Ethereum, la deuxième blockchain la plus populaire au monde, a connu une multitude d’usages depuis son lancement en 2015. D’abord plateforme pour de simples transferts de tokens, elle est devenue le berceau des ICO, puis des NFT, avant de s’imposer comme l’épine dorsale de la finance décentralisée (DeFi). Mais que révèlent vraiment ces évolutions en termes d’utilisation réelle du réseau ? Plongeons dans les données pour en avoir le cœur net.
Les DEX, rois incontestés d’Ethereum
Le rapport de CoinShares sur les usages d’Ethereum met en lumière un fait marquant : 90% des interactions sur le réseau concernent désormais les échanges de tokens, en grande partie grâce aux exchanges décentralisés (DEX) comme Uniswap. Ce protocole phare génère à lui seul 15% des frais de transaction sur Ethereum, preuve de l’engouement des utilisateurs pour la spéculation et le trading.
Uniswap, le DEX star d’Ethereum :
- Protocole le plus utilisé sur le réseau
- À l’origine de 15% des frais de transaction
- Témoigne de la prédominance du trading spéculatif
Le déclin fulgurant des NFT
Autre tendance notable, l’effondrement des volumes sur les plateformes de NFT. Après un pic en 2021 où OpenSea représentait jusqu’à 42% des frais de transaction Ethereum, la dégringolade de la demande pour les jetons non fongibles a fait chuter cette part. Résultat, au 3e trimestre 2024, toutes les marketplaces NFT cumulées généraient moins de frais qu’OpenSea seul début 2022. Un retournement spectaculaire !
ETH et stablecoins, les incontournables
Sans surprise, l’ETH et les stablecoins comme l’USDT et l’USDC restent les actifs les plus transférés sur Ethereum, pesant ensemble plus de 50% des transferts. Ces mouvements reflètent à la fois l’utilisation d’ETH comme “carburant” du réseau, mais aussi le rôle central des stablecoins dans la spéculation sur les DEX.
- ETH : native d’Ethereum, indispensable pour interagir avec le réseau
- USDT : le stablecoin roi, vital pour le trading sur les DEX
- USDC : un challenger sérieux, prisé pour sa transparence
Ethereum, toujours terre de spéculation
Au final, malgré la diversification des usages, Ethereum demeure avant tout une plateforme spéculative, les échanges sur DEX dominant largement en termes de frais générés. Les transferts “simples” d’ETH et de tokens ERC-20 complètent le tableau, en retrait mais essentiels pour alimenter cet écosystème effervescent.
L’arrivée des layers 2, ces surcouches visant à décupler la capacité et réduire les coûts, promet de nouveaux bouleversements. Avec des frais au plancher, les cas d’usage décentralisés vont-ils enfin pouvoir prospérer en-dehors du trading ? L’avenir le dira, mais une chose est sûre : le visage d’Ethereum n’a pas fini de se métamorphoser !