C’est une nomination qui ne passe pas inaperçue. En plein cœur de l’été, le président fraîchement élu Donald Trump vient de créer un poste inédit au sein de son administration : celui de “Tsar de l’IA et des Cryptos”. Et pour occuper cette fonction stratégique, il a jeté son dévolu sur un visage bien connu de la Silicon Valley, David Sacks. Un choix audacieux qui en dit long sur les ambitions de la nouvelle Maison Blanche en matière de technologies de rupture.
David Sacks, un pur produit de la Silicon Valley
Mais qui est donc ce David Sacks, propulsé du jour au lendemain dans les hautes sphères du pouvoir ? Né en Afrique du Sud mais élevé dans le Tennessee, ce quinquagénaire au CV long comme le bras incarne à lui seul le rêve américain version high-tech. Diplômé de Stanford, il fait partie de la fameuse “PayPal Mafia”, ce groupe d’entrepreneurs et d’ingénieurs qui a révolutionné le paiement en ligne au tournant des années 2000.
Mais David Sacks ne s’est pas arrêté là. Après un bref passage à Hollywood où il produit quelques films dont le satirique Thank You for Smoking, il revient vite à ses premières amours. Il fonde coup sur coup Geni.com, un site de généalogie revendu en un temps record, puis Yammer, une application de communication d’entreprise qui sera elle aussi cédée à prix d’or, cette fois à Microsoft.
Un investisseur avisé et influent
Fort de ces succès, David Sacks se lance dans l’investissement avec un flair qui ne se dément pas. Via son fonds Craft Ventures, il mise très tôt sur des pépites comme Airbnb, Facebook, Palantir, SpaceX ou encore Uber. Un portefeuille qui ferait pâlir d’envie n’importe quel capital-risqueur de la place.
Mais c’est surtout dans le domaine des cryptomonnaies et de l’intelligence artificielle que David Sacks s’est illustré ces dernières années. Fervent défenseur du bitcoin et des applications décentralisées, il n’hésite pas à prendre la parole pour promouvoir ces technologies auprès du grand public et des décideurs politiques.
Une mission ambitieuse mais semée d’embûches
En le nommant “Tsar de l’IA et des Cryptos”, Donald Trump offre donc à David Sacks une tribune de choix pour mettre en pratique ses idées. Mais la tâche s’annonce ardue. Il s’agira pour lui de coordonner l’action des différentes agences fédérales, du Congrès et de l’industrie pour donner corps à la vision du président : faire des États-Unis « la capitale mondiale du bitcoin ».
Concrètement, David Sacks devra œuvrer à la clarification du cadre réglementaire autour des cryptoactifs, encore flou et fragmenté. Il devra aussi promouvoir l’adoption de l’IA dans l’administration et les services publics, non sans se heurter à de probables résistances. Enfin, il lui faudra attirer les meilleurs talents et les projets les plus innovants sur le sol américain, dans un contexte de compétition internationale féroce.
Un électrochoc pour l’écosystème crypto américain ?
Malgré ces défis, la nomination de David Sacks est accueillie avec enthousiasme par l’écosystème crypto américain. Beaucoup y voient le signe d’un véritable changement de braquet de la part du gouvernement, après des années de tergiversations et de signaux contradictoires.
- Pour la Blockchain Association, principale organisation de lobbying du secteur, c’est « un choix judicieux qui témoigne d’une volonté de dialoguer avec l’industrie ».
- Du côté des investisseurs, comme Anthony Pompliano ou Chamath Palihapitiya, on salue « un grand pas en avant » et « un signal fort envoyé aux entrepreneurs et aux innovateurs du monde entier ».
- Quant aux « maximalistes » du bitcoin, ils se réjouissent de voir l’un des leurs accéder à de hautes responsabilités, y voyant la promesse d’une adoption accélérée de la cryptomonnaie reine.
Bien sûr, il faudra attendre les premiers actes concrets de David Sacks à son nouveau poste pour mesurer l’impact réel de sa nomination. La politique est souvent faite de revirements et de compromis, et l’exercice du pouvoir réserve bien des surprises, même aux plus aguerris.
Mais une chose est sûre : en créant ce rôle de « Tsar de l’IA et des Cryptos » et en le confiant à une figure aussi respectée que controversée de la tech, Donald Trump envoie un message clair. Pour le meilleur ou pour le pire, son administration compte bien peser de tout son poids pour façonner le futur de ces technologies disruptives. L’Amérique est-elle en passe de reprendre la main dans la course à l’innovation mondiale ? Réponse dans les prochains mois, qui s’annoncent passionnants à plus d’un titre.