Une fois n’est pas coutume, les cryptomonnaies sont au cœur de la campagne présidentielle américaine. Alors que les primaires battent leur plein, un nom revient avec insistance dans l’entourage de Donald Trump : celui de Larry Fink. Le PDG du géant de la gestion d’actifs BlackRock, récemment converti au Bitcoin, pourrait en effet se voir confier les clés du Trésor américain en cas de victoire du candidat républicain. De quoi doper l’adoption des crypto-actifs outre-Atlantique ?
Trump drague la communauté crypto
Depuis plusieurs mois, Donald Trump multiplie les appels du pied en direction du secteur crypto. Après avoir annoncé qu’il accepterait les dons en cryptomonnaies pour financer sa campagne, l’ex-président a récemment choisi un colistier ouvertement favorable au Bitcoin. Une stratégie payante, puisque les acteurs de l’industrie crypto semblent massivement se ranger derrière lui, lassés par la répression anti-crypto orchestrée par le président de la SEC Gary Gensler sous l’administration Biden.
Mais le coup de maître de Donald Trump pourrait bien être la nomination de Larry Fink au Trésor américain. Selon le New York Post, le dirigeant de BlackRock, qui pèse plus de 8 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, figurerait en pole position pour succéder à Janet Yellen. Et contrairement à cette dernière, il ne cache pas son enthousiasme pour les crypto-actifs.
BlackRock à fond sur le Bitcoin
Depuis le lancement de son ETF Bitcoin au comptant en juin dernier, BlackRock a en effet opéré un virage à 180 degrés sur le sujet. Larry Fink, qui qualifiait encore le Bitcoin “d’indice de blanchiment d’argent” en 2017, y voit désormais un “instrument financier légitime”. Au point de faire du roi des cryptos un pilier de sa stratégie, comme en témoigne le récent partenariat noué avec Coinbase pour offrir un accès facilité au BTC à ses clients institutionnels.
Cette conversion express de BlackRock intervient alors que de plus en plus d’investisseurs institutionnels cherchent à s’exposer aux crypto-actifs, et au Bitcoin en particulier. Selon Larry Fink, le BTC est même en passe de “devenir une réserve de valeur mondiale”, au même titre que l’or. Une analyse partagée par de nombreux maximalistes Bitcoin.
Fink vs Dimon, le match
La possible nomination de Larry Fink au Trésor fait d’autant plus parler qu’elle pourrait se faire au détriment de Jamie Dimon. Le patron de la banque JPMorgan, connu pour son hostilité viscérale envers le Bitcoin, figurait lui aussi parmi les favoris pour le poste. Mais le New York Post croit savoir que Dimon aurait d’ores et déjà fait savoir qu’il déclinerait la proposition si elle lui était faite, car peu friand de Donald Trump.
Si elle venait à se confirmer, l’arrivée d’un fervent défenseur du Bitcoin au sein du gouvernement américain constituerait indéniablement un signal fort en direction de l’écosystème crypto. De quoi faire souffler un vent nouveau sur une industrie malmenée depuis plusieurs mois, entre krach des marchés et offensive réglementaire. Et potentiellement faire exploser l’adoption du Bitcoin et des autres crypto-actifs chez l’Oncle Sam.
Un pari gagnant pour Trump ?
Reste à savoir si ce positionnement “pro-crypto” permettra à Donald Trump de l’emporter en novembre prochain. Certes, le milliardaire a réussi son pari en séduisant les acteurs du secteur, par ailleurs généralement proches des idées libertariennes et anti-establishment chères aux Républicains. Mais une victoire ne se jouera pas uniquement sur ce terrain.
Le candidat devra aussi convaincre l’électorat traditionnel, a priori moins tech-savvy et réceptif au potentiel des crypto-actifs. Un défi de taille, mais dont on sait que le bouillonnant ex-président a le secret. Et si Trump venait à l’emporter avec un programme crypto-friendly, gageons que cela pourrait contribuer à démocratiser le Bitcoin et les autres monnaies numériques auprès du grand public américain, voire au-delà.
En résumé :
- Donald Trump multiplie les signaux pro-crypto dans sa campagne
- Larry Fink (BlackRock) pressenti au Trésor US en cas de victoire de Trump
- Fink récemment converti au Bitcoin, contrairement à Jamie Dimon (JPMorgan)
- Une nomination qui pourrait doper l’adoption crypto aux États-Unis
L’arrivée de Larry Fink au département du Trésor marquerait assurément un changement de paradigme pour l’industrie crypto américaine. Après des années de défiance, voire de rejet de la part des autorités, le secteur pourrait enfin bénéficier d’un cadre réglementaire plus favorable et propice à son développement. Un scénario qui en fait saliver plus d’un, mais qui est encore loin d’être acquis. Car avant de pouvoir mettre en œuvre sa vision, Donald Trump devra d’abord s’imposer dans les urnes le 5 novembre. Le suspense reste entier.