Cela fait maintenant plus de trois ans que le petit pays d’Amérique centrale a fait le pari audacieux d’adopter le Bitcoin comme monnaie légale, aux côtés du dollar américain. Une décision qui n’a pas manqué de faire grincer des dents les institutions financières internationales, au premier rang desquelles le Fonds Monétaire International (FMI). Pourtant, force est de constater que le Salvador et son président Nayib Bukele tiennent bon. Mieux, jamais les obligations d’État salvadoriennes n’ont été aussi populaires auprès des investisseurs !
Le Salvador propose même un rachat anticipé de sa dette
Preuve de la bonne santé financière du pays, le gouvernement salvadorien vient d’annoncer une offre de rachat de ses obligations pour les échéances allant de 2027 à 2052. Une initiative qui s’inscrit dans un « programme plus large visant à gérer de manière proactive la dette publique extérieure », selon un communiqué officiel. Les détenteurs d’obligations salvadoriennes sont donc invités à se faire racheter leurs titres s’ils le souhaitent.
Un signe de grande confiance alors même que ces obligations offrent encore des rendements élevés, hérités de l’époque où elles étaient considérées comme des « junk bonds », des obligations à haut risque. C’est que la donne a bien changé depuis l’arrivée au pouvoir de Nayib Bukele et sa décision d’adopter le Bitcoin !
Les obligations du Salvador ne sont plus perçues comme risquées
En effet, l’indice EMBI qui mesure le risque perçu sur la dette des pays émergents place désormais le Salvador parmi les bons élèves. Plus le score est élevé, plus le risque est important. Or justement, le score EMBI du Salvador ne cesse de s’améliorer depuis 2021 et l’adoption du Bitcoin comme monnaie légale.
L’indice EMBI pour le Salvador :
- Janvier 2021 (avant le Bitcoin) : 1200
- Janvier 2022 : 900
- Janvier 2023 : 650
- Octobre 2024 : 420
Une belle trajectoire qui a permis au Salvador de rembourser rubis sur l’ongle 800 millions de dollars d’obligations arrivées à échéance en janvier 2023. Et maintenant donc de proposer un rachat anticipé de sa dette à plus long terme.
Le Salvador maintient son choix du Bitcoin envers et contre tout
Malgré les avertissements du FMI qui voyait dans l’adoption du Bitcoin un risque pour la stabilité économique du pays, le président Bukele a toujours défendu cette décision souveraine. Aujourd’hui, il peut se targuer d’avoir fait le bon choix à la vue des bons résultats des obligations salvadoriennes.
Une popularité qui ne se dément pas malgré un contexte de marché pourtant difficile pour les cryptomonnaies en 2024. Cela prouve que les investisseurs font confiance au modèle salvadorien et à la vision à long terme de son président sur le rôle que peut jouer le Bitcoin.
Une inspiration pour d’autres pays émergents ?
Le succès de l’expérience salvadorienne pourrait bien donner des idées à d’autres nations en développement. Adopter le Bitcoin pour se libérer du joug du dollar et des institutions financières internationales, tout en attirant des investisseurs en quête de rendement : la recette semble fonctionner pour le petit pays d’Amérique centrale.
D’autres pourraient être tentés de suivre le mouvement, en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud. Le Salvador fait figure de pionnier et de laboratoire grandeur nature pour l’adoption d’une cryptomonnaie comme monnaie légale par un État.
Une chose est sûre, Nayib Bukele peut avoir le sourire. Son audacieux pari du Bitcoin semble en passe d’être gagné, et la bonne tenue de la dette souveraine de son pays en est la meilleure preuve. De quoi faire réfléchir les aigris du FMI et autres banquiers centraux !