L’ombre de la « Cryptoqueen » plane à nouveau sur le monde des cryptomonnaies. Ruja Ignatova, tristement célèbre pour avoir orchestré l’une des plus grandes arnaques de l’ère numérique avec OneCoin, serait liée à des transactions immobilières douteuses à Dubaï selon la vaste enquête internationale « Dubaï Unlock ».
Dubaï, nouveau refuge des fonds sales ?
Menée par plus de 70 médias à travers le monde, l’investigation Dubaï Unlock a mis en lumière les investissements immobiliers d’oligarques russes, de personnes visées par des sanctions internationales et d’autres individus au passé trouble dans la cité-État du Golfe. Parmi ces noms sulfureux figure celui de Ruja Ignatova, disparue depuis 2017 après avoir soutiré plus de 4 milliards de dollars à des millions d’investisseurs avec son projet crypto frauduleux OneCoin.
Un penthouse de luxe au cœur du scandale
D’après les documents obtenus par les journalistes, la « Cryptoqueen » aurait acheté en 2015 un somptueux appartement à Dubaï, avant de le revendre en 2019 via une société écran, alors même qu’elle était activement recherchée par les procureurs de New York. Une manœuvre qui soulève de sérieuses questions sur l’origine des fonds et le rôle de Dubaï dans le blanchiment d’argent.
L’entourage d’Ignatova également impliqué
L’enquête révèle aussi les achats immobiliers douteux de Franck Schneider, ancien membre des services secrets luxembourgeois et bras droit de Ruja Ignatova. Malgré son arrestation en 2022, ce dernier a réussi à revendre un appartement acquis à Dubaï en pleine tourmente judiciaire, soulevant des interrogations sur les failles du système anti-blanchiment de l’émirat.
OneCoin, la face sombre de la crypto
Lancé en 2014 par Ignatova, OneCoin s’annonçait comme un « Bitcoin Killer », attirant dans ses filets plus de 3 millions d’investisseurs séduits par la promesse de rendements faramineux. Mais derrière la façade high-tech se cachait une pyramide de Ponzi d’envergure mondiale, sans réelle blockchain ni création de valeur. Un château de cartes qui s’est effondré en 2017, laissant des victimes désemparées et une ardoise estimée à 4 milliards de dollars.
Les tentacules de l’arnaque OneCoin :
- Plus de 3 millions d’investisseurs dupés à travers le monde
- 4 milliards de dollars de préjudice estimé
- Des ramifications dans de nombreux pays, de l’Europe à l’Asie
- Un marketing agressif et des promesses irréalistes pour appâter les victimes
La traque se poursuit
Si le frère de Ruja Ignatova croupit en prison aux États-Unis et que le co-fondateur Sebastian Greenwood a écopé de 20 ans de réclusion, la « Cryptoqueen » reste introuvable. Certains la croient morte, d’autres imaginent qu’elle a changé d’apparence pour mieux se fondre dans la nature. Une chasse à l’homme digne d’un thriller, sur fond de cryptomonnaies et de cupidité sans limite.
L’épisode Dubaï démontre que malgré les régulations croissantes, les escrocs de la trempe d’Ignatova trouvent encore des failles pour recycler leurs profits illicites. Un constat amer pour les victimes de OneCoin, qui attendent toujours réparation, et un signal alarmant pour les autorités engagées dans la lutte contre la cybercriminalité financière. La route est encore longue pour assainir l’écosystème des cryptoactifs et traquer les « baleines » de la fraude qui profitent des zones d’ombre de la finance mondialisée.