Un séisme vient secouer le paysage médiatique américain. Epoch Times, un mastodonte de la presse conservatrice outre-Atlantique, se retrouve empêtré dans une affaire de détournement d’allocations chômage à grande échelle. Son directeur financier, Weidong “Bill” Guan, est dans le viseur de la justice, accusé d’avoir orchestré un stratagème sophistiqué de blanchiment d’argent via les cryptomonnaies. Explications sur ce scandale qui ébranle tout un écosystème.
67 millions de dollars d’allocations détournés
Les faits remontent à la période 2020-2024. Selon l’acte d’accusation dévoilé par le Bureau du procureur des États-Unis pour le district sud de New York, Weidong Guan et son équipe, surnommée de manière évocatrice “Make Money Online”, auraient mis en place un vaste système frauduleux pour siphonner les aides publiques.
Le mode opératoire ? Usurper des identités pour ouvrir des comptes prépayés sur des plateformes d’échange de cryptomonnaies, y faire transiter les allocations détournées, avant de les réinjecter dans les comptes d’Epoch Times. Un circuit bien rodé qui aurait permis de blanchir plus de 67 millions de dollars en l’espace de 4 ans.
Une augmentation suspecte des revenus
Comment une telle fraude a-t-elle pu passer inaperçue pendant 4 longues années ? C’est justement une hausse spectaculaire des revenus d’Epoch Times qui a mis la puce à l’oreille des enquêteurs. En effet, au même moment où le stratagème de blanchiment aurait débuté, les revenus annuels du groupe ont bondi de 410%, passant de 15 à 62 millions de dollars !
Face aux interrogations des banques sur ces mouvements de fonds suspects, Weidong Guan aurait joué la carte du mensonge, évoquant de généreux donateurs. Une version contredite par une lettre adressée au Congrès en 2022, dans laquelle il minimisait pourtant l’importance des dons dans le modèle économique du média.
Les chefs d’accusation à l’encontre de Weidong “Bill” Guan :
- Un chef de complot en vue de commettre du blanchiment d’argent, passible de 20 ans de prison.
- Deux chefs de fraude bancaire, chacun passible de 30 ans de prison.
Les dérives des cryptomonnaies pointées du doigt
Cette affaire met une nouvelle fois en lumière l’utilisation des cryptoactifs à des fins criminelles. Si la technologie blockchain n’a pas créé le crime, force est de constater qu’elle offre de nouveaux outils aux fraudeurs pour brouiller les pistes et échapper aux radars des régulateurs.
Face à la multiplication des arnaques, la vigilance est plus que jamais de mise pour les investisseurs en cryptomonnaies. Promesses de rendements mirobolants, discours marketing rodés… Méfiez-vous des signaux qui peuvent éveiller les soupçons !
Quant à Epoch Times, le groupe assure vouloir coopérer pleinement à l’enquête. Mais le mal est fait, et c’est tout un pan de l’écosystème médiatique américain qui se retrouve éclaboussé par ce scandale retentissant. Affaire à suivre.