Imaginez entrer dans un musée où les œuvres d’art prennent vie grâce à l’intelligence artificielle, où chaque pièce est certifiée sur la blockchain et peut être collectionnée sous forme de NFT. Bienvenue dans l’avenir des institutions culturelles, un futur qui se dessine déjà avec des projets pionniers comme DATALAND, le musée immersif d’art IA et de NFT lancé par Refik Anadol Studio.
L’essor de l’art généré par IA et des NFTs dans les musées
L’art généré par intelligence artificielle n’est pas un phénomène nouveau. Ses racines remontent aux années 50 avec les premières expérimentations d’art généré par ordinateur. Mais ces dernières années, les progrès de l’apprentissage profond (deep learning) et la démocratisation des outils d’IA comme DALL-E ou Midjourney ont propulsé l’art IA sur le devant de la scène.
En parallèle, la technologie blockchain et les NFTs (jetons non fongibles) ont apporté de nouvelles façons de certifier, collectionner et monétiser l’art numérique. Des artistes pionniers comme Kevin McCoy, créateur du premier NFT artistique en 2014, ont ouvert la voie à ce mariage entre art, technologie et marché.
Les NFTs et les registres basés sur la blockchain peuvent jouer un rôle central pour la provenance et la préservation de l’art IA et numérique.
Kevin McCoy, premier artiste NFT
Aujourd’hui, les plus grands musées du monde, du MoMA à la Tate Modern en passant par le Centre Pompidou, s’intéressent de près à ces nouvelles formes d’expression artistique. Le Whitney Museum, sous l’impulsion de sa conservatrice d’art numérique Christiane Paul, collectionne des NFTs depuis 2018.
DATALAND, le musée du futur imaginé par Refik Anadol
Dans ce contexte, l’ouverture prochaine de DATALAND à Los Angeles apparaît comme une étape majeure. Ce musée immersif dédié à l’art IA et aux NFTs ambitionne d’établir un nouveau modèle pour l’expression artistique à l’ère numérique.
Refik Anadol, co-fondateur de DATALAND, explique sa vision :
- Fusion de l’imagination humaine et de l’intelligence artificielle
- Expositions physiques et virtuelles pour un accès universel
- Œuvres NFT sur Ethereum et d’autres blockchains durables
Pour ses expositions inaugurales, DATALAND utilisera des modèles IA open-source entraînés uniquement sur des données de la nature. L’objectif : produire des œuvres environnementales numériques immersives sans précédent pour sensibiliser à l’urgence climatique.
L’art IA, un vecteur d’émotion et de prise de conscience
L’IA n’est pas seulement un outil d’innovation, c’est une force qui peut remodeler notre vision de la planète, nous reconnecter à la beauté et à la fragilité de la nature.
Vilas Dhar, Patrick J. McGovern Foundation
Ce pouvoir émotionnel de l’art généré par IA ne laisse personne indifférent, comme en témoigne l’engouement suscité par les installations de Refik Anadol dans les plus grands musées du monde. Son œuvre “Unsupervised” acquise par le MoMA en est un parfait exemple.
Autre artiste IA star des musées : Botto, programme créé par des ingénieurs informatiques et l’artiste allemand Mario Klingemann. Ses NFTs générés par IA ont rapporté plus de 3 millions de dollars, avec des expositions remarquées au ZKM de Karlsruhe.
Vers une démocratisation de l’art IA dans les musées ?
Si les musées les plus avant-gardistes ont déjà franchi le pas, la majorité des institutions culturelles en sont encore aux balbutiements dans leur approche de l’art IA et des NFTs. La courbe d’adoption devrait néanmoins s’accélérer dans les années à venir.
Magda Sawon, co-fondatrice de la galerie Postmasters à New York, vend de l’art numérique et généré par IA aux plus grands musées depuis plus de 20 ans. Selon elle, le succès massif d’artistes comme Refik Anadol prouve l’impact de ces nouvelles formes d’art, même si leur potentiel en termes de ventes de NFTs reste une inconnue.
Une chose est sûre : avec des projets pionniers comme DATALAND, l’art IA et les NFTs ont un bel avenir devant eux dans l’univers muséal. Ces technologies ouvrent de nouvelles perspectives passionnantes pour l’expression artistique, l’engagement du public et la préservation des œuvres à l’ère numérique. Reste à voir comment les musées sauront se réinventer pour embrasser pleinement cette révolution culturelle et technologique.
