Les élections européennes qui se sont tenues dimanche dernier ont été marquées par un net virage à droite dans la composition du nouveau Parlement européen. Si les conséquences de ce changement de majorité sont nombreuses et touchent de multiples domaines, qu’en est-il de l’impact potentiel sur les politiques liées aux cryptomonnaies et à l’innovation ?
Un Parlement européen plus favorable à l’innovation ?
Le scrutin a vu la coalition de centre-droit PPE gagner des sièges, passant de 176 à 186 députés, tandis que les Verts ont chuté de 74 à 53 élus. Cette double dynamique pourrait renforcer une politique davantage tournée vers la compétitivité et la croissance, donc plus propice à l’innovation selon certains observateurs.
Mark Foster, responsable politique de l’UE au sein du Crypto Council for Innovation, y voit une opportunité :
« Le léger virage à droite, combiné à un PPE renforcé et à un Parti Vert affaibli, pourrait bien entraîner une plus grande concentration au cours des cinq prochaines années sur la compétitivité et la croissance. Cela pourrait conduire à un cadre plus propice aux politiques favorables à l’innovation. »
La réélection de députés clés pro-crypto
Au-delà de l’équilibre général des forces, l’industrie crypto note aussi avec satisfaction la réélection de plusieurs députés qui ont joué un rôle moteur dans l’élaboration des politiques européennes sur les cryptomonnaies, à l’instar de Stefan Berger et Ondrej Kovarik, rapporteurs du règlement MiCA, ou encore d’Irène Tingali, ex-présidente de la commission des affaires économiques.
Leur maintien au Parlement européen est de bon augure quant à la poursuite d’une approche équilibrée envers les cryptomonnaies, voire d’une volonté d’aller plus loin dans le soutien à l’innovation dans ce domaine, alors que l’Europe est en compétition avec d’autres régions du monde.
Poursuivre l’harmonisation des règles sur les cryptos
Si le règlement MiCA a posé un premier cadre pour les cryptomonnaies au niveau européen, il reste encore de nombreux sujets à approfondir pour donner de la visibilité aux acteurs. Des domaines comme la fiscalité, les NFT ou les services de conservation nécessitent encore des clarifications.
Avec une majorité potentiellement plus ouverte à l’innovation, le Parlement européen pourrait poursuivre le travail d’harmonisation des règles, indispensable pour permettre le développement d’un marché unique des cryptos. L’enjeu est de taille pour faire de l’Europe un acteur de premier plan.
La question de la souveraineté numérique européenne
Plus largement, une politique favorable à l’innovation dans les cryptos et la blockchain s’inscrit dans les débats sur la souveraineté numérique de l’Europe. Alors que les géants technologiques américains et asiatiques dominent ce secteur, l’UE cherche à renforcer son autonomie stratégique.
Favoriser l’émergence d’acteurs européens des cryptos et de la blockchain, à travers un cadre réglementaire propice, fait partie des leviers pour y parvenir. C’est un enjeu que le nouveau Parlement européen, dans sa composition issue des urnes, devra prendre à bras le corps.
Bien sûr, il ne faut pas surinterpréter les résultats d’un scrutin où les cryptomonnaies n’ont pas été un thème central de la campagne. Mais le nouveau visage du Parlement européen laisse augurer des évolutions positives pour l’industrie crypto et l’innovation en Europe. Les prochains mois nous diront si ce virage à droite se concrétise en actes.
En résumé :
- Le virage à droite du Parlement européen pourrait favoriser une politique plus pro-business et pro-innovation, bénéfique aux cryptos.
- Des députés clés dans l’élaboration des règles sur les cryptos ont été réélus, laissant espérer une poursuite du travail engagé.
- Harmoniser les règles sur les cryptos en Europe est indispensable pour bâtir un marché unique et renforcer la souveraineté numérique européenne.