C’est un nouveau rebondissement dans la saga Do Kwon et Terraform Labs. L’homme d’affaires sud-coréen, déjà au cœur de la tourmente depuis l’effondrement spectaculaire de l’écosystème Terra en mai 2022, fait désormais face à la justice américaine. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne compte pas se laisser faire.
Do Kwon clame son innocence devant le tribunal
Ce jeudi, lors d’une audience devant un tribunal fédéral de Manhattan, Do Kwon a plaidé non coupable des accusations de fraude portées contre lui. Des charges qui sont liées au krach de TerraUSD et Luna, deux cryptomonnaies phares de Terraform Labs, qui a vu partir en fumée pas moins de 40 milliards de dollars de valeur de marché l’année dernière.
Selon les procureurs fédéraux, le co-fondateur de Terraform Labs aurait sciemment induit les investisseurs en erreur quant à la stabilité de TerraUSD. En 2021, il affirmait que la valeur du stablecoin était maintenue par un algorithme propriétaire. Une affirmation contredite par les autorités, qui soutiennent que Kwon aurait en réalité secrètement utilisé une firme de trading à haute fréquence pour soutenir artificiellement le cours de TerraUSD à 1 dollar.
Une longue liste de chefs d’accusation
L’acte d’accusation à l’encontre de Do Kwon est particulièrement fourni. Il comprend des chefs d’inculpation pour :
- Fraude en valeurs mobilières
- Fraude en matières premières
- Fraude électronique
- Complot
- Blanchiment d’argent
Des charges lourdes qui font suite à une année 2022 plus que mouvementée pour l’homme d’affaires de 32 ans. Après l’effondrement de l’écosystème Terra qui a précipité la faillite de plusieurs acteurs majeurs du secteur comme Three Arrows Capital, Do Kwon avait fui son pays natal et fait l’objet d’une notice rouge d’Interpol.
Une cavale qui s’achève au Monténégro
La cavale aura duré près de deux ans. En mars 2024, Do Kwon est finalement arrêté au Monténégro alors qu’il tentait d’embarquer sur un vol avec de faux passeports. S’en est suivi un véritable imbroglio judiciaire entre les États-Unis et la Corée du Sud, qui souhaitaient tous deux le juger.
C’est finalement l’Oncle Sam qui a eu gain de cause. Le ministre de la Justice monténégrin a récemment approuvé l’extradition de Do Kwon vers les États-Unis, ouvrant la voie à son procès sur le sol américain. Un procès qui s’annonce d’ores et déjà comme l’un des plus suivis de l’histoire des cryptomonnaies.
La prochaine étape : définir le calendrier du procès
Maintenant que Do Kwon a été présenté devant un juge américain, la prochaine étape consistera à définir le calendrier des audiences à venir. Un processus qui pourrait prendre plusieurs mois, voire années, au vu de la complexité du dossier.
Une chose est sûre : ce procès sera scruté de près par l’ensemble de l’industrie des cryptomonnaies. Au-delà du sort personnel de Do Kwon, c’est la question de la responsabilité des acteurs du secteur qui sera au cœur des débats. Un enjeu crucial à l’heure où les régulateurs du monde entier cherchent à encadrer plus strictement ce marché encore largement dérégulé.
Les points clés de l’affaire Do Kwon
- Do Kwon est accusé d’avoir trompé les investisseurs sur la stabilité de TerraUSD
- L’effondrement de TerraUSD et Luna a causé 40 milliards de dollars de pertes
- Après 2 ans de cavale, Do Kwon a été extradé du Monténégro vers les États-Unis
- Il encourt de lourdes peines de prison aux États-Unis et en Corée du Sud
Reste à savoir quelle sera l’issue de ce procès hors norme. Si les preuves de la culpabilité de Do Kwon sont avérées, il risque de longues années derrière les barreaux. Un verdict qui pourrait avoir un impact considérable sur la confiance des investisseurs et le développement futur de l’industrie des cryptomonnaies.
Une industrie qui, malgré les scandales à répétition, continue de fasciner et d’attirer de nouveaux adeptes. Mais pour combien de temps encore ? L’affaire Do Kwon pourrait bien marquer un tournant. Celui d’une prise de conscience collective de la nécessité d’assainir et de réguler ce Far West numérique. Pour le meilleur ou pour le pire, l’avenir nous le dira…