Jake Chervinsky : La Réserve Bitcoin Suffit-Elle au Leadership US ?

Et si les États-Unis, première puissance mondiale, rataient leur chance de devenir le cœur battant de la révolution crypto ? À l’aube d’un sommet historique à la Maison Blanche, une voix résonne avec force : celle de Jake Chervinsky, avocat pro-crypto et figure influente du secteur. Dans un message partagé récemment sur X, il secoue les certitudes et interpelle : une simple réserve stratégique de Bitcoin suffira-t-elle à faire des USA la capitale mondiale des cryptomonnaies ? Spoiler : pour lui, la réponse est non. Plongeons dans ses arguments, ses propositions et les enjeux qui redessinent l’avenir de la blockchain sous l’ère Trump.

Une Réserve Bitcoin : Un Premier Pas, Mais Pas une Victoire

Le 7 mars 2025, alors que le prix du Bitcoin oscille autour de 87 510 $, Jake Chervinsky ne mâche pas ses mots. L’idée d’une réserve stratégique de Bitcoin (SBR) et d’un stock d’actifs numériques, portée par un décret de Donald Trump, est séduisante. Mais elle ne suffit pas. Pourquoi ? Parce que détenir des cryptomonnaies saisies ou forfaitées ne transforme pas un pays en leader mondial. Ce n’est qu’un socle, un point de départ.

Imaginez un coffre-fort rempli de Bitcoin, d’XRP ou de Solana, soigneusement gardé par le gouvernement américain. Impressionnant, certes. Mais pour Chervinsky, le véritable leadership ne se mesure pas en actifs accumulés, mais en innovation, en emplois créés et en influence globale. Les États-Unis doivent viser plus haut.

Au-delà des Actifs : L’Appel à l’Innovation

Pour cet expert, le rêve de Trump – faire des États-Unis le centre névralgique de la crypto – exige des politiques audacieuses. « Être la capitale crypto, ce n’est pas posséder le plus de richesses numériques », insiste-t-il. C’est avant tout permettre aux entrepreneurs de concevoir des protocoles, de lancer des produits et de bâtir l’avenir, directement depuis le sol américain.

Pour devenir leader, les USA doivent soutenir les entreprises, pas seulement accumuler des actifs.

Jake Chervinsky

Son raisonnement est clair : sans un écosystème favorable, les talents et les idées s’exileront ailleurs. L’Europe, l’Asie ou même des hubs émergents comme Dubaï pourraient alors ravir la couronne crypto aux États-Unis. Le défi est donc autant économique que stratégique.

Les Cinq Piliers d’une Domination Crypto

Jake Chervinsky ne se contente pas de critiquer. Il propose une feuille de route précise, articulée autour de cinq priorités essentielles. Ces axes, s’ils sont adoptés, pourraient changer la donne pour les États-Unis dans la course à la suprématie crypto.

Ces mesures, bien que techniques, touchent au cœur du problème : la confiance. Sans certitude juridique, les entrepreneurs hésitent. Sans stabilité, les investisseurs se détournent. Chervinsky appelle à des règles claires et durables, qui résistent aux changements politiques.

Le Décret de Trump : Une Base à Consolider

Revenons un instant sur ce décret qui fait tant parler. Signé récemment par Donald Trump, il instaure une réserve stratégique de Bitcoin, composée d’actifs saisis lors de procédures judiciaires. Le gouvernement s’engage à ne pas vendre ces BTC, et les départements du Trésor et du Commerce explorent des stratégies pour en acquérir davantage, sans peser sur le budget.

En parallèle, un stock d’actifs numériques voit le jour, incluant des altcoins comme XRP, Solana ou Cardano. Là encore, pas d’achat direct : seuls les actifs confisqués sont conservés. Une approche prudente, mais saluée par beaucoup comme un signal fort en faveur de la crypto.

Pourtant, Chervinsky tempère l’enthousiasme. « C’est un bon début », concède-t-il, « mais il faut aller plus loin ». Le sommet crypto de la Maison Blanche, imminent, sera-t-il l’occasion d’annoncer des mesures plus ambitieuses ?

Régulation : Le Talon d’Achille Américain ?

Si les États-Unis veulent dominer, ils doivent résoudre un paradoxe : leur régulation crypto est à la fois trop floue et trop agressive. Les poursuites de la SEC, les enquêtes incessantes et le manque d’accès bancaire freinent le secteur. Chervinsky rêve d’un cadre où les règles sont limpides, où un entrepreneur peut innover sans craindre une descente juridique.

Prenez l’exemple du *debanking* : des entreprises crypto se voient refuser des comptes par les banques, sous pression des régulateurs. Résultat ? Elles migrent vers des juridictions plus accueillantes. Un comble pour un pays qui se veut champion de la liberté économique.

Des règles claires et durables sont essentielles pour gagner la course crypto.

Jake Chervinsky

Et ce n’est pas tout. Les développeurs de logiciels décentralisés, comme ceux derrière les portefeuilles non-custodiaux, vivent dans l’incertitude. Une législation protectrice pourrait faire des États-Unis un aimant pour ces talents.

Les Altcoins dans le Jeu : XRP, Solana et Plus

Le décret de Trump ne se limite pas au Bitcoin. XRP, Solana et Cardano intègrent le stock numérique américain. Une décision qui intrigue. Pourquoi ces altcoins ? Peut-être un clin d’œil à leurs communautés actives ou à leur potentiel technologique. Mais pour Chervinsky, cela ne change rien au fond du problème : accumuler ne suffit pas.

Regardons les chiffres du 8 mars 2025 : XRP à 2,48 $ (-4,86 %), Solana à 145,88 $ (+0,84 %), et Cardano qui reste discret. Ces variations rappellent la volatilité du marché. Un stock gouvernemental peut-il vraiment stabiliser ou influencer ces actifs ? Peu probable, selon les experts.

Un Sommet Décisif à l’Horizon

Le Crypto Summit de la Maison Blanche approche, et les attentes sont immenses. Trump, porté par une rhétorique pro-crypto, pourrait dévoiler des initiatives majeures. Chervinsky, lui, espère des annonces alignées sur ses priorités : des lois pour les stablecoins, un marché structuré, une protection bancaire. Rien de moins.

Ce sommet sera-t-il un tournant ? Ou juste une vitrine pour le décret existant ? Les investisseurs, les entrepreneurs et les régulateurs retiennent leur souffle. Une chose est sûre : les États-Unis jouent gros.

Et Si les USA Rataient le Coche ?

Imaginons un instant que les États-Unis stagnent. Que la réserve Bitcoin reste un symbole, sans réformes profondes. Pendant ce temps, l’Europe avance sur les stablecoins, l’Asie attire les développeurs, et des nations émergentes deviennent des hubs d’innovation. Le scénario n’est pas irréaliste.

Chervinsky met en garde : sans action, les USA pourraient perdre leur avance technologique. Le Bitcoin à 87 510 $ aujourd’hui pourrait être détenu ailleurs demain. Et avec lui, l’influence économique qui va de pair.

En conclusion, Jake Chervinsky ne rejette pas l’idée d’une réserve Bitcoin. Mais il la voit comme un tremplin, pas une fin. Pour que les États-Unis dominent la crypto, il faudra du courage politique, des lois audacieuses et une vision à long terme. Le sommet dira si Trump est prêt à relever le défi.