Qui décide de l’évolution d’Ethereum, le deuxième plus grand réseau blockchain au monde ? Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas quelques individus tout-puissants qui tirent les ficelles en coulisses, mais une communauté tentaculaire et des processus bien rodés. Plongeons ensemble dans les arcanes de la gouvernance d’Ethereum pour comprendre comment naissent des mises à jour majeures comme The Merge ou Shanghai.

Un Réseau en Perpétuelle Évolution

Depuis son lancement en 2015, Ethereum ne cesse d’évoluer pour s’adapter aux défis de l’écosystème crypto. Les dernières mises à jour en date, The Merge, Shanghai ou encore Cancun-Deneb, ont profondément remanié son fonctionnement. Ces améliorations sont déployées via des « hard forks », des mises à jour non rétrocompatibles qui créent un nouveau jeu de règles.

Mais alors, comment naissent ces évolutions ? Qui en décide ? Explorons ensemble le cycle de vie d’une amélioration sur Ethereum.

L’Étincelle : une Ethereum Improvement Proposal (EIP)

Tout commence par une idée, portée par un développeur ou un utilisateur. Son auteur la formalise dans une Ethereum Improvement Proposal (EIP), un document qui décrit la fonctionnalité imaginée et sa justification :

« Un EIP est un document de conception fournissant des informations à la communauté Ethereum, ou décrivant une nouvelle fonctionnalité pour Ethereum, ses processus ou son environnement. L’EIP doit fournir une spécification technique concise de la fonctionnalité et une justification de celle-ci. »

Concertation et Débats Communautaires

L’auteur soumet alors son EIP à la communauté, sur des forums comme le Fellowship of Ethereum Magicians. S’engage alors une phase de discussion où l’idée est affinée et challengée. Après ce premier round, l’EIP passe sur GitHub pour un examen technique plus poussé par les développeurs.

Les débats se poursuivent sur divers canaux (forums, Discord, réseaux sociaux) pour mesurer les risques et conséquences des changements envisagés. L’EIP évolue au gré des remarques.

L’Aval Crucial des Équipes « Clients »

On touche ici au cœur de l’infrastructure Ethereum. Le réseau s’appuie en effet sur différents logiciels, appelés « clients », développés par plusieurs équipes indépendantes (Geth, Nethermind, Prysm…). Pour être déployée, une EIP doit obtenir leur aval, généralement lors de réunions All Core Developers où sont discutés les aspects techniques.

Dernière Ligne Droite : Tests et Déploiement

Une fois l’EIP finalisée, elle est intensivement testée par les équipes des différents clients sur des réseaux de test pour s’assurer de sa stabilité et de sa conformité. Il ne reste plus qu’à la déployer… si elle est sélectionnée pour le prochain hard fork ! Les EIP s’enchaînent mais ne se ressemblent pas, et certaines attendent leur tour plus longtemps que d’autres.

Qui Gouverne Ethereum ?

On l’a vu, de nombreux acteurs interviennent dans les décisions d’évolution du protocole, sans qu’aucun ne détienne à lui seul les clés du royaume. Les intérêts des différentes parties prenantes, développeurs, validateurs, utilisateurs, entreprises, peuvent diverger mais doivent in fine converger :

« La gouvernance d’Ethereum est un labyrinthe complexe de personnes, d’organisations, de forums et de processus. Comme la communauté, le processus de prise de décision est amorphe et difficile à définir, car il est principalement façonné par des normes sociales et des récits, plus que par des règles formelles ou des mécanismes de vote contraignants sur la chaîne. » Christine Kim, Galaxy

Gouvernance On-Chain ou Off-Chain ?

Depuis l’essor des DAO et de la DeFi, le débat fait rage entre les tenants d’une gouvernance on-chain, où les décisions sont validées par des détenteurs de tokens sur la blockchain, et ceux d’une gouvernance off-chain à l’image d’Ethereum, qui maintient un processus plus ouvert et décentralisé.

Cette voie médiane permet à Ethereum de continuer à innover tout en évitant une concentration du pouvoir. Elle donne une voix à tous les utilisateurs, indépendamment du poids de leur portefeuille. Elle réduit aussi le risque de capture par des acteurs extérieurs comme les régulateurs.

Au final, la gouvernance d’Ethereum apparaît comme un subtil équilibre entre des forces contraires, qui lui permet d’avancer sans se renier. Le chemin est encore long et semé d’embûches avant que se dessine un véritable ordre mondial des blockchains. Mais une chose est sûre : la communauté Ethereum entend bien rester maîtresse de son destin !

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