Le staking sur Ethereum ne cesse de gagner en popularité. Deux ans après le passage au Proof-of-Stake, le réseau compte désormais plus d’un million de validateurs. Une croissance folle de près de 30% en un an ! Mais cette adoption massive a un revers : les rendements ont chuté de 3,2% à 2,8% sur la période. Comment expliquer ce paradoxe ?
Ethereum post-Merge : l’essor du staking
Depuis le passage tant attendu d’Ethereum au Proof-of-Stake en septembre 2022 avec The Merge, le staking est devenu le moteur de sécurisation du réseau. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les validateurs ont répondu présents ! Selon un rapport de Flipside Crypto :
Le nombre de validateurs Ethereum est passé de 824 000 à 1,1 million entre septembre 2023 et 2024, soit une hausse de 27%.
Cet afflux de nouveaux validateurs a été particulièrement marqué avant la mise à jour Shanghai, qui a enfin permis de retirer les ETH déposés en staking. Une évolution qui montre la confiance croissante dans le réseau, y compris de la part des institutions.
La décentralisation en question
Si cette croissance du nombre de validateurs peut sembler une excellente nouvelle pour la décentralisation d’Ethereum, elle soulève aussi des questions. En effet, des tests ont montré que le réseau peine à finaliser les blocs au-delà de 2 millions de validateurs.
De plus, avec l’arrivée massive de nouveaux entrants, le rendement annualisé du staking a chuté de 3,2% à 2,8% en un an. Un phénomène qui n’a pas freiné l’enthousiasme pour autant.
L’avènement du Liquid Staking
Face à la baisse des rendements, de plus en plus de « stakers » se tournent vers le Liquid Staking, porté par des acteurs comme Lido ou Ether.fi. Ce mécanisme permet de lever la contrainte d’illiquidité en émettant des jetons synthétiques échangeables représentant les ETH stakés.
Le Liquid Staking a ainsi représenté jusqu’à 45% du total des ETH en staking. Un succès qui s’explique par les avantages en termes de liquidité et d’usages dans la DeFi.
Toutefois, cette concentration pose aussi des risques de centralisation, Lido ayant détenu à certains moments plus de 30% des ETH stakés. Une situation qui pourrait avoir de lourdes conséquences en cas de panne.
Les solutions de Layer 2 à la rescousse ?
Pour continuer à soutenir la croissance des validateurs tout en préservant les performances du réseau, le développement des solutions de Layer 2 apparaît crucial. En délestant une partie des transactions de la chaîne principale, ces protocoles « off-chain » comme Arbitrum permettent de soulager Ethereum.
Reste à voir si leur adoption sera suffisante pour absorber le flot continu de nouveaux validateurs, attirés par la promesse d’un rendement passif. La route d’Ethereum vers l’« Endgame » et une décentralisation à grande échelle est encore longue !
En résumé
- Le staking Ethereum enregistre une croissance de 30% en un an avec plus d’1 million de validateurs
- En parallèle, les rendements ont diminué de 3,2% à 2,8%
- Le Liquid Staking, porté par des protocoles comme Lido, a pris une place prépondérante
- Cette concentration soulève des risques de centralisation
- Les solutions de Layer 2 sont cruciales pour soutenir la croissance des validateurs sans nuire aux performances
Le staking est clairement devenu un élément central de l’écosystème Ethereum. Mais la course à la décentralisation est semée d’embuches. Malgré la baisse des rendements, l’appétit des validateurs ne faiblit pas. Un paradoxe qu’Ethereum va devoir résoudre pour tenir ses ambitieuses promesses ! Le défi est lancé.