Alors que l’administration Biden a mené pendant 4 ans une guerre sans merci contre les cryptomonnaies, les acteurs américains du secteur se préparent déjà pour les prochaines batailles politiques. Avec l’élection de Donald Trump en novembre 2024 et la victoire des Républicains au Congrès, un vent nouveau souffle sur l’industrie crypto outre-Atlantique. Mais les midterms de 2026 s’annoncent déjà décisives pour l’avenir réglementaire de Bitcoin et des crypto-actifs aux États-Unis.
Le fonds Fairshake, fer de lance du lobbying crypto américain
Face à l’offensive anti-crypto menée par la SEC de Gary Gensler sous l’ère Biden, les entreprises du secteur ont décidé de s’unir et de riposter. C’est ainsi qu’est né le fonds de soutien politique (PAC) Fairshake, financé par les principales plateformes d’échange comme Coinbase ou Kraken, mais aussi par des projets comme Uniswap, Circle (USDC) ou Ripple (XRP).
L’objectif de ce « super PAC » est clair : utiliser le nerf de la guerre pour soutenir et faire élire des candidats favorables aux cryptomonnaies, à commencer par les élections parlementaires de 2024 qui ont vu la victoire des Républicains. Sur les candidats adoubés par Fairshake lors de ce scrutin, pas moins de 91% ont remporté leur siège !
116 millions de dollars déjà levés pour 2026
Forte de ce succès, la « crypto machine » de Fairshake s’active déjà pour les élections de mi-mandat prévues le 3 novembre 2026. Alors même que le nouveau Congrès vient à peine d’entrer en fonction, le PAC annonce avoir déjà accumulé la somme faramineuse de 116 millions de dollars en vue de ce rendez-vous crucial !
Pour rappel, les midterms verront le renouvellement de la totalité de la Chambre des Représentants, ainsi que d’un tiers du Sénat. Si les Républicains venaient à perdre leur majorité dans l’une des deux assemblées, la marge de manœuvre de Donald Trump pour tenir ses promesses crypto-friendly s’en trouverait réduite.
Les géants de la crypto à la manœuvre
Parmi les plus gros contributeurs de Fairshake, on retrouve sans surprise les mastodontes Coinbase et Kraken. Mais aussi la société Ripple, qui n’a pas lésiné en débloquant à elle seule 25 millions de dollars dès la fin de l’année dernière. Il faut dire que le cours du XRP, comme celui de nombreuses autres cryptomonnaies, a explosé dans le sillage de « l’effet Trump ».
Les principaux donateurs du fonds Fairshake :
- Ripple : 25 millions de dollars
- Coinbase : 18 millions de dollars
- Kraken : 15 millions de dollars
- Circle : 10 millions de dollars
- Uniswap : 8 millions de dollars
Les autres grands noms du secteur, comme Circle (émetteur de l’USDC) ou le protocole décentralisé Uniswap, ont également mis la main au portefeuille. Au total, ce sont déjà plus de 80 entreprises crypto qui ont abondé le fonds de campagne Fairshake pour préparer les élections de novembre 2026.
La régulation crypto, enjeu majeur des midterms
Au-delà des effets d’annonce, l’élection de Donald Trump et d’un Congrès pro-crypto en 2024 n’a pas encore débouché sur des avancées réglementaires majeures. Malgré la nomination d’un secrétaire au Trésor favorable aux actifs numériques, les principales lois sont toujours dans les limbes.
Les projets comme celui de donner un cadre légal clair aux stablecoins, d’exempter les petites transactions crypto de la fiscalité, ou encore de limiter le pouvoir de nuisance de la SEC, doivent encore passer l’épreuve du Congrès. C’est tout l’enjeu des midterms de 2026, qui verront s’affronter pro et anti-crypto dans les urnes.
D’ici là, gageons que le fonds Fairshake ne sera pas avare en dollars pour promouvoir les candidats les plus favorables à l’essor de Bitcoin et des cryptomonnaies. Les 116 millions récoltés ne sont sans doute qu’un début, tant les enjeux réglementaires et économiques sont considérables pour l’industrie. La bataille ne fait que commencer, et elle promet d’être rude !
