Alors que la campagne présidentielle américaine bat son plein, un nouvel acteur bouscule les codes traditionnels des sondages d’opinion : les marchés de prédiction basés sur la blockchain, à l’instar de Polymarket. Et selon les derniers chiffres, le candidat républicain Donald Trump devancerait actuellement sa rivale démocrate Kamala Harris dans les paris. Une tendance qui tranche avec les enquêtes d’instituts renommés, mais qui semble plus pertinente aux yeux d’observateurs avisés comme Elon Musk. Décryptage d’un phénomène surprenant.
La revanche des marchés prédictifs face aux sondages ?
La période électorale est traditionnellement rythmée par la publication de multiples sondages, censés donner une photographie à un instant T des intentions de vote. Mais ces dernières années, la fiabilité de cet outil a été remise en question, les résultats des urnes réservant parfois des surprises par rapport aux projections des instituts. C’est là qu’entrent en scène les plateformes de paris politiques basées sur la blockchain, à l’image de Polymarket.
Le pari de la sagesse des foules
Le principe est simple : les internautes peuvent parier de l’argent (souvent sous forme de cryptomonnaies) sur l’issue d’un événement, en l’occurrence l’élection du prochain locataire de la Maison Blanche. Les cotes évoluent en temps réel en fonction des mises, reflétant l’agrégation des opinions de milliers de parieurs. L’idée sous-jacente est que cette “sagesse des foules” serait plus pertinente qu’un échantillon réduit de sondés.
Les atouts des marchés prédictifs selon leurs défenseurs :
- Une incitation financière à “voter” de manière réfléchie
- Une réactivité aux événements de campagne
- Une décentralisation qui limite les biais
Trump en tête sur Polymarket, Harris dans les sondages
Actuellement, les enquêtes d’opinion traditionnelles donnent une légère avance à la candidate démocrate Kamala Harris, créditée de 49% d’intentions de vote en moyenne, contre 47% pour Donald Trump. Mais sur Polymarket, la tendance s’inverse : l’ancien président est donné vainqueur à 50,8%, devant sa concurrente à 49,2%.
L’analyse d’Elon Musk
Le milliardaire Elon Musk, fervent partisan de Donald Trump, n’a pas manqué de relayer ce différentiel sur Twitter. Selon lui, les marchés de prédiction seraient “plus précis que les sondages” car les parieurs engagent leur propre argent et sont donc plus réfléchis dans leur pronostic. Un argument qui ne convainc pas forcément les spécialistes des études d’opinion.
Des biais persistent malgré tout
Malgré leurs atouts théoriques, les plateformes comme Polymarket n’échappent pas à certains écueils. La population des parieurs reste spécifique (masculine, jeune, intéressée par la tech…) et n’est pas forcément représentative de l’électorat. Des acteurs influents peuvent aussi tenter de manipuler les cotes avec des mises importantes.
Une démocratisation en cours
Malgré ces réserves, force est de constater que les paris électoraux en cryptomonnaies gagnent en visibilité à chaque nouveau scrutin. Faut-il y voir un effet de mode ou l’émergence d’un réel contre-pouvoir aux sondages ? Réponse dans les urnes !