Le chant du cygne d’un régulateur amer ? Alors que le secteur des cryptomonnaies tente difficilement de poursuivre son développement face à l’hostilité des instances de contrôle, le président de la SEC, Gary Gensler, persiste et signe. Incarnant le rôle du père fouettard de la crypto, il ne cesse de clamer sa volonté d’imposer une « réglementation par l’application », autrement dit, de punir sans expliquer. Une posture contestée jusque dans son propre camp démocrate, qui l’imagine déjà sur un siège éjectable.
Mais loin de regretter ses actions, Gensler en rajoute une couche en ironisant sur les 16 ans du white paper de Bitcoin, dont l’anniversaire tombe le 31 octobre prochain. Lors d’une récente interview accordée à Bloomberg, il a ainsi glissé un « bon anniversaire » teinté de sarcasme envers le document fondateur de Satoshi Nakamoto. Un pied de nez qui en dit long sur son acharnement contre un écosystème en quête de maturité.
Gary Gensler, l’ennemi juré des cryptos
Depuis sa nomination en 2021, le patron de la SEC s’est imposé comme le pire cauchemar des acteurs de la crypto aux États-Unis. Sa politique répressive tous azimuts ne pose même pas les bases des griefs adressés à ceux qui deviennent les cibles de son agence. De nombreuses entreprises du secteur ont pourtant réclamé des clarifications pour savoir sur quel pied danser. Mais au lieu de cela, ce sont les amendes records qui continuent de pleuvoir comme pour financer une administration en mal de budget.
Une situation qui exaspère jusqu’au sein du parti démocrate, pourtant à l’origine de sa nomination. Gensler apparaît désormais bien seul dans son combat contre l’innovation numérique made in USA. Mais il assume tout. C’est le message qu’il a martelé lors de son entretien avec Bloomberg le 22 octobre, affirmant qu’il ne faisait que perpétuer une tradition vieille de 90 ans en matière de protection des investisseurs et des marchés.
15 milliards de pertes pour les petits investisseurs
Mais alors comment explique-t-il les 15 milliards de dollars de pertes subies par les petits investisseurs américains suite à sa politique agressive envers la crypto ? Pas de commentaire sur le sujet, juste une volonté affichée de poursuivre sa stratégie de réglementation via les sanctions. Un jeu dangereux qui consiste à définir les règles au fil des amendes distribuées.
Et comme Gensler a le sens de l’humour, il n’a pas manqué de souhaiter un bon anniversaire au white paper du Bitcoin, dont la publication par Satoshi Nakamoto remonte au 31 octobre 2008. Une pique ironique alors même que sa Division des Examens vient de désigner les cryptos comme cible prioritaire pour 2025.
Sur un siège éjectable malgré son intransigeance
Mais Gary Gensler semble oublier qu’indépendamment du résultat de la présidentielle de 2024, sa politique de la terre brûlée envers la crypto risque fort de lui coûter son poste. Démocrates comme Républicains souhaitent en effet son départ de la tête de la SEC, lassés par son incapacité à offrir un cadre réglementaire clair et équilibré au secteur.
L’avenir nous dira si son acharnement aura permis de construire les fondations saines de la finance décentralisée aux États-Unis, ou au contraire précipité son exil massif vers des cieux plus cléments. En attendant, le compte à rebours est lancé pour celui qui rêve de souffler les bougies du Bitcoin à sa place.
Les points clés à retenir :
- Gary Gensler ironise sur les 16 ans du white paper de Bitcoin
- Le président de la SEC campe sur sa politique répressive envers les cryptos
- Sa stratégie d’amendes sans cadre clair exaspère Démocrates et Républicains
- 15 milliards de pertes pour les investisseurs US suite à son action
- Gensler apparaît de plus en plus isolé et son avenir à la SEC compromis