Imaginez un réseau autoroutier surchargé où les embouteillages s’accumulent inexorablement. C’est un peu ce à quoi ressemblait Ethereum ces dernières années. La blockchain, ne pouvant traiter qu’une quinzaine de transactions par seconde, était fréquemment engorgée, faisant exploser le coût des transactions, les fameux “frais de gas”. Mais aujourd’hui, le vent semble avoir tourné : les frais de gas sur Ethereum ont atteint leur plus bas niveau depuis plus de 5 ans !
Qu’est-ce que les frais de gas sur Ethereum ?
Pour comprendre cette évolution, revenons d’abord sur ce que sont les frais de gas. Sur Ethereum, chaque transaction a un coût, payable en gas. Ce coût dépend de deux facteurs :
- La quantité de gas : chaque opération (transfert de fonds, interaction avec un smart contract…) consomme une certaine quantité de gas, reflétant sa complexité.
- Le prix du gas : ce prix, exprimé en gwei (un sous-multiple de l’ether), est fixé par l’utilisateur. Plus il est élevé, plus vite les validateurs traiteront la transaction.
En période de congestion, le prix du gas en gwei s’envole, parfois au-delà de 200 gwei, rendant les transactions très onéreuses. Mais ces derniers mois, la médiane du prix du gas est rarement montée au-dessus de 10 gwei, avec même un plus bas à 1,9 gwei le 10 août, du jamais vu depuis mi-2017 !
Ethereum toujours très utilisé
Mais attention, cette accalmie sur les frais ne signifie pas qu’Ethereum est délaissé, loin de là. Le réseau enregistre toujours plus d’un million de transactions quotidiennes en on-chain. Et il faut y ajouter toute l’activité qui se déroule sur les solutions de Layer 2, ces protocoles qui traitent les transactions hors de la blockchain principale pour les y régler ensuite en bloc.
Les Layer 2 au cœur de la stratégie d’Ethereum
- Ethereum a adopté une roadmap “rollup centric”, faisant des L2 la solution de scalabilité à moyen terme
- Les L2 actuellement déployés permettent de traiter 24x plus de transactions qu’Ethereum
- Sur les 30 derniers jours, le L2 Base a enregistré 100 millions de transactions
Le prochain hard fork dans le viseur des développeurs
Pendant ce temps, les développeurs d’Ethereum travaillent d’arrache-pied sur la prochaine mise à jour majeure du réseau : le hard fork Prague Electra. Cette version apportera principalement des améliorations pour les validateurs : optimisations des prérequis et du fonctionnement des nœuds.
Au final, la chute des frais de gas est une excellente nouvelle pour les utilisateurs d’Ethereum. Elle permet à chacun d’interagir avec la blockchain et ses applications décentralisées à moindre coût. Combinée au déploiement continu des solutions de Layer 2, elle marque une étape importante vers l’objectif d’un Ethereum plus scalable et accessible à tous.
Mais le chemin est encore long et semé d’embûches. Les défis techniques sont nombreux pour parvenir à une scalabilité pérenne, tout en maintenant la sécurité et la décentralisation qui font la force d’Ethereum. C’est tout l’enjeu des prochains mois et années, qui s’annoncent décisifs pour la blockchain et son écosystème foisonnant.