Goldman Sachs Prête à Trader le Bitcoin et l’Ethereum si le Cadre Réglementaire US Change

Une nouvelle ère s’annonce-t-elle pour les cryptomonnaies aux États-Unis ? C’est en tout cas ce que semble indiquer David Solomon, le PDG de la banque d’investissement Goldman Sachs. Lors d’une récente interview à l’événement Reuters NEXT, il a en effet évoqué la possibilité pour sa firme de se lancer dans le trading spot de Bitcoin et d’Ethereum. Une petite révolution en perspective, mais à une condition : que le cadre réglementaire américain concernant les crypto-actifs évolue dans un sens plus favorable.

Goldman Sachs, la célèbre banque prête à franchir le pas des cryptos ?

Goldman Sachs, c’est un nom qui résonne dans toute la finance mondiale. Cette banque d’investissement américaine, fondée en 1869, est considérée comme l’une des plus prestigieuses et influentes au monde. Voir une telle institution s’intéresser de près aux cryptomonnaies a donc de quoi faire parler.

Et c’est justement ce qu’a fait David Solomon, le grand patron de Goldman Sachs depuis 2018, en évoquant un possible futur dans lequel sa banque proposerait à ses clients du trading spot sur le Bitcoin et l’Ethereum, les deux plus grandes cryptomonnaies en termes de capitalisation.

Je pense que ces technologies attirent beaucoup d’attention en ce moment, car l’opinion répandue est que le cadre réglementaire va évoluer plus favorablement.

David Solomon, PDG de Goldman Sachs

Pour rappel, le trading spot est l’échange immédiat d’une cryptomonnaie contre une autre ou contre une monnaie fiduciaire comme le dollar. C’est une activité encore peu répandue chez les acteurs traditionnels de la finance, notamment en raison des incertitudes réglementaires et des risques perçus.

Toutefois, Goldman Sachs n’en est pas à son premier pas dans le monde des crypto-actifs. La banque propose déjà à ses clients fortunés des produits dérivés liés au cours du Bitcoin depuis 2021. Mais le trading spot de cryptomonnaies constituerait une étape supplémentaire, avec des enjeux différents en termes de conservation, de sécurité et de conformité.

Une condition sine qua non : l’évolution de la réglementation américaine

Si Goldman Sachs semble aujourd’hui prête à envisager sérieusement le trading de cryptomonnaies, c’est bien parce que les signaux réglementaires semblent passer au vert aux États-Unis. Le départ annoncé de Gary Gensler, le très controversé patron de la SEC (Securities and Exchange Commission), pour le mois de janvier prochain, est vu par beaucoup comme un tournant.

La future administration Trump promet en effet de faire des cryptomonnaies et de la blockchain un axe majeur de sa politique économique et financière. L’objectif affiché est de favoriser l’innovation et la compétitivité des États-Unis dans ce domaine, face à des puissances comme la Chine ou l’Europe.

Pour David Solomon, c’est un prérequis indispensable à toute évolution de Goldman Sachs dans cette direction : “Si la réglementation change, nous évaluerons cette possibilité, mais pour le moment, nous ne sommes pas autorisés à le faire.”, a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que les cryptomonnaies restent à ses yeux “essentiellement des actifs spéculatifs”.

Vers une adoption massive des cryptos par la finance traditionnelle ?

Si un géant comme Goldman Sachs venait à se lancer véritablement dans le trading de cryptomonnaies, cela constituerait indéniablement un signal fort pour l’ensemble du secteur financier. D’autres grandes banques pourraient être tentées de suivre le mouvement, légitimant un peu plus les crypto-actifs comme une classe d’actifs à part entière.

Cela marquerait aussi une nouvelle étape dans le rapprochement entre finance traditionnelle et décentralisée. Un mouvement déjà amorcé, comme en témoigne l’intérêt croissant de nombreuses institutions pour les stablecoins, ces cryptomonnaies adossées à des actifs réels comme le dollar, ou encore l’essor de la finance décentralisée (DeFi).

Toutefois, il faudra sans doute encore du temps avant de voir les plus grandes banques proposer directement à leurs clients d’acheter et vendre des Bitcoins ou des Ethers. Les obstacles réglementaires restent nombreux, de même que les défis techniques et sécuritaires.

Mais une chose est sûre : la petite phrase de David Solomon est un nouveau signe que les lignes bougent et que les cryptomonnaies gagnent peu à peu leurs lettres de noblesse auprès des acteurs traditionnels de la finance. Une tendance à suivre de près dans les mois et années à venir.

En résumé