Lorsque le Salvador a adopté le Bitcoin (BTC) comme monnaie légale en septembre 2021, le pays est entré dans l’Histoire. Mais cette décision audacieuse du président Nayib Bukele a suscité de vives réactions, notamment de la part du Fonds monétaire international (FMI). Récemment, un accord a été trouvé entre le Salvador et l’institution financière pour un prêt de 1,4 milliard de dollars, mais il est assorti de restrictions sur l’utilisation de la cryptomonnaie. Décryptage de cet événement majeur pour l’adoption du Bitcoin à l’échelle d’une nation.

Un prêt vital pour le Salvador, mais à quel prix pour le Bitcoin ?

Depuis plus d’un an, le FMI fait pression sur le Salvador pour limiter la portée de l’adoption du Bitcoin. L’institution a lié l’octroi de ce prêt, crucial pour les finances du pays, à des réformes visant à réduire l’usage de la cryptomonnaie. Après d’âpres négociations, un compromis a été annoncé le 18 décembre 2024 :

  • L’acceptation du Bitcoin deviendra volontaire pour le secteur privé, alors qu’elle était jusqu’ici obligatoire.
  • L’implication du secteur public dans les activités liées aux crypto-actifs sera limitée.
  • Le rôle du gouvernement dans le programme de portefeuille Chivo, créé pour encourager l’utilisation du BTC, sera réduit.

Si ces mesures peuvent sembler contraignantes, elles permettent néanmoins au Salvador de conserver le statut de monnaie légale pour le Bitcoin, une victoire en soi face aux pressions du FMI.

Nayib Bukele reste déterminé malgré les obstacles

Malgré ces restrictions, le président salvadorien ne compte pas renoncer à sa vision. Avec près de 6 000 BTC dans les réserves nationales, soit environ 600 millions de dollars, il continue de miser sur la cryptomonnaie pour dynamiser l’économie du pays. Bukele a même annoncé un programme d’achat quotidien de Bitcoin pour renforcer les réserves.

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Nayib Bukele

De plus, si le secteur public voit son utilisation du BTC limitée, elle n’est pas totalement interdite. Un point clé pour maintenir une certaine adoption par l’État. Toutefois, les impôts devront être payés exclusivement en dollars américains, la deuxième monnaie officielle du Salvador.

Des conséquences incertaines pour l’expérience Bitcoin du Salvador

Si l’accord avec le FMI offre un répit financier bienvenu, il impose aussi des contraintes qui pourraient freiner l’élan impulsé par Nayib Bukele en faveur des cryptomonnaies. Le conseiller Bitcoin du président, Max Keiser, se veut rassurant, affirmant que l’utilisation du BTC reste volontaire et ne cesse de croître. Mais l’avenir nous dira si ces compromis affecteront ou non l’ambitieux projet de faire du Salvador un hub mondial des crypto-actifs.

Les points clés à retenir :

  • Le Salvador obtient un prêt de 1,4 milliard de dollars du FMI
  • En contrepartie, des restrictions sont imposées sur l’utilisation du Bitcoin
  • L’acceptation du BTC devient volontaire pour le secteur privé
  • Le gouvernement maintient ses réserves en Bitcoin et sa vision crypto

Une chose est sûre : le monde entier continuera de suivre avec attention l’évolution de ce pari audacieux du Salvador sur le Bitcoin. Cette nation d’Amérique centrale est devenue un véritable laboratoire grandeur nature pour l’adoption des cryptomonnaies. Les prochains mois seront décisifs pour juger de la réussite ou non de cette expérience unique, qui pourrait inspirer d’autres pays si elle s’avère concluante malgré les obstacles.

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