L’ancien président américain Donald Trump a dévoilé son nouveau projet baptisé World Liberty Financial, avec l’ambition affichée de faire des États-Unis la « capitale crypto » mondiale. Cette annonce survoltée suscite autant d’enthousiasme que de scepticisme parmi les observateurs. Analyse d’un projet aussi prometteur que controversé.
World Liberty Financial, la promesse d’une « disruption » de la finance
Lancé le 16 septembre dernier, World Liberty Financial se présente comme une alternative décentralisée à la finance traditionnelle. D’après son fondateur Donald Trump, la plateforme offrira des services d’emprunt et de prêt plus accessibles et conviviaux que les protocoles DeFi existants.
Sur le réseau social X (ex-Twitter), l’ancien locataire de la Maison Blanche s’est enthousiasmé :
Le projet prévoit de vendre la majorité de ses tokens WLFI à des investisseurs américains accrédités. De quoi faire monter la pression sur le cours du jeton et attirer les crypto-whales. Mais cette opération soulève aussi des interrogations sur la répartition du capital et la gouvernance du protocole.
70% des tokens réservés aux initiés
Selon les informations disponibles, pas moins de 70% des tokens WLFI seront alloués à Donald Trump lui-même et à son équipe. Seuls 30% des jetons seront mis en vente publique. Ce déséquilibre crée un risque d’instabilité des prix si les investisseurs « insider » décident de vendre massivement leurs parts.
Par ailleurs, une ownership aussi concentrée pourrait attirer l’attention de la SEC, le gendarme boursier américain. L’autorité de régulation considère en effet la plupart des tokens comme des titres financiers.
Les casseroles de Chase Herro, leader du projet
Un autre sujet d’inquiétude concerne le profil de Chase Herro, qui pilote World Liberty Financial. Ce dernier a déjà été impliqué dans l’échec cuisant d’un précédent projet crypto, Dough Financial, victime d’un exploit à 2 millions de dollars.
Si l’on ajoute à cela l’imprévisibilité légendaire de Donald Trump, il y a de quoi s’interroger sur la solidité et la pérennité de la plateforme. Le risque d’un nouveau « rug pull » ou d’une mauvaise gestion est dans tous les esprits.
Un pari aussi ambitieux que risqué
Malgré ces zones d’ombre, l’arrivée tonitruante de « The Donald » dans l’écosystème crypto suscite inévitablement l’excitation des investisseurs. Si le pari de World Liberty Financial s’avère gagnant, cela pourrait effectivement doper l’adoption des actifs numériques aux États-Unis et au-delà.
Mais compte tenu des nombreux points d’interrogation et de la personnalité clivante de son promoteur, il convient de rester prudent. Les prochains mois nous diront si ce projet de « disruption » se concrétise ou s’il rejoint la longue liste des initiatives crypto avortées.