Le feuilleton à rebondissements de l’acquisition de Twitter par Elon Musk n’en finit plus de défrayer la chronique. Dans un nouveau développement, la Securities and Exchange Commission (SEC) a décidé de s’attaquer frontalement au milliardaire en portant plainte contre lui devant un tribunal fédéral de Washington ce 14 janvier 2025.
Un rachat qui ne passe pas
Rappelons les faits : en avril 2022, Elon Musk annonçait avec fracas son intention d’acquérir le réseau social Twitter, depuis rebaptisé X suite à de nombreuses péripéties. Une opération qui ne s’est pas déroulée sans heurts, le fantasque entrepreneur ayant plusieurs fois remis en cause les termes de l’accord avant de finalement céder. Mais c’est un autre aspect de la transaction qui semble poser problème à l’autorité boursière américaine.
Des manquements épinglés
Selon la plainte déposée par la SEC, Elon Musk aurait manqué à ses obligations de divulgation lors de la prise de contrôle de Twitter. Plus précisément, le gendarme boursier lui reproche d’avoir tardé à déclarer publiquement sa participation au capital de l’entreprise, ce qui lui aurait permis de continuer à accumuler des actions à un prix artificiellement bas :
D’après la réglementation en vigueur, Elon Musk aurait en effet dû notifier le franchissement du seuil de 5% du capital de Twitter dans les 10 jours, ce qu’il n’a fait que 11 jours après l’échéance, le 4 avril 2022. Un retard qui aurait donc lésé les autres investisseurs selon la SEC.
Elon Musk contre-attaque
Sans surprise, le principal intéressé n’a pas tardé à réagir vigoureusement à ces accusations. « La SEC est une organisation totalement brisée. Ils passent leur temps sur des conneries comme ça alors qu’il y a tant de crimes réels qui restent impunis. », a-t-il fustigé sur X, qualifiant la plainte de « campagne de harcèlement » par la voix de son avocat Alex Spiro.
Elon Musk, déjà sous le feu des critiques pour ses prises de position tranchées sur le réseau social et son rôle de conseiller controversé auprès du président élu Donald Trump, n’en est pas à son premier accrochage avec la SEC. En octobre dernier, celle-ci avait tenté de lui imposer des restrictions dans son utilisation de Twitter, en vain.
L’avenir incertain de la SEC
Cette nouvelle offensive intervient alors que la SEC s’apprête à connaître une page importante de son histoire avec le départ annoncé de son président Gary Gensler. Une transition qui pourrait faire évoluer la doctrine de l’institution, critiquée pour sa gestion des dossiers impliquant des figures médiatiques à l’instar d’Elon Musk.
Quoi qu’il en soit, les enjeux sont élevés puisque le gendarme boursier réclame le remboursement par Elon Musk de son « enrichissement injuste » et une sanction financière, le tout devant un jury populaire. L’épilogue d’un nouvel épisode tumultueux à suivre, alors que s’ouvre une ère pleine d’incertitudes pour la régulation des marchés financiers à l’heure des cryptomonnaies et des personnalités influentes.