La bataille pour la suprématie des blockchains fait rage, et le nerf de la guerre semble être les frais de transaction. Ethereum, le géant historique, fait face à une concurrence de plus en plus féroce de la part des blockchains de nouvelle génération comme Solana et Tron. Pourtant, selon le dernier rapport de Coingecko, Ethereum reste en tête en termes de revenus générés par les frais en 2024. Mais pour combien de temps encore ?
Ethereum domine malgré Cancun-Deneb
En mars 2024, la mise à jour Cancun-Deneb a été déployée sur le mainnet d’Ethereum, réduisant significativement les frais de transaction sur les solutions de layer 2. Beaucoup voyaient dans cet upgrade le début d’un exode massif des utilisateurs et des liquidités vers ces L2 moins coûteux. Pourtant, le rapport de Coingecko montre qu’Ethereum a généré 2,5 milliards de dollars de revenus via les frais en 2024, conservant ainsi sa couronne.
Malgré des frais généralement plus élevés que sur ses concurrents, Ethereum demeure massivement utilisé. La confiance des utilisateurs et les effets de réseau semblent l’emporter sur l’argument des coûts. Mais jusqu’à quand ?
La montée en puissance de Solana et Tron
Derrière Ethereum, Tron et Solana complètent le podium avec respectivement 2,1 milliards et 750 millions de dollars de revenus de frais. Des chiffres en forte hausse par rapport à 2023, signe d’une adoption croissante de ces blockchains alternatives.
Tron notamment, semble en mesure de rattraper Ethereum avec une multiplication par 10 de ses revenus de frais en 2 ans. Quant à Solana, elle a enregistré un record absolu en novembre 2024 avec plus de 197 millions de dollars de frais mensuels.
Les limites des revenus de frais comme indicateur d’adoption
Si les revenus de frais donnent une indication sur l’utilisation des différentes blockchains, il faut cependant nuancer leur pertinence comme mesure d’adoption. Les frais moyens par transaction varient grandement d’un réseau à l’autre, rendant les comparaisons directes trompeuses.
Ainsi, même avec un nombre de transactions similaire ou supérieur, une blockchain “low-cost” comme Solana générera mécaniquement beaucoup moins de revenus qu’Ethereum. Par exemple, en octobre 2024, Solana a enregistré un record de 123 millions d’adresses actives mensuelles, contre environ 20 millions “seulement” pour Ethereum.
Ethereum saura-t-il résister ?
La domination d’Ethereum sur le critère des revenus de frais ne doit pas masquer les défis auxquels le réseau fait face. L’essor fulgurant de Solana et Tron, tant en volumes de transactions qu’en adoption, doit servir de piqûre de rappel.
Pour conserver son trône, Ethereum devra impérativement poursuivre ses efforts de scalabilité et de réduction des coûts via les layers 2 et les mises à jour comme Cancun-Deneb. La confiance des utilisateurs est un atout précieux mais fragile, qu’il faudra entretenir en restant compétitif face aux assauts des blockchains de nouvelle génération.