Dans un récent rapport, les analystes de la Banque centrale européenne (BCE) ont une nouvelle fois critiqué le Bitcoin, affirmant que sa hausse appauvrit ceux qui n’en possèdent pas. Une accusation grave qui soulève des questions sur le rôle et l’impact réel de la première cryptomonnaie. Décryptage de cette prise de position et de ses implications.
La BCE voit dans le Bitcoin un échec de la vision de Satoshi Nakamoto
Dès sa création en 2009, le Bitcoin a suscité la méfiance des institutions financières traditionnelles. Un rejet compréhensible au vu de l’ambition initiale de Satoshi Nakamoto : créer une monnaie décentralisée et résistante à la censure, pour s’émanciper du contrôle des banques centrales. Pourtant, force est de constater qu’aujourd’hui, le monde de la finance rattrape le Bitcoin.
Dans son rapport, la BCE estime que “la promesse initiale de Nakamoto de fournir au monde un meilleur moyen de paiement mondial ne s’est pas concrétisée”. Selon elle, le Bitcoin s’éloigne de sa vocation monétaire pour devenir un actif d’investissement spéculatif, sans réelle “fonction économique”. Une critique qui fait écho à celle émise en début d’année, où la BCE annonçait déjà l’échec du BTC en tant que monnaie numérique décentralisée.
Un rapport qui omet les cas d’usage réels du Bitcoin
Toutefois, cette vision Eurocentrée occulte les multiples exemples d’utilisation du Bitcoin comme moyen de paiement et de réserve de valeur à travers le monde. L’expérimentation menée par le Salvador depuis 2021, qui a adopté le BTC comme monnaie légale, en est l’illustration la plus marquante. Preuve que le potentiel monétaire du Bitcoin est bien réel, pour peu qu’on lui laisse le temps de se déployer.
La hausse du Bitcoin, un phénomène redistributif qui inquiète la BCE
Mais la principale critique avancée par la BCE est d’un autre ordre. Selon ses analystes, la hausse continue du prix du Bitcoin serait néfaste pour la société, en enrichissant ses détenteurs au détriment du reste de la population.
Un argument qualifié de “déclaration de guerre” par certains observateurs, qui y voient une justification pour taxer lourdement voire interdire le BTC. Mais cette logique n’est-elle pas applicable à n’importe quel actif ? Ceux qui prennent le risque d’investir tôt sont logiquement ceux qui en récoltent les plus grands bénéfices. Un principe que la BCE semble redécouvrir, après des années à dénigrer le Bitcoin sans chercher à en comprendre le fonctionnement ni le potentiel.
Un rapport révélateur des craintes des institutions face à la montée en puissance du Bitcoin
Au final, ce rapport témoigne surtout de l’inquiétude croissante des institutions financières face à l’essor du Bitcoin et des cryptomonnaies. Une peur alimentée par la perte de contrôle sur un écosystème qui leur échappe, au profit d’un réseau décentralisé et indomptable. En diabolisant la hausse du cours du BTC, la BCE tente de justifier un durcissement réglementaire dont l’Europe est le fer de lance.
Mais ces critiques ne risquent guère de freiner l’adoption du Bitcoin, portée par des millions d’utilisateurs en quête d’une alternative aux dérives du système financier actuel. La création de Satoshi Nakamoto n’a certainement pas fini de bousculer l’ordre établi et de redistribuer les cartes.
Les points clés à retenir :
- La BCE accuse le Bitcoin d’appauvrir ceux qui n’en détiennent pas, au profit des investisseurs précoces.
- Ce rapport omet les nombreux cas d’usage du BTC comme moyen de paiement et réserve de valeur dans le monde.
- Ces critiques reflètent surtout l’inquiétude des institutions face à la montée en puissance des cryptomonnaies.
- Malgré ces attaques, l’adoption du Bitcoin devrait se poursuivre, portée par la quête d’une alternative au système financier actuel.