et, idéalement, de récupérer les fonds dérobés avant qu’ils ne disparaissent dans les méandres du darknet.

Une course à l’armement technologique

Néanmoins, il serait naïf de penser que les cybercriminels resteront les bras croisés face à cette évolution technologique. Comme le souligne Jean-Philippe Bourgoin, expert en cybersécurité, «nous allons vers un internet quantique». En d’autres termes, les malfaiteurs s’adapteront eux aussi à cette nouvelle donne.

C’est donc une véritable course à l’armement technologique qui se profile. D’un côté, les forces de l’ordre qui cherchent à utiliser la puissance de l’ordinateur quantique pour traquer les criminels. De l’autre, les cybercriminels qui tenteront d’exploiter cette même technologie pour échapper aux radars.

Toutefois, il est probable que le coût prohibitif des ordinateurs quantiques freinera, au moins dans un premier temps, leur adoption par le grand banditisme. Un répit temporaire dont compte bien profiter la gendarmerie pour prendre une longueur d’avance.

Préparer l’avenir dès aujourd’hui

Au final, l’arrivée de l’ordinateur quantique ne bouleversera pas fondamentalement la donne en matière de lutte contre la cybercriminalité. Les criminels continueront d’innover pour échapper aux forces de l’ordre et ces dernières s’adapteront en conséquence, comme elles l’ont toujours fait.

Mais dans cet éternel jeu du chat et de la souris, ceux qui auront su anticiper les évolutions technologiques seront assurément avantagés. C’est tout le sens de la démarche initiée par la gendarmerie française qui, en se préparant dès maintenant à l’ère post-quantique, compte bien donner du fil à retordre aux cybercriminels de demain.

Une chose est sûre : la révolution quantique promet de passionnants défis pour tous les acteurs du monde de la cybersécurité. Aux gendarmes, désormais, de transformer l’essai pour faire de cette technologie un allié de poids dans leur lutte quotidienne pour la sécurité de tous. L’avenir nous dira s’ils ont vu juste.

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