Une nouvelle offensive contre les cryptomonnaies. C’est ce à quoi s’est livré Gary Gensler, le président de la SEC (Securities and Exchange Commission), l’autorité américaine des marchés financiers, lors de son passage dans l’émission économique Squawk Box sur CNBC ce mercredi 5 juin. Aux côtés de Jim Cramer, animateur connu pour ses positions hostiles envers les cryptos, il a vivement critiqué l’opacité qui règne selon lui sur ce marché.
Le patron de la SEC accuse les plateformes crypto de manquer de transparence
Interrogé par Jim Cramer de façon quelque peu provocatrice sur la possibilité d’avoir un ETF sur la crypto Sushiswap, Gary Gensler a saisi l’occasion pour rappeler les missions de protection des investisseurs de son institution. Selon lui, les jetons cités en exemple par le journaliste, comme la plupart des cryptomonnaies, ne donnent pas suffisamment d’informations aux investisseurs pour que ceux-ci puissent “prendre de bonnes décisions” :
La SEC a été créée par le Président Roosevelt il y a presque 90 ans pour que vous, investisseur, puissiez avoir les informations nécessaires et la transparence indispensable. Or, le marché crypto ne vous la donne pas.
Gary Gensler, président de la SEC
Il a ensuite enfoncé le clou en accusant les plateformes d’échanges de cryptomonnaies de pratiquer des activités qui ne seraient jamais autorisées sur les marchés financiers traditionnels, comme “prendre des positions contre leurs propres clients”. Gary Gensler a également pointé du doigt les nombreuses faillites et affaires judiciaires qui secouent régulièrement l’écosystème crypto.
Un ETF Ethereum spot n’est pas pour tout de suite
Si les propos du patron de la SEC laissent peu de place au doute quant à son opinion sur les cryptomonnaies, la question de l’approbation d’un ETF (fonds coté en bourse) sur l’Ethereum au comptant reste en suspens. D’après Gary Gensler, la décision “prendra un certain temps” et ne sera pas influencée par des considérations politiques.
En attendant, les investisseurs particuliers américains, public cible de CNBC, ne semblent pas encore prêts à se lancer massivement dans les cryptos. Lorsque Gary Gensler a demandé en fin d’émission si quelqu’un sur le plateau détenait des actifs numériques, la réponse a été unanimement négative. La méfiance reste de mise.
Le patron de la SEC campe sur ses positions
Les dernières déclarations de Gary Gensler ne constituent pas un revirement, loin de là. Le président de la SEC avait déjà maintes fois mis en garde contre les risques du marché des cryptomonnaies, jugé opaque et propice aux manipulations. En septembre dernier, il avait qualifié l’écosystème crypto de “Far West” et appelé de ses voeux une régulation renforcée.
Sa position est d’autant plus importante qu’un nombre croissant d’investisseurs institutionnels et de grandes entreprises s’intéressent aux cryptoactifs. La pression monte donc sur la SEC pour clarifier le cadre réglementaire. Mais Gary Gensler ne semble pas prêt à faire de concession, au risque de freiner le développement de l’industrie.
Quelle place pour les cryptos dans les portefeuilles ?
Au-delà de la question réglementaire, les propos de Gary Gensler soulèvent celle de la place à accorder aux cryptomonnaies dans un portefeuille diversifié. Si leur potentiel de performance est indéniable, avec des rendements annuels moyens à deux chiffres ces dernières années pour les principales d’entre elles, leur volatilité et les incertitudes qui les entourent incitent à la prudence.
Les clés d’une exposition raisonnée aux cryptomonnaies :
- Limitez votre exposition à un faible pourcentage de vos actifs (1 à 5%)
- Privilégiez les cryptos établies comme Bitcoin et Ethereum
- Partez sur un horizon de long terme pour lisser la volatilité
- Méfiez-vous des promesses de rendement extraordinaire
Les cryptomonnaies restent un placement risqué et spéculatif. Comme pour tout investissement, il est essentiel de bien comprendre dans quoi on s’engage et de n’y consacrer qu’une part limitée de son épargne. Une diversification qui nécessite transparence et pédagogie de la part de l’écosystème. Deux qualités qui font encore défaut selon Gary Gensler et la SEC.