Craig Wright Condamné à 1 An de Prison pour Outrage dans l’Affaire Satoshi

Le feuilleton judiciaire autour de l’identité du mystérieux créateur de Bitcoin, Satoshi Nakamoto, vient de connaître un nouveau rebondissement. Craig Wright, l’homme d’affaires australien qui revendiquait depuis des années être l’inventeur de la première cryptomonnaie, a été condamné par la justice britannique à 12 mois de prison avec sursis pour outrage au tribunal.

Un procès en propriété intellectuelle qui tourne mal

Tout a commencé en mars dernier, lorsque Craig Wright a engagé une procédure judiciaire au Royaume-Uni, réclamant la propriété intellectuelle du livre blanc de Bitcoin et des bases de code clés. Cette plainte, d’un montant faramineux de 900 milliards de livres sterling, visait à faire reconnaître officiellement Wright comme étant Satoshi Nakamoto.

Mais c’était sans compter sur la Crypto Open Patent Alliance (COPA), une organisation défendant l’open source dans l’écosystème Bitcoin. La COPA a contre-attaqué en poursuivant Wright pour mettre fin à ses revendications. Lors du procès, des figures éminentes de la communauté Bitcoin comme Adam Back, le concepteur du modèle de consensus proof-of-work utilisé par Bitcoin, ont témoigné contre Wright.

Un verdict sans appel

Le verdict est tombé : Craig Wright a été déclaré par la justice « Non Satoshi ». Mais l’histoire ne s’est pas arrêtée là. Lors des audiences, Wright a été reconnu coupable d’outrage au tribunal, pour avoir menti « de manière extensive et répétée » en tentant de s’approprier l’identité de Nakamoto.

Selon le Guardian, Wright a refusé de révéler sa localisation physique pendant l’énoncé de sa peine de prison. Il a assisté à l’audience par vidéoconférence et a déclaré qu’il ferait appel de la décision du tribunal. L’homme d’affaires australien de 52 ans encourt jusqu’à 12 mois de prison, avec une peine suspendue pendant 24 mois.

Un dénouement attendu

Ce jugement marque un tournant dans la saga Craig Wright, qui dure depuis 2016. Cette année-là, Wright s’était publiquement identifié comme étant Satoshi Nakamoto, fournissant de supposées preuves cryptographiques pour étayer ses dires. Très vite, de nombreux acteurs de l’industrie avaient émis des doutes sur la véracité de ses propos.

L’affaire avait déjà connu un précédent épisode judiciaire en 2021 aux États-Unis. Ira Kleiman, le frère du défunt partenaire d’affaires de Wright, Dave Kleiman, avait attaqué Wright en justice, lui réclamant la moitié d’un trésor de plus d’un million de bitcoins qui auraient été minés par Satoshi Nakamoto aux débuts de la cryptomonnaie.

Ce qui m’intéresse, c’est la vérité, pas l’argent.

Craig Wright, lors d’une audience en 2018

Lors du procès, les avocats de Kleiman avaient déclaré que Wright avait élaboré un schéma élaboré basé sur “un tissage de mensonges, des contradictions et des faux documents” pour récupérer frauduleusement l’héritage de Dave Kleiman. De son côté, Wright avait affirmé que Dave avait signé son intérêt dans leur société commune à Wright par contrat.

Finalement, le jury avait estimé en décembre 2021 que Satoshi Nakamoto était un partenariat entre Wright et Kleiman, et avait attribué à W&K Info Defense Research LLC, une société fondée par les deux hommes, 100 millions de dollars de droits d’auteur liés à la propriété intellectuelle de Bitcoin. Cependant, Wright n’avait pas été reconnu comme étant Satoshi.

Le mystère Satoshi reste entier

Malgré ces différentes péripéties judiciaires, l’identité réelle de Satoshi Nakamoto reste à ce jour inconnue. Le créateur de Bitcoin demeure caché derrière ce pseudonyme, alimentant de nombreuses théories et spéculations.

Craig Wright, lui, semble s’enfoncer dans ses revendications sans fondement au fil des années. Ses multiples tentatives de s’approprier le statut de Satoshi Nakamoto se sont toutes soldées par des échecs. Sa crédibilité dans l’écosystème crypto est aujourd’hui sérieusement remise en question.

L’industrie crypto veut tourner la page

Au-delà de la personnalité controversée de Craig Wright, cette décision de justice est un signal fort envoyé à ceux qui voudraient s’arroger une fausse paternité dans l’industrie des cryptomonnaies. L’écosystème Bitcoin, construit sur les principes de décentralisation et d’open source, rejette ce type de revendications égocentriques.

Beaucoup d’acteurs de l’industrie voient dans ce dénouement l’occasion de clore définitivement le chapitre Craig Wright et de se recentrer sur les fondamentaux : le développement et l’adoption de Bitcoin et des technologies blockchain. L’identité réelle de Satoshi Nakamoto, bien que source de fascination, n’est finalement pas essentielle. C’est l’héritage technologique et philosophique laissé par ce mystérieux créateur qui compte avant tout.

Bitcoin va bien au-delà d’une personne ou d’un créateur. C’est une innovation qui appartient à tous.

Adam Back, cryptographe et CEO de Blockstream

Après des années de tumulte juridique et médiatique, l’industrie des cryptomonnaies espère désormais pouvoir avancer sereinement, forte de ses accomplissements et de ses promesses. Le cas Craig Wright restera comme un épisode rocambolesque, un cautionnaire rappel de l’importance de la transparence et de l’humilité dans un écosystème en constante évolution.

En conclusion

La condamnation de Craig Wright pour outrage marque un tournant dans l’histoire mouvementée de ses revendications d’être Satoshi Nakamoto. Bien que l’identité du créateur de Bitcoin reste un mystère, une chose est sûre : la justice ne laissera pas des individus s’approprier impunément ce statut.

Au-delà du côté sensationnel de l’affaire, ce dénouement rappelle que le véritable génie derrière Bitcoin est peut-être voué à rester dans l’ombre. Et c’est finalement ce qui fait la force et la résilience de cette technologie révolutionnaire : elle transcende les individualités pour devenir un bien commun, au service de l’innovation et de l’inclusion financière.