Le monde de la cryptomonnaie a été pris d’assaut par une nouvelle venue pour le moins inattendue : la “Official Trump”, lancée en grande pompe par nul autre que le président élu des États-Unis, Donald Trump. Cette cryptomonnaie, aussi appelée TRUMP, a vu sa valeur exploser de plus de 330% en quelques jours à peine, atteignant les 38,31 dollars dimanche dernier, à la veille de l’investiture présidentielle.

Une ascension fulgurante qui suscite l’émoi

Lancée le 17 janvier dernier, la Official Trump s’est rapidement taillée une place de choix dans l’univers des actifs numériques. Les volumes d’échanges ont explosé sur les principales plateformes comme Binance et OKX, où elle est cotée. Cette ruée vers l’or numérique estampillé Trump témoigne d’un appétit grandissant pour les cryptomonnaies adossées à des personnalités célèbres.

Cependant, cette success story à la Trump n’est pas sans soulever quelques inquiétudes. Les détracteurs pointent du doigt les risques de manipulation et de volatilité inhérents à ce type d’actifs, souvent sujets à des envolées spéculatives dues à leur attrait viral. Certains vont même jusqu’à qualifier ce phénomène de « rug pull » géant.

Le pari audacieux de Trump

En lançant sa propre cryptomonnaie, Donald Trump mise sur sa marque politique pour se démarquer des nombreux autres meme coins à son effigie qui ont inondé le marché. Avec son logo orné du slogan “Fight Fight Fight”, la Official Trump joue la carte du combat et de l’engagement, des valeurs chères à l’électorat trumpiste.

De plus, la cotation sur Binance et OKX apporte une légitimité supplémentaire à ce jeton numérique, lui ouvrant les portes d’un marché mondial de millions de traders. Un coup de maître pour le futur locataire de la Maison Blanche, qui n’en est pas à son premier coup d’éclat médiatique.

Les critiques fusent de toutes parts

Mais tout le monde n’applaudit pas des deux mains cette initiative présidentielle. Pour beaucoup, la Official Trump pose de sérieuses questions d’éthique et de conflits d’intérêts, à l’heure où Donald Trump s’apprête à prendre les rênes du pays le plus puissant du monde.

Stephen Findeisen, alias Coffeezilla, célèbre YouTubeur et fin limier du monde crypto, n’y est pas allé de main morte, qualifiant ce lancement de « stupidité historique ». De son côté, Anthony Scaramucci, fervent défenseur du Bitcoin et ancien éphémère de Trump, a mis en garde ses plus d’un million de followers sur X contre ce qu’il considère comme une « corruption digne d’Idi Amin ».

The Trump meme coin stuff is bad for the industry. Don’t delude yourself. It’s Idi Amin level corruption.

Anthony Scaramucci

Ben Meiselas, cofondateur de Meidas Touch, s’est quant à lui interrogé sur les priorités du président élu, estimant que son temps serait mieux utilisé à se pencher sur des questions plus urgentes que les meme coins.

Une tendance qui pose question

Au-delà de la polémique Trump, c’est toute l’influence des personnalités politiques et culturelles sur le marché des cryptomonnaies qui est remise en question. Dave Portnoy, fondateur de Barstool Sports, a ainsi comparé le lancement de la Official Trump au scandale du jeton créé par l’influenceuse française Hawk Tuah, accusée d’avoir organisé un pump and dump en bonne et due forme.

Retour sur quelques faits marquants :

  • La famille Trump fait déjà la promotion active de tokens liés à la plateforme World Liberty Financial.
  • En septembre, CoinDesk révélait que 70% des tokens de cette plateforme étaient détenus par ses fondateurs et collaborateurs.
  • Concernant la Official Trump, 80% du supply serait aux mains de CIC Digital, une société affiliée à la Trump Organization.

Vers une régulation du marché des meme coins ?

Face à ces dérives, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer un encadrement plus strict du marché des cryptomonnaies, et en particulier des fameux meme coins. Car si l’engouement autour de ces actifs numériques « à la mode » ne se dément pas, force est de constater que les risques de manipulation et de délit d’initié sont bien réels.

Reste à savoir si les autorités de régulation sauront trouver le juste équilibre entre protection des investisseurs et liberté d’innovation. Une chose est sûre : avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, le débat ne fait que commencer. Et nul doute que la Official Trump, malgré (ou grâce à) ses détracteurs, n’a pas fini de faire parler d’elle.

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